Chapitre 2

45 6 1
                                    


Voici, j’ai fini de servir monsieur à 23h, comme toujours. « Tu étais parfaite ce soir et ça mérite que tu sois gracié, n’est-ce pas ? ». Je lui répondis avec un sourire en lui disant que ce qu’il voulait, était un ordre. « Demain je t’emmène à mon bureau et te présenterai à mes employés. Et dans l’après-midi, je t’emmène passer le week end à Paris, pour dîner et faire du shoping ». « Merci mon seigneur » lui répondis-je en l’embrassant tendrement sur les lèvres. Il aimait tant me voir ainsi, le traitant comme un roi ; plus qu’un président, pour nous tous dans la résidence il incarnait le dieu de la vie et de la mort. Car, il suffisait juste d’un mot, pour qu’il face de toi un mort vivant ; tout comme il l’a fait avec moi.
    Après cette longue nuit, je pouvais enfin me reposer dans ma chambre et sur mon lit. Mais avant de dormir, ma dame de chambre me fit prendre ma douche et me donna ma pilule de contraception avec un petit truc à grignoter ; c’était juste assez pour ne pas que le produit travaille dans le vide. Je n’avais pas le droit de tomber enceinte ; monsieur ne voulait pas d’enfant. Ma servante ne peut que dormir après moi, c’est une obligation pour elle.
    Le jour se leva et les choses repris leurs cours. La différence était qu’aujourd’hui j’allai avec monsieur à son entreprise. « Madame, votre bain est prêt » me dit Anne. « Quelle heure est-il ? » demandai-je à son assistante qui est, il se trouve, aussi ma dame de chambre. « Il est 5h31 du matin ». « Avez-vous bien dormi madame ? » m’interrogea Anne. « Comme d’habitude ». « D’accord ! Nous avons une heure et demie pour vous préparer. Et à 6h58, vous irez prendre le petit déjeuner avec monsieur. A 13h30, nous quitterons l’entreprise pour l’aéroport ; le vol privé décollera à 15h00 ». « Autre chose ? ». « Non madame » Après qu’elle eut fini de me donner mon emploi du temps de la journée, elle et Dorline m’emmenèrent prendre mon bain. Bien sûr, par la suite, elles me maquillèrent, vêtirent et chaussèrent comme monsieur mon mari le leurs avait demandé. C’est toujours lui qui décide de ce que je porte en sa présence ; mais quand il n’est pas là, je porte ce que je veux et ce, avec son autorisation.
    Il était 6h59, je descendis les escaliers avec ma dame de chambre près de moi comme toujours et monsieur m’attendait en bas, assit sur son trône (chaise personnelle) et moi, je venais tout juste d’arriver à 7h00. « Bonjour monsieur, votre nuit s’est-elle bien passée ? ». « Merveilleuse et la tienne ma dame ? ». « Très belle, comme toujours ». La cérémonie avait pris fin, je pouvais donc m’affaler. A force de mentir, cet art s’est amélioré à la perfection ; même quand je dors mal, je soutiens constamment la thèse que je dors bien et même auprès de mes servants.
    Pour le petit déjeuner, il y avait des œufs brouillés, des feuilles de salade et des tomates fraiches, du pain, du beur, etc. Nous nous sommes servis et avons mangés. Trente minutes plus tard, nous sommes sortis de la maison et il y avait deux voitures qui nous attendaient à l’entrée. Une pour monsieur et une pour moi. Eh oui ! Monsieur ne partage jamais sa voiture avec qui que ce soit si ce n’est que son chauffeur de longue date. 
    Sur le chemin, il y avait des bouchons ; des feux qui passaient du vert au rouge et du rouge au vert nous perdaient aussi du temps et l’heure d’arriver à l’entreprise n’était jamais défini pour cela. Mais je suis sûr que si monsieur le pouvait, il métrait une sirène sur sa voiture qui le permettrait de passer et de brûler les chemins son difficulté. « Madame, avez-vous besoin d’acheter quelque chose à grignoter pendant le vol ? » me demanda Anne. « Est-ce que monsieur m’en a donné la permission ? ». « Assurément que oui madame, sinon je ne vous l’aurai jamais demandé. Madame, monsieur commence peut-être à avoir des sentiments pour vous ; cette année il est plus doux avec vous et il ne vous… ». « Tais-toi. Comment oses-tu en dire plus qu’il n’en faut ? » lui rétorquai-je avant qu’elle n’eût fini sa phrase.  « Pardonnez-moi madame, cela ne se reproduira plus ». 
    « Madame, nous sommes arrivés » me dis l’assistante d’Anne. « Bien ! Attendons que monsieur pour descendre ». Quelques instants après notre arrivée, monsieur descendit de sa voiture et vint me chercher dans la mienne en m’ouvrant la portière pour que je sorte. Il me prit par la main et me sortit de la voiture ; il mit mon bras dans le sien, puis m’emmena avec lui dans l’entreprise avec mes dames de chambre derrière moi. Tout le monde nous regardait avec attention et les femmes avec jalousie. Les pauvres, si elles savaient ce que je vivais auprès de cet homme, elles ne me jalouseraient même pas un tout petit peu. Monsieur me présenta à ses employés comme il me l’avait dit.

À suivre...

Vendu par mon pèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant