Chapitre 11

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Un nouveau jour, mais toujours avec la même rengaine. Et moi qui n’aie pas dormi de la nuit, il me fallait obligatoirement me lever à 5h du matin pour me préparer et petit déjeuner avec monsieur. Avec la même pression, Anne me réveilla pour que Dorline et elles fassent leur travail de tous les jours ; cette fois-ci, monsieur avait décidé de me faire habiller autrement. Avec une robe dépassant à peine mes genoux ; je me demandai ce qui lui prenait tout d’un coup.
    A ma descente des escaliers, monsieur m’attendait tout en bas sur la dernière marche. Très mystérieux, il me regarda dans les yeux ; un petit sourire aux lèvres ; cela m’effrayait. Il me tendit la main, je lui donnai la mienne, il me regarda de haut en bas, puis m’emmena à mon siège en la tirant en arrière pour que je m’assois sans effort ; comme dans les films Novélas. Que me valait l’honneur de cette chevalerie ? Monsieur petit déjeunait avec soin ; il prenait même le temps de me fixer avec vigilance. Est-ce qu’Anne lui avait fait part de ma grossesse ? A ma diligence, je lui avais demandé de garder le silence concernant ce sujet délicat ; si cela parvenait aux oreilles de cet homme sournois, le mieux serait pour moi de me donner la mort, en espérant juste qu’au lieu de tourment, je pourrai avoir mon enfant avec moi.
    « Je vais devoir prendre congé de vous ma dame ; me dit Nabal.
  _Sans aucun souci, monsieur. Prenez soin de vous je vous prie.
  _Celle qui devrait bien prendre soin d’elle, c’est vous ma dame ».
    Cette phrase me paraissait si sarcastique. Je commençai à douter de Anne.

    Les jours s’écoulaient et mes malaises se manifestaient de plus en plus. Ma grossesse était de onze semaines et monsieur se comportait de manière étrange ; il était tacite dans ses propos et cela m’inquiétait davantage. « Aujourd’hui monsieur sera en retard. Il m’a ordonné de vous permettre de manger sans lui ; mais par contre, vous devez obligatoirement attendre qu’il rentre à 22h ; me dit Anne.
  _Et pendant ce temps, que fais-je pour l’attendre ? Ne vois-tu pas que je suis assez ennuyé toute la journée ? Je pense que je vais dormir un tout petit peu et tu me réveilleras à 21h.
  _Cherchez-vous notre mort madame ? Monsieur ne m’a pas demandé de vous autoriser à faire une sieste, il m’a demandé de vous faire l’attendre. S’il vous plait madame, ne me mettez pas en difficulté.
  _De tout évidence, vous êtes ceux qui décidés de tout me concernant.
  _Madame... je vous prie de ne pas réagir ainsi ; je ne suis que les ordres de monsieur, je ne peux aller au détriment.
  _Si tu le dis. Aide-moi plutôt à prendre mon bain et cesse de me rabâcher ces discours à long terme.
  _Bien ! »

    Les heures passaient, mon ennui allait de mal en pis ; il était déjà 22h et monsieur n’arrivait toujours pas. C’était une première, que monsieur n’arrive pas à l’heure qu’il avait convenu. Génial.
    « Madame, monsieur vient d’appeler.
  _Qu’a-t-il dit ?
  _Il a dit…qu’il avait une…surprise pour vous.
  _Quelle est cette surprise qui te fait trembler ainsi, rien qu’en le mentionnant ?
  _Je ne peux vous le dire. Il sera là dans dix minute ».

Quelle était donc cette surprise que Anne savait qui lui faisait aussi peur ? Que manigançait monsieur ? A force d’y penser, j’avais de même peur comme Anne ; bien que je ne susse pas de quoi il s’agissait, je sentis que cela ne me ferait aucun bien. « Monsieur est à la porte. Nous devons y aller ». Arriver devant la porte d’entrée de la maison, j’avais peur de sortir, je ne savais pas à quoi m’attendre en mettant un pas hors de la maison pour accueillir monsieur. Devrai-je sortir ou pas ? Pensais-je. Je sortis après quelques secondes de retard ; monsieur m’attendait devant avec la surprise. Quand je vis la surprise qu’il me fit, je fus choquée, émotionné pour dire peu ; je n'arrivais pas à en croire mes yeux.
    J’avais devant moi, l’homme le plus cruel après monsieur Nabal, mon père Li Làng.
    « Que fais-tu ici ? Dis-je à cet homme.
     Le voir en face de moi me fit oublier ma cérémonie ; je n’avais plus en tête qu’il fallait pour mon bien, saluer monsieur.
_Je suis venu te voir ; ne devrais-tu pas m’accueillir ?
  _Tu t’attends à ce que je t’accueille, après tout ce mal que tu m’as fait ? Retourne d’où tu viens monsieur Li.
  _Monsieur, sans vous manquer de respect, je ne veux pas voir cet homme dans cette maison. Je sais que je ne suis pas en mesure de décider de quoi que ce soit, mais pour toutes ces années que nous avons passées ensemble, dites-lui de s’en aller d’ici s’il vous plait.
  _Ooh ! Pourtant, ma dame sait très bien qu’elle n’est pas en mesure de décider de quoi que ce soit, même pas de la couleur de son sous vêtement ; vous porter du rouge à l’intérieur de votre robe, et malgré ce fait là, vous me demandez de faire quelque chose pour vous faire plaisir ? Tu deviens de plus en plus belle de l’extérieur ; mais de l’intérieur, tu deviens de plus en plus bête et tu sais bien, que cela m’irrite. Depuis combien de temps vis-tu avec moi ?
  _Depuis…3ans.
_Junior, tu sais quoi faire »



À suivre...

Vendu par mon pèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant