Changer Demain [ Tome 2 ]

9- Informatrice particulière

Notre train arriva. Nous sommes montées et placées librement. A peine assises, Diane commença à parler. D'un côté, je suis contente qu'elle parle, je n'aime pas trop ça. C'est moins gênant. Puis c'était très intéressant, jusqu'à ce qu'elle pose cette fameuse question :

" - Tu as quelqu'un dans ta vie ?"

Un deuxième coup de poignard dans le coeur. J'ai baissé les yeux.

"- Je comprends que tu n'aies pas le temps avec tout ce que tu fais d'avoir quelqu'un tu sais ! enchaîna-t-elle. Puis on est bien quand on est célibataire ! Mon meilleur ami me dit que je suis un coeur d'artichaut ! Il en a marre, ria-t-elle. J'ai beaucoup de mal à choisir la personne qui prendra mon coeur ! C'est difficile ! Puis des fois je me dis que je vivrais mieux seule. Pas toi ?
- Oui, tu as raison. On est mieux seul que mal accompagné de toute façon.
- Je suis totalement d'accord ! Mais si quand nous sommes seul nous ne supportons pas la solitude, on est toxique pour nous même ! Donc on cherche de la compagnie quitte à être mal accompagné, tu vois ? C'est tellement compliqué !
- Tu as raison.
- Pardon... dit-elle soudainement, je parle trop. On me le dit souvent.
- Non pas du tout. C'est agréable. Je ne suis pas une personne qui parle beaucoup... donc on se complète.
- Tu crois aux âmes sœurs ? En amitié ou en amour d'ailleurs ?
- Je ne me suis jamais posé la question.
- Moi j'y crois ! Tu sais quand on rencontre des personnes, ce n'est pas par hasard. Je pense que c'est pour nous faire passer une épreuve ou pour nous aider."

Diane continua de me parler. Je voyais qu'elle n'attendait pas forcément de réponse de ma part. Mon regard fixa un point, mes pensées les plus sombres sont venues aussitôt. Un vague de stress et d'angoisses me prit de cours. Mon coeur se mit à battre de plus en plus fort.

"- Est ce que ça va ? demanda Diane au même moment.
- Oui... oui ça va.
- Tu as l'air stressée.
- Ce n'est rien ne t'inquiète pas." dis-je en cachant le plus possible mes émotions.

Diane me regarda. J'ai décidé de dériver sur un autre sujet :

"- Comment est ce que tu vas faire pour aller à Paris ? C'est une zone... riche.
- Hé bien... je fais parti de la zone riche... J'ai essayé de fuir depuis que j'ai appris tout ça. J'ai réussi mais...
- Attends... coupais-je. Tu es entrain de me dire que tu...
- Oui je suis une habitante des au-delà du mur, dit-elle gênée.
- Mais comment tu as vu ma photo ? Pourquoi luttes-tu pour un monde qui n'est pas le tiens ? Et...
- Laisse moi le temps de répondre ! ria-t-elle.
- Excuse moi, mais je suis tellement... choquée.
- Ta photo, je l'ai vu quand j'ai passé la frontière du côté... heu...
- Pauvre, finissais-je.
- Oui c'est ça. J'ai réussi à parler avec des gens sur un réseau social que l'Etat n'a pas encore découvert. Il y a très peu d'utilisateurs. A partir de ce moment là, nous avons échangé. J'ai donc appris qu'il y avait une phase cachée derrière le mur. Et puis nous avons cherché une faille afin de passer de l'autre côté.
- Et tu as réussi.
- Oui ! C'est génial non ? s'exclama-t-elle. Puis ensuite, j'ai découvert ce monde là. Bien sûre j'étais très prudente. J'ai rencontré toutes les personnes avec qui j'échangeais. Ils sont tous de la résistance. C'est eux qui m'ont raconté ton histoire.
- Je vois. Et maintenant tu vas dans les deux mondes, si je puis dire.
- Exactement.
- Tu arrives à passer facilement les frontières ?
- Je suis aidée par des résistants des deux côtés. Quelques uns font partis des autorités mais sont enfaite des résistants, ils jouent deux rôles.
- Je comprend mieux.
- J'ai pris parti pour la résistance en apprenant tout l'engrenage et la gravité. Certes, j'ai une place confortable dans cette société, mais... je ne me sens pas de rien faire. Je me sentirais coupable d'au moins ne pas avoir essayé de sauver... tout ce monde.
- J'aime bien ta façon de penser. Tu as l'air sincère.
- À moi de te poser des questions ! dit-elle.
- Heu oui, si tu veux.
- Tu comptes vraiment... voir ta famille ? Sachant ce qu'il va se passer à Firemont.
- De quoi es-tu au courant pour ce qu'il va se passer ?  Tu m'as dit qu'il y avait eu un discours aussi ?
- Oui, il y a même un flyer.
- W... Heu Le fils du maire a fait un discours ?
- Oui.
- Quand ça ?
- Avant que je parte en Inde. C'est à dire il y a quatre semaines. "

Warren était donc en Inde. Il a fait son discours pendant que nous étions en froid. C'était pour cela qu'il partait tout le temps ? Il est impliqué dans la politique par son père...

"- Qu'est ce que ce discours dit ? demandais-je.
- J'ai un enregistrement si tu veux."

Elle sorti son téléphone, ses écouteurs et me les tendit.

"- Habitantes et habitants de Firemont, comme vous le savez notre maire, Laurent Tengra, a été élu président. Je vous remercie pour tout ces votes, tout ce soutien pour ma campagne. Cela nous a mené au pouvoir de changer les choses ! Comme vous le savez l'écologie est au seins de notre société, nous devons agir. Ensemble nous avancerons vers notre nouveau projet, le 440. Je vous annonce donc l'ouverture d'un nouveau centre écologique prévu pour 2207, à Firemont ! Les travaux débuteront d'ici la fin de l'année. Nous ferons de cette ville indispensable à notre économie, grâce à vous chers compères, une ville encore plus dynamique et exemplaire pour notre pays ! Je remercie la société Pharma30 pour cette aide, nous nous dirigeons ensemble vers le progrès ! Merci à toutes et à tous !"

C'était bel et bien la voix de Warren.
Pharma30... ce nom ne m'était pas inconnu... Bien sûr ! C'est le laboratoire qui fournit les pilules pour le calendrier des naissances !
Ils doivent faire bien plus que ça. Il faut que je m'informe.
Dans le pire des cas, ils créeront le virus 440... mais oui ! Donc tout est déjà prêt ?! J'arrive beaucoup trop tard !

"- Tu as d'autres informations comme cela ? demandais-je.
- Heu... je ne sais pas si c'est aussi important que ce discours mais oui. Nous avons des tas d'informations dans notre groupe.
- Tu sais si quelque chose a changer depuis ta venue en Inde ?
- Pas du tout." répondit Diane désolée.

Je devais me joindre à eux, ils allaient m'être utile. Il me restait trop peu de temps. Mais... d'un côté... je n'arrive pas entièrement à accorder ma confiance... Qu'est ce que je devais faire ?