Chapitre 3

30 5 0
                                    


Monsieur m'expliquait pour une première fois comment fonctionnait son entreprise. Il était si différent et son regard vis-à-vis de moi était aussi différent ; on aurait dit une autre personne. « Monsieur, la réunion débute dans dix minutes » avait dit l'assistante de monsieur. « Mes demoiselles, emmenez ma dame acheter quelques trucs. Prenez bien soin d'elle. Il se retourna vers moi et me dit : ma chérie, je te laisse avec elles, fais attention à toi ». « Bien monsieur ». Mes dames de chambre m’emmenèrent au grand casino pour faire des achats.
Devant l'entrée du casino, il eut deux portiers et dès qu'ils me virent, ils me louèrent je ne sais pour quelle raison. « Madame Nabal, prenez tout ce que vous voulez » me dit l'un des deux. « Que se passe-t-il ici Anne, veux-tu bien me le dire ? » « Au faite madame, monsieur votre mari est l'un des actionnaires de ce casino. Il possède 50% des parts ». « Monsieur à un casino et je ne suis au courant de rien. Anne, y a-t-il autre chose que je dois savoir ? ». « Pas en ma connaissance madame. Concernant le casino, monsieur m'en avait fait part hier ».
Vous devez sûrement vous dire que mes réactions sont très ressemblantes à celles d'une femme amoureuse et habituée à son mari ; dommage, ce n'est pas mon cas. Du début à la fin, ce mariage a toujours été une farce. Mais qui sait, peut-être que j'aurai pu aimer cet homme au teint clair, peut-être que je l'aurai appelé "mon seigneur" du fond de mon cœur. Peut-être.
Les achats terminés, nous sommes retournés à l'entreprise. C'était d'une ennuie mortelle de ne rien faire à juste se regarder les unes les autres. Quelques heures après, il était 13h10, et voici monsieur qui arrivait vers moi. « La réunion s'est-elle bien déroulée mon seigneur ? ». « Oui et vous achats, ont-ils abouti à quelque chose ? ». « En effet monsieur ; je vous aie achetée une montre de marque D ». « Met-la moi alors ». Je lui mis la montre après avoir enlevé celle qu'il portait déjà. « Monsieur, les voitures vous attendent » dit l'homme de main de Nabal
Arriver à l'aéroport, il nous a juste fallu quelques minutes pour que les formalités du voyage soient faites. Le vol était très ennuyeux ; peut-être était-ce parce que j'avais la manie communiquée par monsieur, de rester à la maison. J'avais un tout petit peu faim trois heures après le décollage ; alors je sortis mes biscuits salés pour les grignoter avec du café au lait que m'avait servi Dorline. Chose étrange, monsieur en voulait aussi ; je lui en donnais et il les mangeait avec du café, sans lait et sans sucre.
Pendant le vol, une question me trotta l'esprit ; mais j'hésitais à la poser à monsieur de peur qu'il ne s'irrite contre moi et que l'opprobre ne s'abatte sur moi devant ce personnel qui nous entourait. J'ai dû garder le silence et ma question dans mon tiroir.
« Madame, ne vas-tu pas te reposer ? Il est 19h ; nous n'atterrirons pas avant 00h » me dit Nabal. « D'accord ! Je vais dans ce cas me reposer ». Pendant que monsieur travaillait sur son ordinateur portable, moi je faisais une sieste. C'est un moyen pour moi de prendre des forces au cas où monsieur me demandait de le servir. Quelques heures se sont écoulées sans que je ne m'en aperçoive ; car j'étais à moitié mort et mon esprit vagabondait çà et là sans que je ne sache où ; comme on le dit : DIEU seul garde nos âmes. « Madame ! Madame ! » M'appelait Anne en me secouant légèrement sans me brusquer. « Madame, nous venons d'atterrir » ajouta-t-elle. « Oh ! D'accord » lui répondis-je avec un air assez fatigué et distrait.
Nous étions enfin arrivés à la maison à Paris, dans un quartier bourgeois que monsieur appelait toujours Le demi paradis. Nabal me demanda si j'étais fatigué ; je lui répondis que je ne l'étais pas. Encore un mensonge. A cette heure-là, 00h47, je suis allée servir monsieur à sa guise pendant 3h. Il me demanda de rester dormir avec lui. Je dormis pour me réveiller à 9h du matin, ce qui me coûta chair à notre retour au pays. Mes dames de chambre ne me réveillèrent pas sous les ordres des messieurs. Après m'être réveillée, monsieur n'était déjà plus là. Mais je me demandai le pourquoi m'avait-il emmené avec lui, si c'était pour sortir sans moi.

À suivre...

Vendu par mon pèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant