"c'est le poids de la culpabilité"

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//PDV ARIA//

Nous sommes dans la voiture, direction mon appartement. Je me suis changée et douchée chez le mafieux. Il n'a pas parlé depuis le club et j'en suis contente.

Le voir m'apaise et me procure la dose d'adrénaline que mon corps réclame en permanence. Ces nouveaux sentiments que je ressens envers lui me laissent perplexe. Depuis quand sont-ils présents en moi ?

Je ne me sens plus moi-même et une peur sourde s'immisce en moi de plus en plus. Je ne veux pas me perdre dans la noirceur comme lui... Comme Caleb...

Et pourtant... Pourtant, cette noirceur le rend si beau et unique...

L'eau de la douche sur mon corps avait eu un effet d'électrochoc sur ma personne, elle m'a fait réaliser mes actes, le dégoût m'a pris à la gorge quand je me suis rendu compte que j'avais avalé du sang... J'ai d'ailleurs vomi en repassant les images dans ma tête... J'ai régurgité tout ce que je pouvais dans l'immense douche du meurtrier que je désire tant...

Je ne suis pas comme ça, je ne suis pas une tueuse, je ne suis pas une putain de sociopathe...

Mais maintenant, tu es comme eux, tu as les mains sales.

La voiture s'arrête, ce qui fait taire mes pensées.

Caleb sort du véhicule et je fais de même. On rentre dans le bâtiment et je sors les clés de mon studio. En les retrouvant dans la chambre que j'occupais à la villa, je me suis demandé comment j'avais fait pour ne pas les perdre.

On monte les escaliers, le mafieux est devant moi, habillé d'une chemise et d'un pantalon noir. De mon côté, j'ai enfilé les seuls vêtements qui me restaient à la villa, un jean taille haute et un sweat noir qui appartient à Caleb. En effet, son odeur est incorporée dans le tissu du vêtement... Je n'avais plus de haut et quand il m'a balancé le sweat a la gueule, je me suis dit qu'il était malade.

Nous arrivons à la porte qui a d'ailleurs été changée.

-Normalement, c'est la même serrure, ta clé fonctionne encore.

La voix de Caleb est posée. Il n'y a aucune trace de colère, de mépris ou de joie dans ses paroles.

Je souffle un "merci" et me place devant la porte pour l'ouvrir. J'entre la clé dans la serrure et en effet, la porte s'ouvre. Je remarque directement mon frère et Ash, avachie sur le canapé, devant une télé qui ont dû acheter, car, je n'ai jamais eu d'écran plat accroché au mur.

Le loyer a-t-il été payé ?

Je n'en sais rien du tout... J'ai l'impression que c'est Ash qui le paye pour moi depuis un moment, car le proprio ne donne plus de nouvelles.

Soit il paye, soit le propriétaire est mort.

Caleb rentre à son tour et se place sur un fauteuil qui lui aussi est nouveau. Mon frère et Ash ont décoré tout mon appart... Avant, je n'avais qu'un matelas au sol. C'était suffisant, pour les rangements, je me servais des deux petits placards qui sont incorporés dans le mur.

Aujourd'hui, le studio est meublé par un grand canapé Clic-clac noir, une table basse en verre, un écran plat fixé au mur et d'un petit tapis. Une petite commode a pris place en dessous de la télé. Une box et un téléphone fixe sont posés dessus.

Même la petite kitchenette est propre et bien rangée...

Mon frère et le blond ne m'ont toujours pas remarqués, ils sont trop concentrés sur leur jeu, car, ils ont également ramené une putain de PS4.

Je me racle la gorge et les deux garçons se tournent vers moi comme s'ils m'avaient directement reconnu.

Ash vient me faire un câlin, il me serre assez fort pour que je ne puisse plus bouger. Son odeur de vanille me procure une sensation de bonheur, une sensation de "je suis de retour chez moi."

Le blond relâche son étreinte et mon frère se rapproche de moi. Leurs visages sont inquiets, surtout celui du blond, car les yeux de mon frère sont plissés, indiquant qu'il est énervé...

-Tu étais où merde ! C'est quoi cette histoire de vengeance ? Si tu savais comment je t'en veux de ne pas nous avoir tenus au courant ! J'en veux aussi à Caleb de t'avoir laissé putain ! Tu es assimilée à la mafia Aria ! Tu aurais pu te faire kidnapper, merde !

Les paroles de Jay me frappent et les larmes me montent aux yeux, j'étais tellement focalisée sur le meurtre que je m'apprêtais a commettre que j'en ai oublié la mafia... J'avais oublié que je suis vu comme le poids mort de la mafia New-Yorkaise...

Ma gorge se noue.

-Je... dé..Désolé...

Ma voix est rauque et ma phrase semble avoir été prononcée pour moi-même.

Je me sens pitoyable. Je ne suis pas forte... Je ne suis qu'un monstre, j'ai les mains sales, tachetées de sang...

Le contrecoup, voilà ce que je me prends en pleine gueule... Je suis pathétique...

Ash me prend par les épaules et me colle à lui de manière protectrice. Les larmes se mettent à couler.

Je croise le regard de Caleb, il me fixe et il me donne l'impression que je n'ai pas le droit de pleurer. J'obéis à son ordre silencieux et je ne laisse plus les larmes rouler sur mes joues.

Je relève la tête et force le blond à me lâcher.

-Je me suis fait violer, il y a 2 ans et demi. C'était un client du meilleur pote de mon ex. Il gérait un gang et cette fois-ci, ce n'est pas de la drogue qu'ils ont vendu. C'était moi.

Ne voulant pas m'éterniser sur cette histoire, je m'assois sur le canapé et enfouis mon visage dans mes mains.

-Je les ai tous tués...

Ma phrase n'était qu'un souffle et je sens les larmes se remettres à couler.

Aria, c'est le poids de la culpabilité...

Mon esprit s'est reconnecté au monde réel, je ne suis pas une tueuse sanguinaire, je suis seulement Aria Evans, une jeune fille de 19ans qui a été brisée par la vie et qui a commis un acte monstrueux qu'elle ne pourra jamais oublier...

Ces derniers jours me paraissent si flous... Tout me paraissait irréel, comme si c'était un rêve malsain...

Mais c'était bien la réalité...

J'ai bel et bien tué Max, Loyd et Lucas...

Mes mains se mettent à trembler et je m'efforce de contenir l'envie de me shooter aux médocs.

Je sens le membre de ma famille et Ash se poser à mes côtés. Je relève la tête et regarde mon frère. Les larmes inondent mes joues et ma gorge me fait tellement mal.

Je reparle, en sachant déjà que je n'attendais aucune réponse de Jay.

-À quel moment tout est parti en couille, frangin...

Sur ces paroles, mon regard trouve Caleb. Nos regards ne se quittent pas. Je prends une grande inspiration, mes paupières se ferment. Ma respiration devient régulière et quand mes yeux se rouvrent, le mafieux me regarde toujours et je ne pleure plus.

Sans rompre le lien entre le chef de mafia, je parle d'une voix glaciale.

-Je veux faire partie de ta mafia, je veux avoir le tatouage de la mafia New-Yorkaise.


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Est-ce que je suis convaincue de ce que j'ai écrit ? Non pas du tout. 

Est-ce que je le poste quand même parce que je sais pertinemment que je ne réussirais pas à écrire mieux ? Oui, totalement. 

 Le chapitre est assez court, mais je trouve que j'ai coupé au bon moment.J'espère que je réussirais à reprendre un rythme stable pour ce deuxième mois de vacances :)

MY DRUGSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant