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          Swann

Lorsque je quitte le magasin, j'évite le regard que Carter. Parce que j'ai réalisé une chose. Je me suis sentie pour la première fois de ma vie, belle aux yeux d'un homme qui en vaut la peine. Carter vaut la peine. De quoi ? Je ne sais pas trop.

Mais il m'a rendu sexy à ses yeux, malgré mes vergetures apparentes dues à ma perte de poids brusque, malgré mes cuisses marquées par la cellulite, ou encore mes seins qui ont cette forme un peu pendante, qui n'est pas cachée par son soutien-gorge.

Il n'a émis aucun jugement.

Son regard ne laissait transparaitre que de l'envie.

— J'ai besoin d'un verre.

Kena fait les gros yeux, mais ne me contredit pas.

— Alors va pour une pose boisson.

Nous nous installons à une table à quelques mètres de là, sous un parasol, pour être à l'abri de la chaleur écrasante qui se fait déjà ressentir alors que nous ne sommes qu'en fin de matinée.

— On peut très bien manger aussi, propose Derek.

— Bonne idée, conclut Carter.

— Bas dit donc, vous avez perdu votre langue ce midi ou quoi, ironise mon meilleur ami en nous désignant avec Carter.

Pour la peine, je lui tire ma langue en lui faisant une grimace. Il pouffe.

— Concentre-toi ou on va avoir un accident de voiture, peste Kena.

Après notre repas, nous avons convenu ensemble qu'il était préférable de rentrer et sauter dans la piscine, que de continuer. La chaleur devenait insupportable. On retournera au centre-ville lorsqu'il fera moins chaud.

Une fois arrivée, j'enfile un maillot de bain une pièce, pour une fois, et saisis la serviette sur le fauteuil. Lorsque je sors, Carter m'attend, appuyé contre sa porte, les bras croisés sur son torse. Il porte toujours un inlassable t-shirt noir sur lui.

— On peut parler, me demande-t-il.

Je hoche la tête, et adopte la même posture que lui.

— Ai-je fais quelque chose de mal ?

Dans le ton de sa voix, on sent qu'il se croit coupable de quelque chose, alors qu'il n'a rien fait.

— Non, pas du tout.

— Alors pourquoi tu m'évites ?

Je passe une main sur mon épaule, et tente de formuler une phrase dans ma tête.

— Si c'est à propos de ce qu'il s'est passé dans la cabine, je...

— Carter, je t'assure qu'il n'y a rien, le coupé-je.

Je ne veux pas qu'il culpabilise du moment qu'on a partagé tout à l'heure, ça ne ferait que me faire culpabiliser à mon tour d'avoir apprécié ce moment.

— Très bien.

Il s'éloigne, mais je sens que ça ne lui suffit pas, qu'il veut plus de réponse, mais qu'il ne me les demandera pas.

— Pour tout te dire, j'aimerais que ce moment se répète à l'infini, juste pour que je me rappelle le regard que tu avais sur moi, confessé-je.

Et voilà, c'est dit. J'ai avoué sans le lui dire, que je craque pour lui. Que je l'apprécie bien plus qu'un simple ami, bien plus que je pourrais apprécier n'importe quel ami.

Espoir d'ÉtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant