J'ai réussi à déchirer cette page de mon agenda l'autre jour, sous la colère. J'en ai arraché plusieurs autres sur lesquelles tu avais laissé des petits mots mignons, parce que ça me tue de me rappeler à quel point tu m'aimais. Et à quel point je t'aimais aussi. Et si les autres sont restées en boule au pied de mon lit, cette page est restée sur ma table de chevet. J'ai eu envie de la découper en petits morceaux, de la déchirer de toutes mes forces et de la brûler, et pourtant elle est toujours là, dans ma main. Et je n'arrive pas à m'y résoudre. J'ai autant envie de détruire tes mots que de les relire tous les soirs, malgré le mal que ça me fait. De me repasser nos souvenirs, et de me demander comment tu as pu partir. Après tout ce que tu m'as dit et ces mots si pleins d'amour dont tu as parsemé les pages de mon agenda, tu as juste disparu de ma vie sans un mot. Et ces traces écrites ne font que plus mal parce qu'elles montrent que c'était réel. Que ce n'était pas juste dans ma tête et que je n'étais pas seule à t'aimer dans le vide. Je me remets en question, me déteste et ai peur que les personnes que j'aime le plus au monde finissent par suivre ton exemple. Peut-être que si tout le monde finit par me laisser, c'est que j'étais le problème tout du long. Et malgré les mots d'amour on ne peut plus clairs encrés dans le papier depuis toutes ces années, je ne peux m'empêcher de me demander si tu m'as vraiment aimée.