Espoir d'Été

05

Swann

Je m'allonge tout en étalant la couverture que Kena m'a passée. Elle et Derek se partage le fauteuil, pendant que Carter choisit le film. Ce soir c'est lui, et le prochain ce sera quelqu'un d'autre.

Il vient s'installer à mes pieds sur le canapé, pendant que le film commence. L'intro caractéristique du premier volet de Pirate des Caraïbes résonne dans le salon.

Je ne saurais pas vous dire à partir de quand j'ai commencé à m'endormir, mais ce qui est sûr, c'est que je n'ai pas raté le petit combat entre Jack et Will au début.

∞

Ce n'est que lorsque j'ai l'impression que l'on me touche la joue que j'ose ouvrir les yeux. Je soupir en voyant le générique défiler sur l'écran.

— Allez, au lit marmotte.

Derek me prend les mains pour me mettre debout. Je râle mais ne me fais pas prier pour aller plonger sous les couettes de mon lit qui m'attendent avec grande impatience.

Et comme chaque première nuit dans un nouvel endroit, j'ai du mal à dormir. C'est pour cela que lorsque ça fait la deuxième fois que je me réveille sans aucune raison apparente, je décide de me lever et d'aller grignoter un truc en bas.

Je jette un coup d'œil à l'heure et souffle exaspérée en remarquant qu'il est 4h57. A cette heure-ci je dors normalement.

Je descends les marches à tâtons, pour ne pas risquer de réveiller les habitants de la maison. Il ne manquerait plus qu'ils sortent pour me demander ce que je fou.

Je continue de marcher sur la pointe des pieds et fronce les sourcils afin de me repérer dans l'obscurité. Il y a seulement la lumière de la lune qui se reflète sur l'eau de la piscine, qui amène un brin de luminosité.

Je saisis la porte d'un des placards puis l'ouvre. Je tente d'attraper un verre, mais ma petite taille me fait défaut. Je crois que je vais devoir sortir les grands moyens.

—  Besoin d'aide ?

Je sursaute, et pose une main sur mon crâne après avoir ressenti la douleur du coin de la porte contre ma chevelure. Je râle et inspecte l'ombre qui vient d'apparaître près de moi.

J'arrive à distinguer la carrure de Carter, qui me prend la tête entre ses deux mains. Il inspecte avec soin l'endroit du mal, puis me relâche en remarquant que je ne suis pas blessée.

— Je ne voulais pas te faire peur.

Je continue à l'observer dans le silence. La douleur est maintenant partie, mais je suis certaine que je vais avoir une petite bosse dans quelques heures.

Je me détourne et tente une nouvelle fois d'attraper un récipient. Je me statufie sur place en sentant la chaleur de son corps près du mien. Il passe un bras par-dessus le mien et saisis l'objet de mes désirs.

Il le dépose sur le comptoir, puis s'accoude à ce dernier, sans me quitter du regard.

— Merci, murmuré-je.

Une fois avoir bu un peu d'eau, je pioche une des pommes que je m'empresse de croquer. Sentant encore son regard sur moi, je la lui tends.

— T'en veux ?

Il secoue la tête puis repousse ma main. Je hausse les épaules puis me détourne pour me poser devant la fenêtre afin de l'ouvrir. Je m'engouffre à l'extérieur puis enroule mon bras libre autour de ma taille. Mon corps se recouvre de frisson au contact de l'air froid de la nuit. Tandis que la journée on avoisine les trente degrés, le soir il en fait à peine une dizaine.