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Carter, plus tôt

Carter, c'est moi.

Sous le regard troublé de Swann, je l'abandonne pour me diriger dehors. Je salue tout le monde en bas d'un coup de main. Je regarde l'horizon, le téléphone à l'oreille.

— Sergent Major, ça faisait longtemps.

Je pourrais presque l'entendre rire.

Je suis désolé de te déranger pendant tes vacances.

— Ce n'est rien, mens-je.

Je sais ce que ça signifie, s'il m'appelle maintenant, alors que je suis en plein dans mes vacances.

Tu es notre meilleur atout, et nous avons vraiment besoin de toi, là-bas. Ils ont recommencé.

Mon visage blêmit, tandis que des flashbacks de ma torture apparaissent dans ma tête. Je les revois. Leurs sourires. Le fouet. La machette.

— Avec tout le respect que je vous porte Sergent, je ne peux pas.

Carter...

— Non. Vous pensez tous que j'ai oublié, que je n'y pense plus, sous prétexte que j'ai continué l'armée au contraire de la plupart des soldats, mais c'est faux. Même avec votre thérapie de merde.

Colonel, je...

— Je n'ai pas fini.

Il se tait.

— Laissez-moi du temps pour réfléchir. J'ai besoin de temps.

Votre contrat se finit dans un mois, il faudra reprendre...

Mais je ne le laisse pas finir.

— Laissez-moi y réfléchir, Sergent. Je vous rappellerais. Bonne journée.

A vous aussi Carter.

Je raccroche, plus qu'hors de moi. J'aimerais tout défoncer. Tout. Parce qu'il me demande de retourner là-bas, en sachant qu'il m'avait promis que plus jamais je n'y retournerais. Que plus jamais je n'aurai à faire face à ces talibans.

J'ai signé un contrat de huit mois, et il se finit bientôt, comme il me l'a rappelé. Je ne sais plus quoi penser, ni faire.

Je pose d'instinct mes yeux sur Swann lorsque je rentre à l'intérieur. Son visage d'ange me rappelle la nuit passée. Je me suis ouvert à elle comme jamais avant. Elle tient dans ses mains mon cœur. Et c'est réel.

Je crois que plus j'apprends à la connaitre, plus je m'ouvre à elle, plus je tombe en amour pour cette femme. Oui cette femme, parce que même si elle n'a que dix-huit ans, elle une maturité que la plupart n'ont pas, même à mon âge.

Je suis prêt à ce qu'elle voit la moindre de mes faiblesses.

Je félicite Kena qui nous apprend la bonne nouvelle. Lorsqu'elle se détache pour se diriger vers Swann qui a le regard triste, posé sur moi, je sais à ce moment qu'elle à compris, pourquoi le Sergent Major m'a appelé.

Mon cœur se fend dans ma poitrine. Je n'aime pas la voir triste, de la voir aussi touchée. Et par-dessus tout, je ne veux pas être le responsable de ce malheur. Encore moins la source de ses tourments.

Kate pose une main sur mon épaule et me souffle :

— Va la voir.

Je lui souris, un pincement au cœur, parce que je réalise aussi, que Kateline est moi c'est mon passé. Et maintenant mon présent et mon futur c'est Swann et moi.

Espoir d'ÉtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant