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           Carter, un an plus tôt

Je les entends aller et venir dans ma chambre. Je sais où je suis, à l'hôpital, mais je sais aussi que lorsque je pourrais enfin ouvrir les yeux, mes rêves se finiront. Et je ne veux pas qu'ils finissent, sinon ça veut dire que je ne pourrais plus les tuer autant que je veux.

Ces deux hommes que je vois dans mes rêves, et qui tentent de me nuire. Je les tu encore et encore. L'un subit des coups de fouet, et l'autre des coups de machette. Je ne sais pas pourquoi j'utilise ses instruments. Lorsqu'ils sont apparus la première fois, ça m'a intrigué, puis j'ai rapidement compris qu'il me servait à me défendre. Et si je ne me défendais pas, ils allaient s'en prendre à moi.

Je ne sais pas ce que je fou ici. De temps à autre, on m'ouvre les paupières et je vois une lumière aveuglante passer devant mes yeux. Mais la plupart du temps, je sens Kateline me tenir la main, et me supplier de tenir bon pour elle, pour moi, pour nous. Je ne peux même pas lui serrer la main en retour.

Je ne sais même pas pourquoi je suis là. Je sens juste que je suis relié à un tas de trucs bizarre, mais qui me font du bien plus le temps passe.

Mon frère vient aussi me voir, avec Kena. Si elle vient, c'est uniquement pour mon frère. Je sais qu'elle déteste les hôpitaux, parce que son hypersensibilité et son empathie lui font toujours défaut dans ce genre d'endroit. Elle n'arrive pas à contrôler ses émotions.

Je suis sûre que lorsqu'elle rentre, elle pleure encore plus que Kate que je sens à mes côtés.

Ils me répètent tous de m'accrocher. Mais comment le pourrais-je, alors que je ne comprends pas pourquoi je suis ici.

Puis un jour, un militaire me rend visite. Il ne reste que quelques minutes, pour ensuite repartir. Si je sais que c'est un militaire, c'est à la façon dont il m'a parlé.

— S'il te plaît, tiens bon. Tu nous as sauvé la vie, tu dois vivre maintenant qu'on a sauvé la tienne.

Quelques jours plus tard

Un jour mes rêves changent pour se transformer en cauchemars. Ce jour-là, je suis attaché, enfermé dans un entrepôt. Ils m'ont eu ces batards.

Les fois suivantes, ce n'est pas moi qui tu ces deux hommes, mais eux, en me torturant à coups de fouet et de machette. Ils mutilent mon corps. Et lorsque je subis ça pour la énième fois, je craque.

Je réveille en sursaut. J'étouffe. Je tousse. J'arrache le tube qui est resté coincé dans ma gorge. Les machines s'affolent autour de moi, pendant que j'arrache tous ce qui me relient à elles. Sous l'effet de l'adrénaline, je ne ressens rien. Je me lève tant bien que mal, et tente de courir en dehors de la chambre, mais je suis vite rattrapé par mon incapacité. Je tombe au sol, et m'étale sur la froideur qu'il est.

Puis je les sens, les douleurs. Elles se réveillent une à une, et viennent me chercher, pour me rappeler ce que j'ai vécu.

Quand je tourne la tête sur le côté, je crois voir leur chaussure venir. Je ne peux pas bouger. Je ne peux rien faire. Je les vois approcher, mais je suis paralysé. Je tente de hurler à l'aide, mais rien n'y fait. Ils sont de retour, et cette fois-ci, ils vont me faire subir tout ce qu'ils m'ont promis dans mes rêves.

Deux mains viennent me saisir pour me porter. Et leurs visages m'apparaissent. Je le vois avec leurs rubans sur le crâne et leurs longues barbes. J'aimerais leur cracher dessus, mais je ne peux pas. Tous ce qui me sortir de ma bouche, sont des sons bizarres qui s'apparentent plus à des quintes de toux.

Espoir d'ÉtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant