Chapitre 5

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« Madame, monsieur estime votre présence dans sa chambre » Qu’avais-je donc fait au bon DIEU, pour qu’il conteste ainsi avec moi, à un tel degré où ma chair et mon âme sont tous deux touchées.  Je suis la fille d’une pauvre africaine morte 5ans après ma naissance et d’un chinois désireux de rentrer dans son pays natal. Voyant qu’il n’avait pas de quoi refaire ses papiers et payer son billet, solutionna pour son propre compte, de me vendre à Nabal. Cet homme décide de ma vie et de ma mort. La vie, je l’ai perdu depuis le jour où j’eus franchi le seuil de cette résidence Nabal ; la mort me suit chaque minute sur son cheval noire, attendant ardemment que je chute et qu’il me poignarde de son épée en disant : ton DIEU t’ôte la vie par moi. Quelle ignominie.

    « Entre donc ; me dit monsieur avec un air étroitement ironique. Viens vers moi, répliqua-t-il encore, avec un large sourire aux lèvres. On croirait un être totalement immaculé. « Cet homme revient tout droit des enfers pour me nuire » pensais-je.
    Monsieur Nabal a toujours eu des désires subites...et c’est moi qui écope pour ses désirs malsains. Il y a 1ans de cela, monsieur désirait voir une prostituée en plein Streets ; voici que je me trouvai au centre de son fantasme perverse. Il se fit commander une barre de fer et le mit en plein salle à manger dix minutes après le dîner. Il me fit un signe du regard pour me demander de me lever et de m’approprier la barre de fer et n’en faire qu’une avec elle. Je me levai, toute tremblante, m’approchai de la barre, me dévêtis lentement, monsieur me demanda d’ôter mon soutien léopard, puis d’exhiber mon corps comme un serpent en trance.
_Que désire monsieur ce soir ? Lui demandai-je en me réveillant de mes pensées.
  _Que tu t’enivres avec moi, très chère.
  _Monsieur, je viens juste de prendre mes produits, je ne peux guère boire avec vous ce soir, mon seigneur.
  _Depuis quand remonte le jour où tu as contesté avec moi ? Ma dame !
  _Ce jour, n’a jamais eu lieu, monsieur.
  _Et ce jour ne sera pas non plus aujourd’hui ; tu es d’accord avec moi ? Me demanda-t-il avec un front fermé.
  _Oui monsieur ! »

Il y avait une grande différence entre Isabelle Dayanna et la douce et tendre fille que j’étais. Jadis, Li aimait la romance, le charme de la lune dans un ciel étoilé, la splendeur du coucher du soleil d’une couleur pourpre que lui seul ne pouvait emprunter à la nature, le bruit de mes rires qui s’entendaient depuis la maison des voisins ; j’aimai sauter à la corde et jouer au Django avec mes copines. Li, désormais a laissée place à cette femme exhibitionniste et non renchéri ; je ne suis plus qu’une servante enchainée à son maitre.
    Nous avions bu de 18h à 21h. Nous étions ivre mort et moi, sur le point de mourir. Monsieur appela à l’aide après s’être rendu compte que je n’allais pas bien. Mes dames de chambre et Junior coururent promptement dans la chambre de monsieur pour voir ce qu’il se passait ; ils me virent allongé sur le sol avec de la mousse qui coulait de ma bouche. Ils m’emmenèrent en urgence dans la clinique la plus proche. Je dormis pendant deux jours et demie d’affilé. A mon réveil, ma dame de chambre était à mon chevet.
    « Où suis-je ? Interrogeai-je Anne.
  _Nous sommes à l’hôpital madame.
  _Qu’est-ce que je fais ici ?
  _Vous ne vous en souvenez pas ?
  _T’interrogerai-je si réellement je le savais ? A quoi joues-tu en m’interrogeant de la sorte ?
  _Pardonnez-moi madame. Le fait est que, vous aviez il y a deux jours et quelques heures, bu avec monsieur votre mari dans sa chambre à sa demande. Mais le problème était que vous n’auriez pas du ; car, votre produit ne tolère en aucun cas l’alcool et entraine la mort. Heureusement pour nous tous madame, nous vous avions conduit ici à temps.
  _Ah je vois ! Je m’en souviens à présent. Et monsieur ?
  _Monsieur n’est pas venu vous voir depuis votre hospitalisation. Quoi que, ne vous en faites pas madame, monsieur m’a demandé de l’appeler dès votre réveil.
  _D’accord ! »
     Même dans mon état, monsieur joue toujours les méchants avec moi, malgré qu’il en soit fautif.

« Toc toc toc ! » Quelqu’un toquait à la porte de ma chambre. « Puis-je entrer ? » me demanda-t-il. « Bien entendu ». C’était le docteur ; il était très jeune et aussi très beau ; un teint marron, une peau douce à la vue et un corps de mannequin. Dommage pour moi qui étais marié.
   « Madame Nabal, comment vous sentez-vous ce matin ?
  _Bien, je suppose.
  _Vous supposez ?
Puis-je demandez à cette demoiselle de patienter un moment dehors ? Demanda le docteur à Anne.
  _ça c’est tout à fait normal. Nous vous avions fait un lavage d’estomac et vous avez dormi pendant deux jours ; rajouta-t-il encore.
  _Ma dame de chambre me l’a dit.
  _Votre dame de chambre ? Celle à qui j’ai demandé de sortir ?
  _Oui !
  _Je croyais qu’elle était votre sœur.
  _Je n’aie pas de sœur.
  _Et votre mari, est-il en voyage ? Parce que, je ne l’ai pas vu depuis que je m’occupe de vous.
  _Cet homme...laissez tomber.
  _D’accord ! Mais madame, avez-vous eu un accident il y a quelques temps ?
  _Non, pourquoi ?
  _Non ? Alors, d’où viennent ces points de suture que vous avez sur le dos et sur la cuisse ? Les examens que nous avons effectués sur vous nous prouve avec certitude que vous aviez subi deux à trois opérations.
  _C’est que...ce…
  _Votre mari vous bat, n’est-ce pas ?
  _En quoi cela vous concerne docteur ?
  _Votre vie en vaut la peine.
  _Ma vie ne m’appartient plus depuis bien longtemps ; lui répondis-je avec des yeux larmoyants et la tête baissée.
     Le docteur me regardait de façon morbide sans dire un mot pendant quelques secondes.
  _Vous allez devoir rester ici pendant trois jours.
  _Bien ! »
Je ne pensai pas un jour, retomber sur ce docteur ; encore moins que celui-ci deviendrait une épine sous mon pied.


À suivre...

Vendu par mon pèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant