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Swann

Je résiste tant bien que mal à l'appel de la lumière. Je rechigne sous ma couette puis finis par céder. De toute manière je n'ai pas le choix sinon Derek va venir me chercher à coups de trompette. Et Dieu sait que j'ai horreur lorsqu'il me tire trop brusquement de mon été vaporeux du matin.

Le sommeil c'est sacré chez moi.

Je m'extirpe des couettes et rabats mes cheveux en arrière. C'est la pagaille dans toute la pièce. Il faut impérativement que je remette de l'ordre avant de partir. Partir.

Oh merde, j'avais presque oublié qu'aujourd'hui nous allons dans la maison de vacances de Kena. Je remonte comme il faut mon short de pyjama et dévale les escaliers. Je manque de rater la dernière marche lorsqu'une odeur de pancake frais me monte au nez.

— Derek, l'appellé-je.

Je fronce les sourcils lorsque j'aperçois un gros sac en treillis non loin de la porte d'entrée.

Je remets la bretelle de mon t-shirt tandis que j'avance en direction de la cuisine. Je me frotte les yeux lorsque je l'entends répondre du haut des escaliers. S'il est en haut, comment peut-il faire cuire des trucs dans la cuisine.

Et alors que je bâille bruyamment, je découvre qu'en fin de compte, ce n'est pas Derek dans la cuisine, mais bien un homme que je ne connais pas. Je rougis instantanément lorsque son regard croise le mien, et qu'il arbore cet air amusé.

Un immense sourire à tomber prend place sur son visage.

Je l'observe avec sa spatule en main, face à la poêle qui cuit un pancake. Un sourire craquant s'étire sur ses lèvres. Je bug lorsque mes yeux rencontrent son uniforme de militaire. Alors c'est donc à lui qu'appartient ce sac ?

— Oh, euh... pardon... je...

Je bafoue des choses incompréhensibles tandis que mon regard oscille entre cet homme  et les escaliers d'où descend Derek. Pile à ce moment, la sonnette retentit.

— Je vais ouvrir, annoncé-je

J'en profite pour m'éclipser et ouvrir à notre nouvel invité. Sans surprise, je tombe nez à nez avec Kena.

— Kena !

Je l'accueille d'un câlin puis la laisse foncer vers Derek. Je les observe s'enlacer puis s'embrasser. Je détourne le regard, au même moment que l'homme aux cheveux de jais qui se trouve dans la cuisine. Il a étrangement un air familier avec Derek.

Lorsque Kena remarque sa présence elle s'exclame et lui saute dans les bras.

— Ça faisait un bail !

— Toi aussi tu m'as manqué salle monstre, la taquine-t-il.

Derek les observe le regard attendri par ce spectacle. Il finit par revenir à lui lorsque je lui tapote l'épaule.

— Oh, Swann. J'avais oublié de te le dire...

— Ça je l'avais remarqué, fis-je en m'asseyant de nouveau sur mon siège.

Je les sens tous m'observer tandis qu'une assiette se pose sous mes yeux.

— Tu veux des pancakes, me propose l'homme aux fourneaux.

— Merci, fis-je en évitant son regard qui me perturbe on ne peut plus.

Derek vient s'installer à côté de moi, au même titre que Kena.

— Swann, je te présente Carter, mon frère.

Je m'étouffe avec ma bouchée, et tends ma main au dénommé Carter. Un prénom bien sexy si vous voulez mon avis. Mais surtout à l'image de l'homme qui se trouve devant mes yeux.

Je n'ai pas de mal à deviner qu'il est militaire avec son uniforme. Si vous voulez mon avis, je ne pensais pas qu'un homme en uniforme était aussi canon. Il a retroussé ses manches sur ses avant-bras, laissant apercevoir à quel point ils sont sculptés, et je n'ai nul doute pour le reste, à voir comment le tissu est tendu sur sa peau.

Tout le monde déguste ses pancakes dans la jovialité. Je souris rien qu'en les voyant heureux de se retrouver.

Lorsque mon dernier pancake est avalé, je m'attelle à la vaisselle. Carter tente de protester, mais son frère lui fait signe de rester où il est.

— Tu viens à peine de rentrer que t'as nature reprend le galop. Laisse la faire.

Je les observe en coin, tout en récurant la poêle. Derek a une attitude de grand frère, alors que ça saute aux yeux que l'ainé c'est Carter. Et si mon meilleur ami à vingt ans, alors le militaire doit avoir au moins vingt-trois ans.

Derek ne me parle que très rarement de son frère. Il lui voue un amour sans fin, mais j'ai compris avec le temps que c'était douloureux pour lui de m'en parler. Et la raison c'est parce qu'il n'est jamais là. Voilà pourquoi je ne l'ai pas rencontré plus tôt.

J'essuie les ustensiles puis les range. Kena n'arrête pas de taquiner le nouvel arrivant sur ses cernes. Alors je ne peux m'empêcher de détailler distraitement son visage.

Ce qui m'a tout de suite perturbé, et déstabilisé chez lui, ce sont ses yeux. Ils sont noirs, mais d'un noir intense, profond, dans lequel vous vous perdrez. Puis il y a la symétrie presque parfaite de son visage, ainsi que la petite bosse sur l'arrêt de son nez qui lui donne un charme immense. Sa mâchoire saillante est recouverte d'une fine couche de poils. Il a tout d'un homme pour me plaire.

Je secoue ma tête, ce qui ne manque pas d'attirer leur attention sur moi.

— Quoi, m'empresse-je de demander.

Kena a ce petit regard qui veut tout dire tandis que mon meilleur ami me lance un clin d'œil. Il finit par claquer dans ses mains et lancer :

— Aller, hop hop hop, on doit partir !

Je m'éclipse en haut pour faire un rapide rangement, et descendre ma grosse valise. J'enfile des habits choisis au hasard, puis je tire mon bagage en dehors, jusque devant les marches. Vu la lourdeur qu'elle fait, je suis sûre de tomber dans les escaliers avec ma maladresse légendaire.

— Derek, l'appelle-je.

Mais ce n'est pas lui que je vois se manifester, mais plutôt son frère. Il gravit l'escalier sans même me demander pourquoi ai-je appelé son frère, et me prend la valise des mains. Ses doigts effleurent accidentellement les miens, ce qui fait frissonner mon avant-bras.

Nos yeux se croisent un court instant, avant que je ne me précipite en bas. Il faut que je prenne l'air. Et maintenant.

J'ouvre la porte et tombe nez à nez avec Kena.

— Alors ?

— Quoi, fis-je.

— Sexy le beau militaire, hein.

Je secoue la tête. Hors de question que je me laisse aller à ce genre de divagation. Surtout que ce n'est pas n'importe qui, c'est le frère de mon meilleur ami.

— Tu peux très bien regarder le menu, sans jamais commander.

Elle accompagne sa parole d'un clin d'œil, et me laisse seul, à mes pensées.

Je porte mes mains à mes tempes, et le frottent ardûment.

Je ne dois en aucun cas céder à la tentation qu'est Carter, sinon, je sais très bien où ça pourrait me mener.

•••••

J'espère que ce premier chapitre vous plaît, et qu'il vous donne envie de découvrir la suite de mon roman. Le prochain chapitre arrive dimanche 03 juillet !
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🔫 Morgane S.

Espoir d'ÉtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant