Chapitre 7

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Les émotions et les douleurs que j’eus ressenti à ce me sur passèrent tant, que je tombai en syncope. La femme à la peau blanche aux longs cheveux noirs que j’étais, était devenue rouge de fouet, de sang et d’effroi. Monsieur appela son homme de main Junior qui me porta jusqu’à ma chambre et de son coté, Anne appela l’hôpital pour qu’il envoie un docteur dans la résidence pour s’occuper de moi.
    Quelques minutes après l’arrivée du docteur, je me réveillai avec son visage en face du mien.
    « Que faites-vous ici ? Lui demandai-je.
  _Comme tu peux le constater, je te soigne. Cela te pose-t-il un problème ?
  _Non, je…
  _Que vous est-il arrivé ? Vous êtes sorti de l’hôpital hier et aujourd’hui, vous êtes dans un état déplorable. Votre mari vous bat toujours de la sorte ?
  _Docteur, pouvez-vous je vous prie, me donner un produit qui m’endormirait pour toujours ?
  _Etes-vous devenue folle ? Pourquoi voulez-vous vous ôter la vie ?
  _Je veux sortir d’ici…
  _Divorcez donc.
    Après quelques secondes de silence, je me suis demandé la raison pour laquelle je lui disais tout ça.
  _Docteur, finissez ce pourquoi vous êtes ici et allez-vous-en.
  _Vous me faite de la peine ; me dit-il avec un regard tendre et une voix faible.
  _Je déteste que l’on ait pitié de moi.
  _D’un bon sens, c’est d’un bon sens que je vous le dis. Laissez-moi vous aider
  _Vous, ne pouvez, nullement m’aider.
  _C’est ce qu’on verra ».
    Il sorti de ma chambre et alla tenir une conversation avec Anne. Quelques minutes après, tous les deux vinrent vers moi. « Madame, je suis désolé ; le docteur m’a tout expliqué. Il m’a dit pour vos côtes cassées ». Je la regardai avec étonnement, un air de celle qui dit : « De quoi parles-tu ? Quelles côtes cassées ? ».
      « Je lui aie dit que vous aviez besoin d’être opéré dès demain. Aujourd’hui vous venez avec moi pour que l’on vous prépare mon équipe et moi ; dit le docteur Laurin.
  _Je vais de suite mettre monsieur au courant ; dit Anne ».
    Dès qu’elle s’en alla, le docteur Laurin se mit à se bidonner et moi ne pouvant pas résister, je le suivis malgré mes douleurs et mon état fébrile.

    « Docteur, vous êtes trop fort. Mais…est-ce que j’ai des côtes cassées ?
  _Rassurez-vous que non. Il est vrai que vous avez de graves blessures externes, mais pas au point de vous opérer. Tout de même sachez que, votre corps a besoin de beaucoup de soin avec toutes ces blessures.
  _Peut-on arrêter de se vouvoyer ? Demandai-je en souriant.
  _Bien ! Dayanna ! » 
    Monsieur me laissa sortir sans aucune retenue. Il demanda par contre à ma dame de chambre de m’accompagner ; mais le docteur Laurin s’y opposa, en prétendant que je n’avais pas besoin d’elle avant une semaine. Monsieur, sans se douter de quelque chose, accepta cela à contre cœur. Pendant ces sept jours à l’hôpital, le docteur Laurin s’occupait de moi et traitait mes blessures, accompagné d’une infirmière.

« Ma mère a commis de son vivant, l’erreur de coucher avec un chinois qui était un homme soi-disant de confiance. Elle tomba enceinte de lui, me mit au monde, puis mourut quelques années après.  Mon père m’a élevé avec beaucoup de difficultés, ce qui lui poussa à me vendre à l’âge de 17ans à Nabal. Bien qu’à 17ans on ne puisse se marier devant la loi, Nabal me fit un autre acte de naissant, changea mon prénom et ma date de naissance et, cela lui permis de m’épouser sans problème. Nabal n’a jamais été un homme hypocrite, parce que dès le début, il m’a appris les règles de sa maison et les conséquences quand on ne les respecte pas. Chaque jour, je me réveil à 5h30, mes dames de chambre me donnent mon bain, me maquillent et m’habillent. Et à 7h, je descends prendre le petit déjeuner, vêtu toujours de la manière dont monsieur mon mari le souhaite. Le soir, c’est aussi la même chose, la différence et que je dois l’accueillir à l’entrée à 19h00, sans être en retard, même pas d’une seconde. Et quand il le veut, je le sers jusqu’à ce qu’il n’ait plus envie de moi. Là-bas, dans cette résidence, tout est une question de timing et les minutes sont largement respectées ; les serviteurs aussi sont inclus.
  _Je ne savais guère qu’il existait des gens pareils dans ce monde ; si singuliers.
  _Oui ! A chaque fois que je brise une loi, ou quand je ne lui fais pas convenablement plaisir ; soit il me fait battre, soit il m’enferme dans la chambre froide pendant trente minutes »
    Dès que Laurin entendit cela, il se leva de suite et se mit en colère. Il n’arrivait pas à concevoir le fait que cela m’arrive de temps en temps.
    « Eh oui mon cher, il y a des gens de tout genre dans ce monde.
  _Ne veux-tu pas t’enfuir ? Loin de cet homme monstrueux ; me demanda-t-il avec les yeux larmoyants.
  _Qui ne voudrait pas s’enfuir d’un tel homme ?
  _Alors viens avec moi, je vais prendre soin de toi, je te le jure, je vais…
    Plus il parlait, plus je le regardai droit dans les yeux et cela me faisait un peu peur.
  _Dis-moi, pourquoi veux-tu que je vienne avec toi ?
  _Parce que…parce que tu me plais. Tu m’as plu dès que je t’aie rencontré.
  _Amour ? Comment peut-on aimer une femme mariée ?
  _Cet homme ne te mérite pas.
  _Les choses ne sont pas aussi simples que tu le penses. Nabal nous retrouvera où que nous allions ; il a des relations.
  _Mais…c’est que…
  _M’aimes-tu réellement ? L’interrogeai-je.
  _Oui je t’aime, je t’aime ».

    Il ne put se contenir et m’embrassa. Un seul baisé, nous a emmenés plus loin ; pour une première fois de ma vie, j’embrassai quelqu’un qui ne soit Nabal et que j’aimai cela comme je n’aie jamais aimé embrasser de ma vie. Faire l’amour avec lui était plus passionnant que de regarder un film à l’eau de rose ; pour une fois, on prenait soin de moi. Laurin me prit avec tellement de douceur et de tendresse et moi qui m’étais faite à l’idée que tous les hommes étaient comme Nabal. La chose la plus étrange est que je ne m’étais pas méfiée de lui. Etait-ce parce que je touchai à l’interdit ? Car les choses interdites attirent toujours ceux qui en sont interdis.

À suivre...

Vendu par mon pèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant