Chapitre 11

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PDV ELYO

Cinq minutes que l'on est en heure de colle et j'ai l'impression d'être ici depuis une éternité...

Et puis j'aimerais bien me dépêcher de rentrer pour aller voir ces foutues caméras de surveillance.

Natasha m'a l'air de dire la vérité, mais une part de moi n'arrive pas à la croire.

Si Lekisha était réellement bourrée hier soir, pourquoi je l'ai vu courir comme si sa vie était en jeux ? Elle avait l'air d'être vachement sobre. Paniquée, mais très sobre... Et puis cette blonde qui avait l'air de courir un marathon aussi m'intrigue.

Je ne sais pas ce qu'il se passe ces derniers temps, mais ça sent la merde à plein nez.

Je commence à me demander si la fille que l'on a vu la dernière fois était vraiment réelle ou seulement le fruit de notre imagination. Parce que je commence sérieusement à désespérer. Cette meuf est introuvable... Et Carter est déterminé à découvrir son identité. Je ne comprends pas pourquoi il persiste autant pour la retrouver. Après tout c'est vrai quoi, elle l'a juste battu a une course.

Mais au fond de moi, je sais pourquoi il cherche absolument à démasquer la bombshell.

Il veut s'assurer qu'elle n'a pas été envoyée par cette enflure, qui pourrait lui refaire vivre ses démons du passé...

Ces démons qui nous hantent tous toujours autant, mais plus particulièrement Carter.

On l'avait pourtant prévenu de ne pas renouveler le contrat avec les Colombiens, ça aurait pu nous éviter d'avoir de quelconques contacts avec l'enflure, mais Carter est aussi buté qu'une mule. Il a beau être mon ami depuis des années, je n'arriverai jamais à le comprendre et j'arrive encore moins à comprendre cette décision.

Il a toujours été mystérieux et rempli de secrets. Parfois, j'ai l'impression que ses secrets sont aussi lourds et miséreux que ceux enfouis dans la boîte de pandore. Je suis presque persuadé qu'il ne laisse personne l'ouvrir par peur d'entraîner tous les gens qui l'aiment dans sa chute comme l'a fait Pandore en ouvrant la mystérieuse boîte qui lui était interdite de toucher. En ouvrant cette boîte, elle a condamné l'humanité à accueillir la Folie, le Vice, la Tromperie, la Passion, l'Orgueil...

Carter lui, a peur d'ouvrir cette boîte par peur de nous condamner dans son chagrin et sa misère éternelle...

Ça me rend triste de ne pas pouvoir l'aider, parce que je sais qu'il ne va pas bien. Il a mal depuis des années...

Il a mal depuis le drame.

Il est assis au fond de la classe, un crayon dans sa main gauche et son carnet ouvert qu'il trimballe toujours avec lui. Je ne sais pas ce qu'il y griffonne dedans. Il n'a jamais laissé personne y jeter un coup d'œil, d'ailleurs, il ne laisse jamais son carnet traîner. Constamment rangé soigneusement dans sa commode ou alors dans son sac à dos.

J'aimerais lui tendre ma main, mais il fait toujours semblant de ne pas en avoir besoin.

J'ai mal pour mon ami.

J'ai mal pour lui.

J'ai mal pour mon frère.

...

Je viens enfin de sortir de mon heure de colle et me voila aussitôt dans ma bagnole direction le Penthouse.

Il est était très exactement dix-huit heures vingt-deux quand j'ai quitté le lycée et me voila déjà dans le hall d'entrée à dix-huit heures trente-quatre.

You Are My DestinyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant