Chapitre 23 : La Montagne

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Elle n'entendit que les vagues s'échouant sur la plage. Ça sentait l'humidité, mais c'était également glacial. La saison froide approchait dangereusement et ce vent hivernal en témoignait grandement. Soudainement, elle reçut une gorgée d'eau en pleine figure, ce qui eut pour effet de la réveiller dans la seconde.

Alix se redressa, toussant bruyamment et recrachant l'eau en litre. Ses longs cheveux roux lui barrèrent la vue, devant ses yeux tel un rideau d'eau de feu, lissé et lourd. Elle les repoussa nonchalamment, cette chevelure semblant avoir parfois pour seul but de l'énerver. Elle recouvra alors la vue, bien que brouiller par l'eau qui ruisselait sur son visage et dégoulinait devant son œil, mais elle reconnut aisément le lac d'Esgaroth, tout comme elle ressentit le froid en maitre. Elle était assise dans l'eau, littéralement, le lac l'avait peut-être ramené au rivage, il l'avait laissé allongée dans ce liquide qui rendait ses vêtements lourds et collants.

Les vagues, plus ou moins fortes, lui recouvraient les jambes, atteignant parfois sa poitrine. Pas étonnant qu'elle se soit pris une gorgée entière sur le crane. En observant plus attentivement autour d'elle, aperçut aisément qu'il faisait désormais jour, mais encore tôt ce matin-là, la brume ne s'étant pas encore dissipée. Mais elle vit également la fumée qui s'échappait de LacVille, dorénavant en cendre. Les flammes avaient eu le temps d'être éteint par une pluie fine pendant la nuit surement.

La Wolferin se releva donc, se sen tant dangereusement lourde, ce qui lui donna la soudaine envie de retomber au sol. Elle était totalement trempée, ce n'était pas surprenant. Elle décida donc se départir de ce qui était inutile. Elle délaissa son grand manteau de rodeuse qui la libera d'un poids affreux. Le froid ne fut malheureusement pas le bienvenu, mais elle n'avait pas réellement le choix. Contrairement aux Elfes, elle n'était pas immunisée à une température aussi glaciale.

Sa chemise noire qui lui collait à la peau n'avait en rien de quoi lui arranger la situation. Elle serra simplement davantage son corset, afin d'éviter le frottement du tissu avec sa peau. Mais en tirant sur les ficelles, cela lui provoqua une moue douloureuse. Sa chute du clochée ne semble pas avoir été sans dommage. Sans doute avait-elle une blessure, mais elle s'en occuperait plus tard.

Elle essora sa tignasse rousse et s'assura que ses deux lames rétractables étaient toujours présentes à sa ceinture. Et finalement, elle se mit en chemin afin de retrouver les survivants de LacVille.

*****

- Donnez-moi cette couverture ! aboya Alfrid en tirant le tissu des mains de la jeune femme qui se débattit.

- Bras droit du maitre ? Ne me fait pas rire, un sale voleur ! Voilà ce que tu es ! Plutôt mourir qu'obéir a quelqu'un comme toi !

Elle lui tourna donc le dos, s'apprêtant à repartir à sa tâche, mais Alfrid la rattrapa par le bras, la main levée.

- Ça peut peut-être s'arranger.

Mais avant qu'il ne puisse passer à l'acte, une main ferme l'attrapa par le poignet.

- J'éviterais de me les mettre à dos, Alfrid, comprit ?

A peine ces mots achever, que l'homme au mono sourcil reçut le pied de Bain dans les jambes, le faisant trébucher.

- Papa ! s'écria Tilda qui se pointa entre deux hommes, suivit de Sigrid.

- Viens-là.

- Tu es vivant !

- Tout va bien ma chérie.

La fillette lui sauta dans les bras alors qu'une masse de personne se rassemblèrent autour de la petite famille à nouveau réunie.

𝘓𝘦 𝘓𝘰𝘶𝘱 𝘋𝘦 𝘍𝘦𝘶 ••• 𝐹𝑖𝑙𝑖Où les histoires vivent. Découvrez maintenant