1- es-tu capable d'aimer ?

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Un jour tu m'as demandé si j'étais capable d'aimer, voir même de ressentir des émotions et je me souviens avoir baissé les yeux pour admirer les tiens, alors que tu étais agenouillée à mes pieds, les larmes aux yeux me suppliant de t'aider.
Je me rappelle de cette larme qui se frayait lentement un chemin entre tes cils avant d'entamer sa chute sur la peau rosé de tes joues. Ce jour là je t'ai trouvé si belle, toi qui n'avais jamais faiblit, toi qui n'avais jamais reculé fasse à la douleur, toi qui fonçais toujours tête baissée dans tous les combats de la vie, ce jour là tu étais splendide, le désespoir t'allait à ravir. Je pouvais lire dans tes yeux la souffrance, l'espoir brisé. Ton regard était d'un vide intense on pouvait s'y perdre si l'on essayait de le décrypter.
Cette fois ci j'aurai dû céder et laisser transparaître mes émotions mais rien n'est parvenu à mon cœur, je t'admirais pleurer et j'y trouvais un côté inspirant, ton visage était devenu une toile où venait se dessiner les traits de ta peine, tes larmes coulaient tel des éclaboussures de peinture sur tes joues.
Je me souviens, que ta question résonnait dans ma tête en même temps que tes cris déchirants: es tu capable d'aimer ? mais tu vois j'avais beau essayer de te regarder aucun picotement au cœur ou larme à l'oeil ne parvenait à se frayer un chemin sur mon visage de marbre.
Ce jour là je t'ai alors laissé agenouillée au sol, devant ma porte, je n'ai rien dit, j'ai juste claqué l'entrée de mon manoir et je suis monté au premier étage. Puis j'ai fini par repenser à toi après quelques heures, lorsque je prenais un verre de scotch accoudé à ma cheminée, le feu crépitait et les bûches s'embrasaient ce qui permettait d'illuminer légèrement la pièce, je me suis demandé si tu étais toujours à ma porte et si tu pleurais encore...
Et dire que malgré tout ce que je t'ai fait, tu m'as confié la chose qui comptait le plus à tes yeux. Peut être que tu voulais m'apprendre à aimer ou juste que le désespoir pousse à faire des choses que l'on pourrait penser impossible à commettre.
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12 ans plus tard
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(PDV Heidna )
-Aujourd'hui est un jour plutôt spécial pour toi ma jolie. Tu sais que tu as beaucoup de chance d'avoir encore un membre de ta famille qui puisse venir te chercher et peut être t'adopter, surtout passé les 12ans . Ici, peu d'enfants orphelins arrivent finalement à retourner dans leur famille. C'est extrêmement rare !
- oui mademoiselle Claire.
- es-tu stressée de le rencontrer ?
- un peu.
- tu dois sûrement pas t'en souvenir, tu n'étais qu'un bébé quand ce monsieur est venu te déposer au couvent.
- si il m'a abandonné pourquoi il revient mademoiselle Claire ?
- Bon, ne dis pas aux autres soeurs que je t'en ai parlé ! Mais il s'agirait en réalité d'une connaissance de ta mère, il nous en a jamais dit plus. Il t'a seulement déposé ici et a réclamé qu'on te "maintienne en vie durant son absence", une absence de 12ans tout de même ! Personne pensait qu'il reviendrait vraiment te chercher avant que la mère supérieure reçoive un courriel.
- mmh d'accord.
- Aller dépêchons nous, et enfile la jolie robe que je t'ai faite qu'on voit si je dois faire encore des retouches. Je tiens à ce que tu sois très jolie pour ton départ.
- merci mademoiselle Claire, vous allez me manquer !
-ooh voyons ma petite, évidemment que tu me manqueras aussi.
Mademoiselle Claire était la plus gentille personne que je connaissais, ici au couvent il n'y avait que 5 sœurs mais ça bonté et ça douceur n'égalait aucune d'entre elles, surtout pas la mère supérieure qui était extrêmement exigeante et méchante avec moi.

J'enfilais alors la robe et me regardais dans un petit miroir rond accroché dans l'intérieur de mon armoire, cette robe est vraiment très jolie, de couleur beige, elle possédait de petites manches bouffantes se resserrant au poignet et un col haut en dentelle anglaise Blanche, j'admirais mon reflet un instant, m'étant jamais vu dans une si jolie pièce et pris les quelques affaires personnelles que je pouvais posséder depuis petite dans ce couvant, j'attendis sagement, debout, devant la porte de ma petite chambre, que la mère Supérieure entre avec le monsieur dont je ne connaissais toujours pas le nom, ni l'apparence à vrai dire.
La porte craqua avant de s'ouvrir sur la mère supérieure qui me regarda de haut avec un air méprisant, si elle avait pû parler elle aurait sûrement dit : eh bien je suis bien heureuse que tu partes petite morveuse, ça fera déjà moins de travail et de bouche à nourrir...
Je baissai alors les yeux, une petite larme au coin de l'oeil je fixai mes sandales usées, quand tout à coup j'aperçus deux grands bouts de souliers en cuir vernis noires, ils devaient faire au moins 3 fois la taille de mes petites chaussures. Je n'eu même pas le temps de relever la tête pour voir à qui appartenaient ces souliers, que le sol commença à disparaitre sous mes pieds, je me senti propulsé dans les airs avant d'atterrir dans les bras de ce fameux Monsieur, je compris de suite que ça devait être lui puisqu'aucun homme ne pouvait mettre un pas dans cette partie du couvant. Je me senti si légère, si bien dans ses bras, il ne dit pas un mot et pourtant je m'étais jamais senti autant en confiance et à l'aise avec quelqu'un, peut être parceque je savais qu'il venait ici pour me sauver de cet endroit. Et puis je pouvais sentir la chaleur qui émanait de son torse à travers sa chemise noire, une chaleur réconfortante, je refermais alors mon petit poings sur le bord de sa chemise et laissais ma tête se caler contre son torse puis je fermais doucement les yeux tandis qu'il continuait à avancer dans les couloirs du couvent.
Je me réveillais après quelques dizaines de minutes, assise à l'avant d'une voiture décapotable noire, secouée par les trous de l'allée en terre qui menait au couvent. C'est la première fois que je voyais le couvent d'aussi loin, il diminuait jusqu'à disparaître au fur et à mesure que la voiture roulait.
Je détournais mon regard du rétroviseur et le posai sur l'homme assis à mes côtés, je fûs surprise de voir de longs cheveux noirs attachés en queue de cheval basse et de nombreuses mèches volant devant son visage. Je le fixais un instant afin de mémoriser tout les détails de son visage mais celui-ci ne détournait pas une seule seconde son regard de la route qui se dessinait face à lui, à croire que j'étais transparente, son indifférence lui donnait un air hautain à mes yeux, à cet instant du moins. Cependant je pu continuer de l'admirer sans gêne, son profil me fit penser aux dieux grecs, avec son nez droit et ses lèvres rosées parfaitement alignées, je pouvais pas encore distinguer correctement la couleur de ses yeux mais je supposais qu'ils étaient clairs, je trouvais d'ailleurs qu'un joli bleu azur irait parfaitement avec sa peau mate. Je me demandais également comment sonnait sa voix, à première vue je dirais grave, le genre de voix qui prend tout l'espace et qui capte toute l'attention lorsqu'il prononce une simple phrase. Pendant un court instant je l'imaginais avec une petite voix aigu et rigolais doucement en baissant la tête pour ne pas me faire remarquer.
Mais à ma grande surprise, il prononça enfin quelques mots :
- Qu'y a t'il de drôle, petite?
d'un ton froid, sans émotions particulières ce qui me troublais un instant, cependant il avait bel et bien une voix grave, qui résonnait dans ma tête. Je me décidais alors à répondre, voyant que je m'étais perdu trop longtemps dans mes pensées :
- rien, il n'y a rien de drôle ... Monsieur. Je ne savais pas comment l'appeler, la distance qu'il avait créé entre nous me donnait l'impression que l'appeler père ou papa serait beaucoup trop étrange et puis je ne connaissais pas encore qu'elle était la nature de notre relation. Peut être était-il mon frère ou un oncle après tout.
Je levais les yeux pour voir si son visage pouvait traduire un minimum ses sentiments/ impressions face à la situation, mais son visage était toujours fixait sur la route, aussi neutre qu'auparavant. Je baissais les yeux et le reste du trajet se fit dans le silence jusqu'à ce qu'on dévi de la route principale pour entrer dans une allée sombre de forêt de sapin. Mes yeux s'émerveillairent face à ces arbres haut de 3 mètres, jamais auparavant je n'avais vu un tel spectacle, c'était comme si des géants nous faisaient une haie d'honneur pour nous faciliter le passage, c'était vraiment impressionnant.

Au bout d'une centaine de mètres je vis se dresser au bout du chemin en terre, un grand portail noir en métal orné de pics dorés, cet immense portail me parut effrayant, d'autant plus qu'il se trouvait en plein milieu de notre route dans cette forêt profonde.
Le portail grinça et un homme en costume noir posté devant l'ouvrit en saluant d'un coup de tête l'homme assis à mes côtés.
Celui-ci ne le regarda même pas et avança dans l'allée de pierre qui se dressait devant nous.
Des frissons parcoururent mon corps quand j'aperçus devant moi...
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La Protégée du Vampire. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant