3. Tessa

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Hey ! Je suis de retour avec un troisième chapitre, bonne lecture !

Le pyjama des filles est en média, imaginez simplement des couleurs et des motifs différents. 

« Accepte ce qui est, laisses aller ce qui était, ai confiance en ce qui sera. »
Bouddha

La journée fut courte suite à la visite de mon habituée préférée.
J'avais vu défiler plusieurs groupes d'étudiants, ainsi que des couples et des familles, tous cherchant un lieu de repli face à l'agitation extérieure.
Ma vitrine était donc presque vide, et il me restait seulement quelque gâteaux que je mis de côté. J'en gardais trois pour mon fils, moi et mon amie, et emballais les autres avant de sortir.
Il y avait une association pour les vétérans et les anciens membres des armées au bout de la rue commerçante, et j'y dirigeais mes pas.
Je n'avais parfois pas assez de restes journaliers pour tous les présents, mais il suffisait souvent d'une présence pour égayer leurs journées.
C'était un deal équitable : je ne perdais pas de 'marchandises', et le refuge avait des desserts un soir sur deux voire tous les soirs.
Cette sortie quotidienne me permettait aussi de me renseigner sur leurs besoins et d'y réfléchir.
J'avais ainsi pu convaincre plusieurs boutiques de suivre mon exemple : les livres légèrement abimés et invendus, les surplus des restaurants, les produits 'refusés' tels que les fruits et les légumes, les produits de première nécessité et d'hygiène, ... tout y passait.

L'ironie était le double tranchant de ces actions. Kumiko et moi avions donc, en plus de notre réputation originale, une réputation 'd'aide à la communauté', ce qui ne nous valait pas la sympathie de tous.
Les personnes aidées, une fois relancées grâce aux dons, reprenaient allure et vie humaines, ce qui leur permettait de se réinsérer.
Nous étions, de cette manière, appréciées des sociétés qui employaient des personnes avec des capacités prouvées (sécurité, organisation du travail, respect de la hiérarchie, ...) mais détestées des 'aristos'.
Ces derniers n'appréciaient pas que l'on mette le nez dans leurs affaires. Les rumeurs racontaient qu'ils souhaitaient, malgré les galas de charité et autres bonnes œuvres fortunées, détruire la réputation du refuge et de la rue afin d'en faire un centre inaccessible avec des boutiques luxueuses.
Cette rébellion de notre part et notre bonne image auprès du public et des villes alentours mettaient un frein à leurs projets.

Un œil à ma montre me rappela à l'ordre.

Je ne devais pas rentrer tard, ayant promis une soirée cosy à mon amie, aussi je m'activais. Elle devait être en train de terminer le rangement de sa boutique, et je devais en faire de même.
Mes pas me ramenèrent chez moi une demi – heure plus tard, mon fils dans les bras.
Je commençais par changer Donny, puis lui enfilais un tee – shirt et redescendis, le plaçant sur l'une des chaises hautes du bar.
Il se mit ensuite à rire tandis que j'allumais la radio et commençais à danser en sortant mes ingrédients.

Je voulais, pour ce soir, préparer un apéro dinatoire avec des cakes et des terrines de légumes, ainsi que des petits gâteaux maison pour le dessert et du pop – corn pour notre soirée film.
Une nuit blanche était programmée, à la fois chez nous et chez nos sœurs.
Nous allions visualiser la saga Twilight, que nous avions lu mais pas vu, et allions mettre fin à notre débat : les jumelles avaient une préférence pour Edward tandis que nous (moi, ma sœur et notre mère) avions une préférence pour Jacob, dit Jake.
Donny n'avait pas de préférence, il était trop jeune, et il irait se coucher à la fin du premier ou du second volet de la saga. Je savais, malgré cela, qu'il dormirait bien avant, et cela me fit sourire.

La suite de mes pensées et de mes réflexions fut interrompue, tandis que Donny me posait une question. Je lui tendis la réponse en souriant, et il la dévora en quelques minutes – elle était bonne, visiblement -.
Il m'attendit ensuite pendant que je terminais, éteignais et recouvrais mes préparations salées et sucrées, puis nous allâmes nous installer dans le salon.
Je profitais d'un silence soudain et bienvenu pour l'observer et me plonger dans le passé malgré moi.
Mon fils était un battant, et pas un faible : sa naissance avait été compliquée, mais il avait su s'adapter seul. Il était depuis, un garçon énergique qui profitait de cette vie qui lui avait été donnée et répandait l'énergie autour de lui.
Sa vie était un mélange de blanc et de noir, même si plus blanche que noire de son côté et plus noire que blanche du nôtre.
Il était l'équilibre de notre vie, et de la mienne principalement.

Je levais la tête, sursautant au claquement de la porte que mon amie avait claquée.
Elle ne tarda pas, et monta avant de redescendre vêtue d'une tenue similaire à la mienne, soit un short en toile noir et un haut à bretelles clair. La seule différence en était la couleur : le mien était bleu clair à motifs blancs et le sien était rose pâle à motifs fleuris (voir média : imaginez simplement les couleurs et les motifs différents).

Elle s'installa avec nous et je lui souris, mi – attristée mi – amusée, en voyant ses cicatrices, cicatrices similaires aux miennes.
Le temps les avait atténuées, mais elles n'avaient pas disparu et elles ne disparaitraient jamais. Il ne nous restait alors que deux choix : les masquer ou les accepter.
Nous étions dans l'entre – deux : nos cicatrices étaient masquées en public et acceptées en privées, bien qu'acceptées difficilement.
J'avais, d'ailleurs, fait recouvrir une partie des miennes par des tatouages et des motifs. On trouvait donc un phœnix doré dans mon dos, une rose sur chacune de mes chevilles ainsi que le prénom de mon fils sur mon poignet.
Le reste était masqué aux yeux du monde par les talents de Kumi', qui confectionnait des vêtements saisonniers – correspondant au climat de la côte ouest, du moins – tout en y ajoutant des motifs et des voiles de tissus permettant de les recouvrir.

Un sursaut de conscience me réveilla, et je me souvins de notre soirée programmée.
Mon amie m'aida alors à transporter les différents plats dans le salon tandis que Donny apportait des coussins colorés sur le canapé.
Nous étions prêts, aussi je lançais le premier volet de la saga et les premiers désaccords de la nuit, qui ne fut qu'une suite de protestations vaines.

La nuit s'annonçait mouvementée ...

Alors ?
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HELL'S ANGELSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant