20- Passage de frontière

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PDV D'ALICE

Il était cinq heures quand nous étions sur le point de partir. Ma nuit n'a pas été terrible, j'étais très anxieuse par le fait de retourner en Falentsa.

Nous avions eu un débriefing sur le comportement à avoir si notre aventure tournait mal.
Les indications étaient un peu stressantes en y pensant. Ne pas dénoncer les participants à cet événement, ce qui parait en soit logique ; donner tout ce que nous avions de valeur en cas d'attaque, se rendre immédiatement.

Il faisait nuit, le froid me glaçait les joues. Mon manteau noir n'était pas de trop. Je suivais le « guide », avec le couple. Chacun de ses pas étaient rapides, silencieux et déterminés.

Nous avions tous notre sac à dos avec seulement le strict nécessaire. Nous avancions au milieu de la forêt, sans un bruit. Rapidement, nous nous sommes retrouvés face à de vieux panneaux signalant un danger.

L'homme que nous suivions n'était pas inquiet. Il marchait, près à agir au moindre soucis.

Après plusieurs heures de marche, nous avions fait une pause. Nous étions prêt d'un grand arbre. Nous étions loin de la ville qui paraissait minuscule depuis cette hauteur.

Le froid nous glaçait le visage. Je prenais le temps de cette pause afin de boire et de rajouter un pull sous mon grand manteau.

"- On est presque arrivé, plus que deux heures de marche." annonça le guide de cette expédition particulière.

Je commençais à enfin me détendre un peu quand Mila vint me parler :

"- Je suis épuisée, dit-elle en s'asseyant à mes côtés. Je ne suis vraiment pas sportive !
- C'est sûr que ce n'est pas facile. Faut penser a votre objectif !
- Tu as raison. Je pense à ma fille, très souvent. Elle doit être dans une famille d'accueil... Passer la frontière n'est qu'une petite étape de notre périple...
- J'espère que vous la retrouverez. C'est déjà énorme ce que vous faites pour la retrouver.

Mila avait les larmes aux yeux. Elle me regarda puis essuya rapidement ses yeux humides.

"- Désolée, je...
- Taisez vous ! interrompu la voix du guide. À terre ! Dépêchez vous !"

Nous n'avons plus parlé et nous nous sommes couchés sur le sol. Le guide nous fit signe de ramper sur le sol vers lui.

"- Il y a des chasseurs traqueurs, dit-il en chuchotant. Pas un bruit."

Nous sommes resté immobile dans l'herbe humide. Aucun de nous n'osait respirer. Des bruits de respirations saccadées se faisaient entendre au loin. Des chiens aboyaient, des voix se disputaient, des pas se dispersaient.

Au bout d'un bon moment, les bruits ont disparus. Le guide se leva lentement pour observer si nous étions enfin seuls.

"- Restez prudent. Ce sont des chasseurs de la frontière. Ils traquent ceux qui essaient de traverser clandestinement le territoire, informa le guide. Ils vous tortureront pour le plaisir, vous êtes des jouets pour eux."

Nous allions nous remettre à marcher quand le rechargement d'une arme nous fîmes sursauter.

J'ai senti quelque chose de froid sur ma tempe. Puis les regards se sont tournés vers moi, leurs yeux s'écarquillèrent. J'avais l'impression que tout était au ralenti.

"- Tu bouges, je te bute. LE PREMIER QUI BOUGE, JE LE BUTE OK ?" annonça le détenteur de l'arme sur ma tempe.

Ma respiration se mit a s'accélérer, je vais mourir. La mort m'est destinée depuis longtemps.

"- LES GARS ! VENEZ J'AI UN JOLI BUTIN ! hurla l'homme.
- Je vous en supplie... commença Mila, laissez-nous...
- LA FERME OU JE TE BUTE." rétorqua-t-il.

D'autres personnes sont arrivés avec eux aussi des armes. Chacun prit son otage. Nous étions silencieux. Ils nous ligotèrent et nous mirent un bâillon puis un sac sur notre tête.

Ils nous poussaient avec leurs armes, nous firent monter à bord de voiture. Elle démarra. Une odeur de brûlé atteignit mon nez, quelques mains baladeuses me touchaient.

"- On a une belle bête là ! ria la voix d'un homme.
- Le boss va être content, en plus il y a un gros client prévu pour dans deux jours !" répondis la voix d'une femme.

Au bout d'un long moment, le conducteur freina. On m'enleva le sac de dessus la tête, pour me mettre un mouchoir imbibé d'une substance qui me fit tourner la tête, puis trou noir.

"- Aller réveille toi ! lança une voix.
- T'as abusé du chloroforme frérot, elle est perchée là, une autre voix.
- La touche pas, elle est pour le client."

J'ai ouvert les yeux. J'étais dans une pièce, étonnement, elle était luxueuse.

"- Elle est réveillée. Faut la préparer, lança une femme à côté de moi.
- Qu... qu'est ce que... commençais-je.
- Tais-toi. Tu n'as pas le droit à la parole. Mets lui le scotch, elle a l'air du genre bavarde. Garde lui les mains liées." ajouta-t-elle.

Un homme exécuta les ordres pendant que j'essayais de me débattre.

On me mit une tenue de combat, courte, assez sexy, gênante à porter. Après m'avoir maquillée, on me mit un loup, puis me poussa dans une pièce, rempli de femmes et d'hommes, tous masqués et bâillonnés comme moi.

On nous détacha les mains, puis la lumière s'éteignit. J'ai enlevé le scotch de ma bouche et regardait en paniquant autour de moi. Où est ce que je suis ?

Au bout de quelques minutes, des voix commençaient à parler, à se lamenter. Une mélodie se mit à retentir, ce qui fit le silence dans la pièce.

"- MESDAMES ET MESSIEURS UN PEU D'ATTENTION S'IL VOUS PLAÎT. LA PARTIE VA BIENTÔT COMMENCER ! FAITES VOS PARIS AUX BORNES OU SUR VOTRE TÉLÉPHONE ! LA PLUS GRANDE SOMME EN JEUX EST ACTUELLEMENT DE DEUX CENTS MILLE FALLENS !"

Qu'est ce qu'il se passe ? Où sont les autres ?

J'ai essayé d'enlever mon masque mais il était comme collé à ma peau.

Au bout d'une vingtaine de minutes, un bruit retenti dans la pièce. Les murs se sont mit à bougé, puis s'ouvrirent en deux, laissant passer une lumière aveuglante. Mes yeux avaient du mal à s'habituer à la luminosité devenue très forte tout à coup.

J'avais l'impression que de nombreuses personnes nous regardaient, je sentais que j'étais observée. Un sentiment malsain me traversait, comme si j'étais de la viande. Dans quel bourbier je me suis retrouvée encore ?

"- BIENVENUE À TOUS ET À TOUTES ! ET SURTOUT À NOS CHERS PARTICIPANTS!" annonça une voix féminine dans un haut-parleur.

Changer Demain [ Tome 2 ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant