Chapitre XV

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15 février 2150 - Forêt - Fin de matinée - Point de Vue de Devon


Après une semaine à tenter de garder la paix entre nous et les natifs, tout est sur le point de basculer de nouveau.
Malgré le fait que l'escouade de Pike ait massacré tout un village natif qui était là pour nous protéger, le commandant Lexa a décidé d'instaurer un cessez-le-feu. J'aime à croire que Clarke est à la capitale, et l'a aidé dans cette décision et que grâce à elle ça peut véritablement tenir. Seulement, de notre côté, à Arkadia, Pike ne suit pas ce chemin de pensée.

Octavia était partie espionner un petit groupe de garde ce matin. D'après elle, ils faisaient des prélèvements et semblaient inquiets d'être vus par quiconque. Ce qu'il s'est passé d'ailleurs, un garçon du village natif qui n'était pas très loin les a vu et ils ont essayé de le tuer, heureusement, Octavia était là.

La jeune Blake est souvent en dehors des murs, même si cela ne plaît pas à notre nouveau chancelier, il a bien compris qu'il ne pourrait jamais vraiment garder Octavia à l'intérieur du camp. Grâce à ça, on a pas mal d'informations sur ce qu'il se passe à l'extérieur. Disons qu'on a toujours un petit contact positif avec les natifs, et c'est Octavia qui tient le lien.

Mis à part les incivilités de Pike et son nouveau conseil, je suis très inquiète de ce que Jaha est en train de faire dans le camp. En une semaine, plus d'une vingtaine de personnes ont pris la fameuse pilule et Raven en fait partie. Je comprends qu'elle ait pu céder à la tentation, depuis trop longtemps elle ne peut plus utiliser sa jambe. Mais ce qu'elle est devenue depuis ce jour, une personne sans réelles émotions, ça m'inquiète.

Abby est en pleine auscultation et je vois bien à son regard qu'elle cherche une faille. Mais rien sur les réactions du corps de Raven ou même de son cerveau ne montrent qu'elle a été droguée. Et le pire dans tout ça, c'est que bien que la douleur ait disparu, sa jambe est toujours paralysée, le problème est toujours là.

- Jaha m'a donné la clé de la cité des lumières Abby, pas de la drogue. Déclare mon amie toute souriante avec une voix neutre comme si elle s'était transformée en robot.
- C'est ce que nous dira le bilan sanguin.
- Tu t'entends parler Raven ? J'interviens. Tu as l'air de planer complètement.
- Devon, je n'ai plus cette douleur affreuse que je traînais depuis des mois, alors oui, je plane sur un petit nuage. Elle s'arrête quelques secondes puis reprend, le sourire toujours sur les lèvres. Je croyais que ça vous ferait plaisir. Dit-elle en passant son regard entre Abby et moi.
- Je..
- On est contente pour toi, Raven. Me coupe Abby, tant mieux d'ailleurs parce que je ne savais pas quoi dire. Oui je suis contente pour mon amie, mais elle est tellement bizarre... Elle ne s'énerve plus, la tristesse s'est envolée et il y a toujours ce stupide sourire collé à son visage qui me fou la chair de poule. Mais une douleur qui disparaît brutalement comme ça, ce n'est pas ordinaire. Ajoute le docteur avec bienveillance.
- Alors, je suis apte à travailler ?
- Apparemment oui. Tu peux aller dire à Sinclair que je t'ai donné mon accord pour que tu reprennes ton poste. Mais attention, s'il y a quoi que ce soit de louche dans tes analyses, tu repars directement à l'atelier.
- Y'auras rien. Raven s'en va, sans boiter, sans même grimacer à chaque pas. Elle atteint la porte à une telle vitesse qu'on a l'impression que sa jambe n'a jamais connu de douleur.
- J'aimerais être aussi bienveillante que vous Abby.
- Tu l'es Devon, mais prends le temps de te soigner d'abord.
- Pardon ? Je fronce les sourcils. Je ne vois pas le rapport.
- Écoute, tu as vécu beaucoup de choses ces derniers mois, et tu dois guérir de tes blessures. Me dit-elle de sa voix rassurante.
- Je ne suis pas la seule à avoir vécu des horreurs.
- Non, c'est vrai. Concède-t-elle. Mais tu ne pourras pas aider tes amis à surmonter leurs épreuves difficiles si toi-même tu en es encore à cette étape.
- Je vais bien, Abby. Lui assurais-je. Je vous assure. J'y pense parfois, il est vrai, mais je ne pense pas être... traumatisé.
- Je te crois. Me répond Abby arborant un léger sourire sur le visage.

ᵗʰᵉ¹⁰⁰ 𝘼𝙧𝙩𝙞𝙛𝙞𝙘𝙞𝙖𝙡 » ᵀᵉʳᵐᶤᶰᵉ́ᵉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant