Espoir d'Été

16

Swann

Je cours vers Derek qui s'effondre en pleurs. Je le prends dans mes bras et le berce.

— Je fais que de la merde...

— Chut, c'est faux.

Je lui caresse le dos, et continue à le serrer fort. Je n'aime pas le voir triste, j'ai horreur de ça. Si Kena arrive, ils pleureront tous les deux.

En parlant du loup, elle se précipite vers nous lorsqu'elle voit ce qui se passe. Elle se pose à mes côtés et redresse le menton de Derek qui l'avait posé sur mon épaule. Je peux sentir mon t-shirt mouillé de larmes.

— Derek ?

Il ouvre les yeux pour elle.

— Qu'est-ce qui... qu'est-ce qui s'est passé ?

Sa voix tremble mais elle essaye de rester le plus calme possible, même ses yeux scintillent.

— C'est Carter.

Je me décolle de mon meilleur ami, pour laisser la place à Kena.

— Il est allé trop loin, fis-je.

Je me tourne dans la direction qu'il a pris, et je le vois au loin, à quelques centaines de mètres de nous. Son ombre avance, tandis qu'une colère grouille en moi. Trop c'est trop. Carter a beau avoir tout le malheur du monde sur les épaules, et c'est le cas, il n'a pas le droit de traiter ses proches comme ça. Pas quand ils sont là depuis le début à le soutenir, et vouloir l'aider.

Je me précipite à sa suite, foulant le sable qui vient fouetter mes jambes dénudées. Mon paréo se dénoue de ma taille, mais je ne m'arrête pas. Ma colère ne fait que grandir.

— Carter, hurlé-je.

Il ne se retourne pas, pourtant je sais qu'il m'a entendu.

— Carter !

Il fait la sourde oreille, alors lorsque je le dépasse, je m'arrête net devant lui. Prise d'un élan de courage, je le pousse de toutes mes forces.

— T'es qu'un con !

Je continue à le pousser jusqu'à que ce soit lui qui le fasse. Sa force m'éjecte au sol. Je me retiens à l'aide de mes mains et le regarde les yeux écartés. Je me relève, et pointe un doigt accusateur sur lui.

— Pourquoi ? Pourquoi faut-il que tu le fasses souffrir ? Hein !

Il ne fait que me regarde, aucune expression n'est présente sur son visage.

— Tu m'écoutes !

Il ne fait que fermer ses yeux de paresse.

— C'est la goutte de trop.

Je le contourne sans manquer de le bousculer.

Je retire tout ce que j'ai dit sur lui. Carter n'est qu'un connard qui ne se soucie que de lui. Il doit changer, et maintenant.

Kena et Derek sont partis. Ils ont remballé les affaires le temps que je rejoigne Carter. Lorsque j'entre dans les maisons, ils n'y sont plus. Je regarde mon téléphone et découvre un message de ma meilleure amie.

          De Kena
On quitte la maison pour la nuit. Il en a besoin.

Je m'écroule sur le canapé et serre un oreiller contre ma poitrine. Un tourbillon d'émotion fait rage en moi. Je suis à deux doigts d'exploser. Mais je dois me retenir.

Tu peux le faire.

Mais c'était sans compter un appel de ma mère.

— Allô maman.