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Carter, un an plus tôt, dans l'entrepôt

Lorsque je reprends conscient, ce n'est que pour cracher du sang qui remonte le long de mon estomac afin de sortir. Je vomis jusqu'à ne plus pouvoir.

Je tente d'ouvrir les yeux, et finis par y arriver mais avec beaucoup de mal. Je tire sur mes bras, mais impossible de me défaire. J'ai les bras accrochés au plafond. Ils me tiraillent, me font mal. Mais je crois que la partie de mon corps où j'ai le plus de douleur, c'est la balle qui est toujours logée au fond de moi. Par chance, elle a loupé mon cœur et mes poumons.

Par chance.

Ce n'est même pas de la chance. Je vais finir vider de mon sang, voilà tout. Finir vider de mon sang oui, mais avant, ils vont en profiter. Je sais ce qu'ils font aux soldats. J'ai vu revenir des corps mutilés. Et des fois, certains rentrent, mais perdent la boule. La plupart du temps ils sont restés tellement longtemps ici, qu'ils n'arrivent pas à remonter la pente. Ils finissent soient par se pendre, ou alors ils ont le temps d'être envoyé en asile. Et ça, ce n'est arrivé que pour une vingtaine de gars, sur plus de cinq cents.

Je rejette mon crâne en arrière et grimace. Je ne sens plus aucune partie de mon corps, tellement la douleur est présente. Ils ne m'ont encore rien fait, mais ça ne saurait tarder. Tiens, en parlant des loups, la porte métallique en face de moi s'ouvre. J'ai juste le temps d'apercevoir un escalier qu'elle claque derrière eux.

Deux hommes recouverts par un foulard sur leur crâne viennent tourner en rond autour de moi, l'un tenant un couteau, l'autre un fouet.

— Tu ne trouves pas qu'il a trop d'habits sur lui ?

— Si.

Ils hochent la tête, puis l'un d'eux jette son bras en arrière pour venir abattre le fouet sur mon torse. J'étouffe un cri. Tout mon corps est repoussé en arrière et les chaines claquent entre elles. Mes pieds ne me retiennent pas. Je flanche mais suis retenu par mes bras attachés aux murs.

Puis d'autres coups pleuvent. Mon t-shirt part rapidement en lambeau au sol, ce qui laisse à découvert mon torse. A bout de souffle, l'homme s'arrête et vient contempler son œuvre. Ils ricanent puis repartent.

Lorsque la porte se rouvre, une femme est jetée à l'intérieur, à mes pieds. Les parties de sa peau dénudées sont recouvertes d'ecchymoses. Je serre les dents, à cause de la douleur, mais à cause de ce qu'ils lui ont fait, et ce qu'ils lui feront encore.

Je ne saurais dire combien de temps plus tard, combien de temps elle est restée là, à ne pas bouger de peur, mais quand un des hommes qui me battait entre, elle s'écarte pour venir se plaquer dans un coin de la pièce. Je ne peux pas la voir d'où je suis. Je peux juste la sentir derrière moi.

Il se rue vers elle. Elle hurle et tente de lui échapper mais un bruit sourd se fait entendre.

— Bouge pas je te dis !

Le bruit d'une fermeture-éclair que l'on descend résonne dans la pièce. Je tire sur mes chaines pour tenter d'attirer son attention, mais il s'en contre fou. Il va violer cette femme dans cette pièce, alors que je suis là.

— Pitié, sanglote-elle.

— On en n'a pas.

Puis j'entends un premier coup de rein. Je ferme les yeux, comme si ça pourrait m'empêcher d'entendre les hurlements de douleur de cette pauvre dame, et ce qu'il lui fait subir.

Je ne me suis jamais senti aussi impuissant que ça, jamais de toute ma vie.

Cinq fois, si j'ai bien compté. Il est revenu cinq fois pour l'utiliser comme sa poupée de chiffon, juste à côté de moi, pour me punir d'être intervenu pour ces enfants et cette autre femme. Il l'embarque avec lui une fois qu'il en a fini. Lorsqu'il passe devant moi, elle est nue, est recouverte de sang, inconsciente. Ou peut-être morte.

Je ne devrais pas pleurer, mais à cet instant je m'en fou. Des larmes dévalent mes joues.

Il quitte la pièce pour laisser sa place à un autre homme. Celui-ci à l'air plus haut placé, au vu de son uniforme et de la broche qu'il porte. Il dépose une malle devant moi, l'ouvre, et m'expose son contenu. Je reste de   à des questions, avant qu'on s'amuse, d'accord ?

Je lui crache au visage. Il passe sa main à l'endroit où ma salive à atterrit, et souris.

— Mauvaise réponse.

Il sort une matraque tenant au bout un taser. Il l'apporte à mon cou et me lance une longue décharge. Je hurle sous le cou, et tous mes muscles se tendent et tentent d'encaisser.

— Où se trouvent vitre camp ?

Je n'ouvre pas la bouche, alors il réitère le même geste. Mais cette fois-ci, je suis un peu plus préparé à subir. Je tire sur mes chaines et jette ma tête en avant, pour être au plus près de lui.

— Jamais.

Il lâche son arme pour saisir son couteau.

— Ah, je commençais à croire qu'ils t'avaient coupé la langue. C'est ce qu'ils font d'habitude, mais toi, tu es précieux.

Il tapote à l'endroit ou leur arme a percé ma peau, ce qui enfonce un peu plus la balle. J'étouffe un gémissement de douleur.

— Je ne vais pas te reposer la question.

Il prend une machette, qu'il me montre.

— C'est mon joujou favori. Ça entaille facilement la peau.

Il vient appuyer la pointe sur mon ventre. Il enfonce légèrement le bout. Je souffre tellement de mes blessures, que cette simple entaille ne me fait pas sourciller.

— T'es sûr de ne pas vouloir ouvrir ta jolie bouche ?

Je lui offre mon plus beau sourire. Je sens le sang gluant créer des filaments entre mes dents. Ça doit être très beau à voir. Je n'ose même pas imaginer comment je suis. J'espère juste qu'ils viendront me chercher. Que mes gars reviendront avec des renforts.

— Très bien, dans ce cas...

Puis il abat sa lame une première fois sur mon torse. Il la laisse glisser pour m'entailler la peau assez profondément pour faire couler beaucoup de sang, et il recommence, encore et encore.

Ma gorge me fait mal, à force d'hurler de douleur. Mes cris me blessent autant que ce qu'il me fait. Je sens mon cœur ralenti au fur et à mesure que je me vide de mon sang. Je n'en ai plus pour longtemps. Je le sais.

Je relâche ma tête et vois une mare de sang sous moi. Puis je ferme les yeux, et c'est à cet instant qu'il s'arrête.

Il saisit mon menton, prêt à m'asséner un coup au visage, mais il n'en a pas le temps, puisqu'un bombardement vient faire trembler les murs. Puis d'autres viennent. Il finit par prendre la fuite et me laisser ici.

La dernière chose que je vois avant de sombrer, ce sont deux soldats américains qui s'approchent et réussissent à me décrocher.

Ils sont finalement venus, mais c'est trop tard. Trop tard pour moi. Mais ils ont permis de sauver ceux qui auraient suivi. Alors merci à vous. Je ne vous oublierai pas de là où je serais.

La dernière pensée que j'ai c'est pour mes proches. Mon frère, mes amis, et Kate.

Je t'aimerais toujours Kateline.

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🔫 Morgane M.

Espoir d'ÉtéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant