6- Gare

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L'homme baissa son arme.

"- Lina, il faut prévenir ma famille ! Il faut qu'ils partent de Lille et qu'ils nous rejoignent au plus vite !
- Monsieur... commençais-je, c'est impossible.
- COMMENT C'EST IMPOSSIBLE ? cria-t-il.
- Ils ont fermés les frontières, expliquais-je. On peut seulement entrer en Fallensta. Ils font entrer le plus de gens possible, ceux qu'ils veulent éliminer. En ce moment même, il y a des bateaux avec des détenus venus d'autre pays qui sont au portes de la Fallensta. Ils vont exécuter tous ceux qui posent problème là-bas. La ville qui va subir leur opération sera Firemont. Je ne sais pas s'ils comptent faire les villes pauvres une par une.
- Comment vous savez tout cela ? dit-il surpris.
- Je faisais partie d'un groupe de résistance. Mon ex copain était le fils du président de la Fallensta, il avait accès à un tas d'informations et donc moi aussi. Il était résistant lui aussi...
- J'ai du mal à vous croire sur certains points... dit Soan, mais tout ce que vous racontez est assez cohérent."

Comment se faisait-il qu'autant de gens soient au courant du projet 444 ? Pourquoi ils ne faisaient rien ? J'ai donc demandé :

"- Puis-je vous demander comment êtes vous au courant du projet 444 ?"

L'homme me regarda longuement puis il dit :

"- J'ai un ami qui est dans la politique. Il m'a dit qu'il avait cru entendre cela.
- Ce projet n'a pas l'air si secret que ça finalement...
- Beaucoup de gens s'en doutent, affirma-t-il.
- Personne ne fait rien ?
- Comment faire ? Que faire ? Je n'ai pas assez d'argent."

J'ai préféré me taire. Ce n'était pas le moment de polémiquer... Bref.

"- Il faut que je parte, annonçais-je. Je dois aller à Paris afin d'arrêter ce projet. Je ne sais quand est ce qu'il aura lieu.
- Je... comment je peux vous aider ?
- Vous m'avez déjà aidé, grâce à vous je suis en vie !
- Oui... mais... ce n'est pas assez ! Je... je travaille à la gare, je suis contrôleur. Je peux peut-être vous aider ?
- A la gare ? Je dois... passer la frontière, dis-je.
- Je vais vous aider... et..."

L'homme faisait les cents pas en tournant en rond dans la chambre. Il été très nerveux.

"- S'il vous plait... commença-t-il, aidez... sauvez ma famille. Faites votre possible... s'il vous plaît.
- Je vais essayer que ce génocide ne se passe pas. Je vais faire tout mon possible, je vous le promets.
- Merci. Il devrait y avoir plus de gens comme vous sur terre."

J'ai mis mes chaussures et remercia la famille de m'avoir accueilli. L'homme m'a dit qu'il tenait à m'accompagner jusqu'à la gare afin de "certifier" mon billet.
Mais...Est ce que je pouvais lui faire confiance ? Est ce qu'il honnête ? Jouait-il la comédie ?

Il fallait que je lui fasse confiance... j'ai perdu énormément de temps.

"- Je vais vous emmener à la gare, dit il en prenant les clefs de sa voiture. Vous allez avoir un train à 10h15. Il vous arrêtera au Pakistan. Dans la ville de Lahore. Vous savez comment vous débrouiller une fois là bas ?
- J'imagine que je dois prendre seulement des trains.
- Oui, mais ils sont énormément contrôlés, faites attention à vous. Vous devriez vous voiler, la religion là bas est plus importante qu'ici.
- Je comprends, j'ai prévu, merci.
- Vous ne devez pas passer plus d'une nuit dans ce pays, dit-il.
- Pourquoi ?
- Ce pays est extrêmement dangereux surtout la nuit. Vous ne trouverez rien pour dormir. La nuit, tout service est indisponible. La loi du plus fort règne. Il faut à tout prix que vous passez la nuit dans le train que vous prenez. Est ce clair ?
- Oui. Je comprends. Merci de vos recommandations."

L'homme conduisait vite mais prudemment. Il semblait avoir compris l'urgence de la situation.

"- Je peux vous poser une question ? demanda-t-il.
- Oui, allez-y.
- Vous n'avez vraiment commis aucun crime ?
- Oui. Je n'en n'ai jamais commis. Je suis allée dans le camps C-135 suite aux raisons que je vous ai donné.
- Le camps... est si horrible que ce qu'on raconte?
- Vous avez des échos de ce qui arrive dans les camps ?
- Oui, dit-il. Quelques échappés nous en parle mais c'est très rare. La plus part des informations dites sont souvent déformées par le bouche à oreille.
- Oui, je... oui..."

Des millions d'images se sont bousculées dans ma tête. Je fixais un point. Impossible de détacher mon regard. Est ce que je suis vraiment guérie de ce que j'ai subi ?

1...2...3...4...5...

Le visage de l'homme russe qui m'avait torturé est apparu dans ma tête. Son couteau, ses seringues, ses gifles... Un brouhaha se mit en place dans ma tête. Je revivais chaque scène plus horrible les unes que les autres.

"- Madame ? Madame ! Vous allez bien ?" criait une voix lointaine.

1...2...3...4...5...6...

"- Alice !! Vous m'entendez ?"

La voix de l'homme me fit sursauter :

"- Alice ! Nous arrivons dans quelques minutes !
- Heu oui, pardon.
- Vous... allez bien ? questionna-t-il inquiet.
- Oui, ça fait longtemps que je n'ai pas fait de longs trajets en voiture."

Je me suis complètement perdue dans mes pensées... Mon coeur c'était mis à battre si vite que j'avais l'impression qu'il allait s'arrêter.

Soan trouva une place dans le parking réservé au personnel. Une fois garé, je suis sortie de la voiture en prenant mes affaires.

Nous nous sommes dirigés vers la gare puis nous avons prit un billet de train que Soan a certifié. Il était 9h35.
Grâce à lui, je n'ai pas besoin de faire toutes les démarches pour prendre un billet et j'ai moins de chance de le faire contrôler.

"- Je ne peux pas rester avec vous. Je n'ai pas le droit travaillant ici. Ils se pourraient qu'on nous soupçonne de faire un complot ou de préparer un attentat, dit-il désolé.
- Je comprends.
- Avant de partir... je voulais vous donner..."

L'homme me tendu un sac.

"- Qu'est-ce que c'est ? demandais-je.
- De quoi tenir quelques jours... ma femme a préparé ceci pour vous. Il me semble qu'il y a de l'eau et quelques provisions.
- Mais il ne fallait pas... Vous vous privez pour plusieurs jours... Je ne peux pas accepter, dis-je.
- Vous allez sûrement participer au sauvetage de millier de personnes, dont des personnes de notre famille. Voici notre façon de vous aider. Prenez le, s'il vous plaît, dit-il.
- Merci, mais ça me gêne... Merci beaucoup. Je me souviendrais toujours de vous, sachez le. Rentrez bien.
- भगवान आप की रक्षा करे ( Que Dieu te garde) Votre train est en voie H. Je vous remercie. Adieu Alice.
- कृपया सुरक्षित रहें ( Merci restez protégés) Remerciez votre femme de ma part, Adieu Soan."

Je lui fit un signe de la main avant de me retourner et de me mettre sur le quai voie H.

Changer Demain [ Tome 2 ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant