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Swann

Je regarde par ma fenêtre la nuit qui est tombée depuis quelques heures. Il est tard, et malgré la fatigue, je ne suis toujours pas allée me coucher. J'ai encore une pointe d'anxiété qui en me quitte plus depuis ma crise de panique.

Après ma crise, Carter ne m'a pas lâché d'une semelle. Et pourtant, mes paroles résonnaient en boucle. Il devait changer pour de bon.

La fraicheur de la nuit s'engouffre dans ma chambre.

Je me remémore m'être écroulée sur Carter. Et pour une fois, il ne m'a pas repoussé. Je ne sais pas comment ça aurait pu finir, s'il ne serait pas intervenu. Je me sens redevable envers lui, mais en même temps, je ne veux pas l'être. Car ça ne fera que nous rapprocher. Ce n'est pas bon.

Je sens mon cœur être tiraillé à l'idée. Parce que ça voudra dire que je devrais finir par faire un choix entre Carter et Derek, s'il ne change pas. C'est quelque chose d'impensable pour moi. Derek ne me le demandera jamais, mais comment puis-je être avec quelqu'un d'égoïste envers son frère ?

Je souffle puis m'installe sur mon lit. Je ferais mieux de dormir et retrouver des forces au lieu de ruminer des choses et de refaire le monde avec des si.

Des hurlements me font sursauter. Je me précipite en dehors de mon lit. J'ouvre ma porte et tente de savoir d'où ils proviennent.

— Nan, je vous en supplie !

Carter.

J'ouvre sa porte de chambre et le découvre en train de s'agiter dans ses draps.

— Carter, l'appelé-je.

Il ne m'entend pas. Il hurle de douleur.

Je m'approche du lit et le découvre endormis. Il fait un cauchemar.

Dans un hélant de détresse, je monte sur le lit et me positionne à ses côtés. Je prends son visage dans mes mains, mais ça ne le réveille pas, il s'agite encore plus.

— Carter !

Mon cri fend l'air. Mes yeux me piquent. Comment peut-on détruire quelqu'un autant ? Je passe mes pousses sur ses paupières.

— Non ! S'il vous plaît...

Des larmes coulent sur ses joues. Son visage n'a pu rien de paisible. Il est ravagé par la douleur de son cauchemar.

— Carter...

Il ouvre les yeux d'un coup. Ses yeux brillent d'une lueur animale. Brusquement, il saisit mon cou de ses mains et commence à le serrer. J'attrape ses poignets.

— Je ne vous laisserais pas la toucher.

J'ouvre la bouche pour attraper un filet d'air, et tenter de parler.

— C'est moi...

Des larmes dévalent mes joues pour venir s'écraser sur ses mains. Elles sont comme un électrochoc, puisqu'il me lâche. Je pose instinctivement ma main sur mon cou. Une légère douleur y réside, mais je m'en fiche. Je pose mon regard sur Carter, et le découvre entrain de sangloter.

Je monte un peu plus sur le lit et viens le prendre dans mes bras. Sa tête repose sur ma poitrine et il vient s'accrocher à moi comme à une bouée de sauvetage. Son corps tremble au même rythme que le mien.

Je me mords l'intérieur des joues pour ne pas sombrer. Je ne peux pas m'effondrer quand lui il s'effondre. Je dois garder la tête en dehors de l'eau pour nous deux.

Je caresse son crâne et continue à le bercer. Dans mes bras, à cet instant, il n'a rien du militaire, il n'a rien de l'homme sûr de lui. Il a tout de Carter. Du Carter revenu brisé.

— Aide-moi...

Je fronce mes sourcils. Il se relève pour me fixer droits dans les yeux.

— Je n'en peux plus.

J'apporte ma main à son visage et essuie une larme qui ruisselle.

— Aide-moi.

Je hoche la tête te m'approche de lui pour le serrer contre moi.

— Ne me laisse pas sombrer.

— Jamais.

Ses doigts s'infiltrent dans mes cheveux pour venir saisir l'arrière de ma nuque et me décoller de lui. Son regard coule sur mon cou.

— C'est moi qui ai fait ça, demande-t-il.

— C'est rien, dis-je.

Il secoue sa tête et se lève du lit, pour se prendre la tête entre ses mains, et faire les cent pas.

— Je suis désolé, je suis désolé.

Il le répète ses mots en boucle. Je me poste devant lui et prends ses mains dans les miennes.

— Carter, je suis là.

Il continue de chuchoter cette phrase inlassablement. Alors j'apporte une de ses mains à ma poitrine pour qu'il sente mon cœur battre.

— Je suis là.

Il ne retire à aucun instant sa main.

— T'es là.

— Je suis là, affirmé-je.

Je l'entraîne sur lit, et viens nous allonger côte à côte.

Il niche sa tête au creux de mon épaule et étend son bras sur mon ventre. J'emmêle nos jambes, tandis que je caresse le haut de son dos. 

— Tu restes ?

— Je reste.

Je sens son corps se relâcher contre le mien. Et lorsque je sens sa respiration ralentir, je m'autorise à fermer les yeux à mon tour.

Carter a demandé mon aide. Il veut avancer.

En me demandant mon aide, il a déjà fait le premier pas vers sa rédemption.

•••••

Vous venez d'en apprendre un peu plus sur Carter. J'espère que ça vous mets l'eau à la bouche pour la suite. En plus de ça, ils se sont rapprochés eheh 😏 Qui sait ce qui pourrait arriver dans les prochains chapitres ✨ À demain pour le chapitre 18 💗
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🔫 Morgane M.

Espoir d'ÉtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant