Changer Demain [ Tome 2 ]

5- Chiffre

J'ai été réveillée par une petite lumière. Il fait déjà jour ?! En ouvrant les yeux tant bien que mal, j'ai remarqué que ma couverture n'avait pas la même matière. Je voyais flou, ma vue avait du mal à déchiffrer le décor de la grange.
Quelques secondes après, ma vision s'est améliorée. Où... est ce que je suis ?
J'étais dans... une chambre ?! J'ai sauté hors du lit, en cherchant mon sac et mes chaussures. Ma tête s'est mise à tourner tellement que je suis tombée par terre, ce qui fit un énorme brouhaha. J'ai été droguée ?

Qu'est ce qui m'a pris de m'être endormie dans une grange abandonnée ! Je veux mourir? Je suis complètement folle ! C'est pas à ce rythme là que je vais rejoindre Firemont.

Je me suis assise en tailleur. J'allais vérifier mes bras quand une petite fille apparu. Elle avait l'air autant surprise que moi. Elle ouvrit sa bouche et commença à crier en indien :

"- MAM...
- CHUT ! Tais-toi !" dis-je en lui mettant ma main devant sa bouche.

La petite fille se raidit et me regarda surprise de mon geste.

"- Ecoute, je ne vais pas te faire de mal, commençais-je, je ne sais pas où je me trouve, ni ce que je fais là. Tu comprends ?"

Elle hocha la tête.

"- Tu veux bien m'aider ?" demandais-je toujours la main sur sa bouche.

Elle hocha la tête.

"- Bon, je vais enlever ma main de ta bouche. Tu ne cries pas d'accord ? Je te fais confiance."

J'ai doucement enlevé ma main de sa bouche. La petite me regarda longuement.

"- Qu'est-ce que tu as sur le bras ?" demanda-t-elle.

Ma manche était tombée de mon épaule. J'allais la remonter quand la petite fille passa sa main dessus.

"- C'est... un tatouage, répondis-je.
- Pourquoi tu as écris « un, trois, cinq, neuf, sept » ?
- Heu... parce que se sont mes chiffres préférés ! dis-je. Tu en as toi des chiffres préférés ?
- Mh... non. Il faut que j'en choisisse un ?
- Oui si tu as envie !"

La petite fille s'est assise à côté de moi les jambes croisées.

"- Tu sais qui m'a fait venir ici ? demandais-je.
- C'est peut-être mon grand frère, dit-elle toujours en fixant mon tatouage.
- Ton grand frère ? Mais pourquoi ?
- Il ramène souvent des filles à la maison. Mais elles n'ont pas de tatouages comme toi.
- Et il a quel âge ton frère ?
- 18 ans. Il est grand ! Tu es sa copine ?
- Heu... oui !
- Moi aussi je veux être ta copine.
- Tiens je te donne un bracelet. Comme ça on est copine ! Comment tu t'appelles ?
- ALICIA ! ALICIA ! cria une voix féminine.
- JE SUIS..."

J'ai attrapé la petite dans mes bras, la forçant à se taire et en la tenant en « otage ».
Une femme ouvrit la porte.

"- NE BOUGEZ PAS ! criais-je. Ou...JE VAIS...
- Mon chéri ! Elle est réveillée ! s'exclama la femme.
- JE VOUS AI DIT DE NE PAS BOUGER !
- Du calme, dit-elle gentiment. Nous vous avons trouvé dans notre ancienne grange. Nous avons essayé de vous réveiller et c'était impossible. Alors mon mari a prit la décision de vous faire venir ici, car nous nous inquiétions.
- Pourquoi vous avez fait ça ?
- Nous n'allions pas vous laisser, nous ne savions pas si vous aviez perdu connaissance.
- Heu... oui mais...
- Ha ! coupa l'homme. Elle est réveillée ! dit-il. Je me présente, Soan. Je... Je pense que vous pouvez lâcher ma fille, dit-il en voyant que je la tenais fermement contre moi.
- Oui... désolée... je... ne voulais pas lui faire peur.
- Viens Alicia.
- Non. C'est ma copine." répondit la petite en me tenant la main.

L'homme sourit puis la petite fille dit :

"- Papa, toi aussi tu as un chiffre préféré ?
- Non, pourquoi mon coeur ?
- Parce que ma copine a des chiffres préférés !
- Ha oui ? dit-il étonné.
- Non... mais c'est rien je... bégayais-je, je lui ai dit ça pour... heu discuter." dis-je en cachant mon bras.

Je n'avais pas envie que tout le monde sache que j'ai sur le bras. Ils m'ont tatouée mon numéro détenue ces chiens. On m'a tatouée de force, j'étais inconsciente quand cela est arrivé.

"- Je vous présente mes excuses, dit-il. Puis-je savoir votre nom ?
- Je m'appelle Alice."

L'homme me regarda longuement.

"- Vous devez avoir faim. Nous allons justement prendre le petit déjeuner.
- Non ça va merci, je ne dois pas m'attarder. Je suis attendue...je vous remercie de ce que vous avez fait pour moi.
- Il n'y a pas de soucis. N'hésitez pas !"

J'ai lâché mon bras puis commença à prendre mes affaires pour partir quand l'homme arracha sa fille et cria :

"- VOUS... VOUS ÊTES UNE DÉTENUE !
- Non... enfin...
- ÉLOIGNEZ VOUS DE MA FAMILLE !
- Calmez vous... je ne vais pas vous faire de...
- AMÈNE MOI MON ARME LINA !
- NON ! ARRÊTEZ JE VOUS EN PRIE !
- Vous êtes une détenue dangereuse ! Vous faites partie du camp C-135 !
- Oui... j'y étais mais ce n'est pas pour les raisons que vous croyez... je n'ai tuer, ni violenté personne !"

L'homme prit l'arme que sa femme est allée lui chercher et la pointa sur moi. La petite fille se mit à pleurer, je voyais la peur dans ses yeux. Elle se mit derrière sa maman. Elle me regardait, les larmes sur les joues, en silence. On aurait dit que le temps c'était arrêté pendant quelques secondes.

"- Appelle la police Lina.
- Non... s'il vous plaît... j'essaie de rejoindre la Fallensta... Vous êtes partisans du gouvernement Fallenstien ?
- Non. Je fais mon devoir de citoyen. Les détenus du camps C-135 ne sont jamais libérés, donc vous êtes forcément une échappée dangereuse !
- Non. Vous vous trompez. Le camps C-135 ne renferme pas seulement les détenus dangereux. Ils enferment tout les gens qui les dérange dans cette société mais aussi ceux qui savent la vérité.
- N'ESSAYEZ PAS DE VOUS DÉFENDRE !"

Je ne savais pas comment le convaincre. Si les autorités d'Inde me trouvent et qu'ils voient mon tatouage, ils vont me remettre aux autorités de la Fallensta.

"- Vous... vous étiez habitant de la Fallensta ?
- Oui, répondit-il froidement.
- Vous avez fuit ce pays ?
- Ça ne vous regarde pas, dit-il.
- Écoutez. Je ne sais qui vous êtes, ni ce qu'on vous a raconté. Je vais vous dire pourquoi j'ai été dans ce camps. J'ai été arrêté car je posais problème au gouvernement. Je sais des informations sur le président et ce qu'ils vont faire pour les habitants. Je ne sais si vous viviez dans la partie riche ou pauvre de ce pays, mais croyez moi ou non, un génocide se prépare.
- C'est impossible... souffla l'homme abasourdi. Ils disaient donc vrai..."