Chapitre I

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30 décembre 2149 - Quelque part sur Terre - Point de vue de John

J'aurais dû rester. Je le sais bien maintenant, je n'aurais pas dû suivre Jaha et son équipe de fous aux travers de la forêt et du désert pour trouver un endroit idyllique qui n'existe certainement pas. Il est venu me voir, deux jours après le retour de tout le monde du Mont Weather.

- Peux-tu m'emmener à la navette ? M'avait-il demandé. Je n'avais rien à faire, ni rien à perdre, attendre, c'est tout ce que je faisais depuis deux jours. Alors j'ai acquiescé et nous sommes partis à la navette.

Mais c'était un bourbier, il m'a emmené dans un de ses trips bizarres. Il disait connaître un endroit où la vie y serait meilleure et sans aucun problème. Alors je l'ai suivi, comme l'idiot que j'étais, et que je suis toujours. Le problème c'est que le chemin que l'on a dû emprunter était tout sauf sécurisé. Entre des mines et des drônes qui nous attaquaient, nous avons perdu des hommes. Un est mort en étalant ses restes autour de moi, j'ai cru vomir ce jour-là, mais je me suis retenu, il ne faudrait pas ternir ma réputation.

Pendant notre ascension du désert, juste après les mines, on a croisé une jeune femme. Elle s'appelait Emori, elle nous a dépouillé, enfin elle a voulu mais Jaha lui a assuré qu'elle pouvait venir avec nous et que ce serait plus intéressant que de nous voler.

Toujours est-il que Jaha m'a abandonné il y a quelque temps, après notre ascension en bateau et avoir perdu de nouveau quelques hommes, il s'est barré comme ça, sans moi. Je lui ai dit de s'en aller, mais je ne pensais pas qu'il le ferait. Honnêtement, il commençait à me faire peur avec ses discours qui tendaient vers le culte.

En cherchant sur la plage où on avait accosté, j'ai trouvé une sorte de bunker. Rempli de bouffe, de choses de luxe aussi inutiles les uns que les autres et des tonnes de bouteilles d'alcool. C'était un bunker d'avant guerre, vu comment il était équipé, les gens qui l'avaient construit devaient être vachement riche. La cuisine était immense et les chambres, oui parce qu'il y en avait plusieurs, étaient toutes hyper confortables et bien décorées. Alors ça m'a donné envie, j'y suis resté, j'ai bouffé affalé sur le canapé.

Le problème, c'est que j'y suis enfermé depuis maintenant un peu plus d'une semaine et que la porte est incassable. Chaque jours je me lance sur cette dernière avec tout type de masse que je peux trouver mais rien y fait, elle ne bouge pas.

À la télé, il n'y a qu'un truc qui tourne en boucle. Un homme qui parle d'une femme qui a détruit la planète et qui serait habillée en rouge. C'est très vague mais ce sont les seules informations que j'ai d'elle. Ceux qui cherchent la cité des lumières sont tous devenus tarés. Jaha cherchait la cité des lumières, c'est là-dedans qu'il m'a embarqué et j'en ai toujours pas vu une seule trace. Le mec à la télé, il en parle aussi, et à la fin il s'est tiré une balle dans le crâne. Cette cité rend complètement fou.

J'aurais dû rester au camp de l'Arche. Mais je me suis encore barré. J'ai vu une opportunité alors je me suis barré.
Il y a environ deux mois, on a réussi à libérer les nôtres du Mont Weather, enfin, ils ont réussi. Ils disaient ne pas avoir besoin de mon aide et ils avaient raison. Ils se sont très bien débrouillés sans moi.

Il y a deux mois, j'ai retrouvé la seule personne qui se souciait un tant soit peu de moi sur le camp à notre arrivée sur Terre. Mais elle s'est évanouie à la minute où elle est arrivée. Je n'ai même pas eu le temps de lui dire que j'étais content de la revoir. Les médecins nous ont dit, à Blix et moi, qu'elle avait perdu beaucoup de force et de sang à cause des ponctions, et même si je n'ai aucune idée de ce que cela signifie, je sais pertinemment qu'elle a dû beaucoup souffrir.

Et moi je me suis barré, elle était dans le coma alors plus rien ni personne ne me retenait là-bas. Je n'ai jamais été accepté par les cents à cause des choses que j'ai pu commettre, et je n'ai pas non plus été plus accepté par l'Arche. Alors je suis parti et j'ai suivi Jaha.

ᵗʰᵉ¹⁰⁰ 𝘼𝙧𝙩𝙞𝙛𝙞𝙘𝙞𝙖𝙡 » ᵀᵉʳᵐᶤᶰᵉ́ᵉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant