15- Oublier

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PDV de Warren

Cela fait maintenant plusieurs semaines que je côtoyais Cindy.  Elle était tellement heureuse d'être avec moi. Ça se voyait. Moi aussi j'étais heureux, enfin... je crois. Avec elle je ne pensais plus à mes soucis.

Arrivés devant chez elle, Cindy me fit garer. Je suis sorti de la voiture. Il faisait froid dehors. Je frottais mes mains entre elles pour me réchauffer.

"- Tu restes ? demanda-t-elle.
- Non, je vais rentrer, dis-je en regardant l'heure.
- Aller ! Je commande et on mange ensemble devant un bon film.
- Heu... hésitais-je.
- Aller... s'il te plaît... Tu aimes quoi comme film ?
- Les films d'actions.
- Les super-héros ? demanda-t-elle.
- Pourquoi pas.
- Ça tombe bien je dois regarder le dernier film que Marvel a sorti. Tu ne l'as pas vu j'espère ?
- Non. Ça fait longtemps que je n'ai plus regardé la télévision.
- Alors reste ! insista-t-elle.
- Bon..."

Mon téléphone sonna à ce moment. J'ai regardé l'écran presque éteint... Ma batterie affichait 2%.

"- Je... dois répondre, annonçais-je.
- Vas-y, tu me donnes ta réponse après."

Je me suis mis dans la voiture et observa mon téléphone. Je n'ai pas du tout envie de répondre. Je l'ai laissé sonner et parti rejoindre Cindy. Je pourrais le charger en même temps.

"- Ha je suis contente que tu restes ! dit-elle en souriant.
- Moi aussi... ça fait très longtemps que je n'ai pas été invité, dis-je.
- On fait ça vite fait, ça ne te dérange pas ?
- Non. Tu aurais un chargeur ?
- Oui, tiens." dit-elle en me le tendant.

Cindy ramena pleins de nourriture et mit un film en route. Vers la moitié du film, je me suis aperçu que la mannequin a mit ses pieds sur mes cuisses. Je l'ai regardé et elle me sourit en bougeant le bout de ses chaussettes.
Le film fini. Cindy insista pour que je reste dormir mais j'ai refusé. Je l'ai remercié et parti. Il était 1h20 du matin.

Quand je suis entré, je me suis senti coupable. Je commençais à m'attacher à Cindy, mais ce n'était pas quelque chose de bon. Je m'attachais à elle car cela m'aidait à oublier Alice... et je savais qu'au fond de moi je l'aimais toujours. Je ne voulais pas faire de mal à Cindy.

Le lendemain, je me suis réveillé fatigué. Je me suis préparé afin de rejoindre Cindy, nous avions un rituel tous les deux qui était de déjeuner ensemble.
J'ai pris un café à un bar qui était sur ma route.

Il était onze heures trente du matin. C'était mon père qui avait essayé de me joindre hier, sûrement pour encore me reprocher mes choix de vie. Pour lui, je devais faire de l'argent.
J'ai investi ma campagne avec des marques, bien sûr sous l'ordre de mon père. Je devais faire des investissements et des contrats avec d'autres maires, plusieurs associations et entreprises.

Le monde en Falentsa est tellement raciste que parfois j'ai honte de ma propre couleur de peau. J'ai envie de la changer, d'être respecté comme ces hommes. Je me demande quel sera la réaction des autres quand ils me verront, maintenant que je n'étais plus le seule à avoir une couleur de peau différente.
J'ai déjà vécu cette expérience... le pire c'était que mon propre père me rabaissait devant tous ces hommes puissants. L'écho de leurs rires résonnaient encore dans ma tête.

"- Une race soumise, ils ne sont bien que pour exécuter des travaux.
- Incapable de réfléchir par eux même.
- On peut dire que le sort est est tombé sur moi, ria Laurent.
- Ce n'est pas grave tu n'as qu'a pas le montrer, puis tu n'as eu que du bénéfice !" disaient les autres dirigeants.

La sonnerie de mon téléphone me sorti de mes souvenirs...

"- Allô ? dis-je.
- Oui ?
- Je suis presque au restaurant Warren." annonça la voix de Cindy.

Mais quelle heure est-il ? J'ai regardé l'heure en décrochant le téléphone de mon oreille. Midi dix ?!

"- J'arrive Cindy, je suis dans les bouchons Il y a sûrement un accident, mentais-je.
- D'accord à tout de suite !"

J'ai payé mon café et suis parti rapidement à ma voiture. J'étais presque en retard.
Quand je suis arrivé au restaurant, Cindy venait d'arriver aussi.

Nous avons mangé puis discuté de notre "voyage" à Paris. Cindy devait me rejoindre vendredi chez moi afin que nous partions ensemble le samedi matin.

J'avais plusieurs rendez-vous dans la semaine. Je devais m'occuper des sponsors, de mon image face à la caméra, de mon langage... cela me fatiguait énormément.
Face à cela, je me suis fait des "amis" afin de pouvoir oublier ma situation chaotique. Je sortais et dépendais des sommes folles lors de soirées. Mais je ne me sentais pas bien. Cette vie la, n'est pas celle que je devais mener.

J'étais passé de résistant à un mouton faible, qui essayait d'oublier sa condition humaine, prisonnier de sa propre vie.

Pourquoi ce revirement de situation ? Parce que j'étais tout simplement épuisé de me battre. J'étais devenu un pantin que l'on faisais sourire lorsque que l'on en avait besoin, qu'on utilisait pour se divertir, pour se sentir aimer.

J'étais devenu un homme banal, qui exécutait tout les désirs et les ordres de son maître, mon géniteur.

J'ai sûrement décidé de vivre dans le dénis, de me laisser vivre en profitant du peu de "liberté" que j'avais. J'ai commencé à fumer et à boire. J'avais des fréquentations qui m'ont poussé à me droguer. Je n'étais plus vraiment moi.

D'un autre côté, j'avais envie d'appeler Alice, de lui dire que j'allais changer, de lui faire comprendre que je voulais changer ce monde. Je voulais me battre pour la liberté mais... à quoi bon. Elle ne me répondra jamais, elle doit sûrement être morte à ce moment.

"- BOIS ! BOIS ! BOIS ! criaient Hugo et les autres.
- QU'EST-CE QUE T'ATTENDS ? T'ES UN FRAGILE !" hurlait Joan.

J'ai pris le verre et le bus d'un trait. Tous hurlaient.

"- Maintenant tu tires ! dit Hugo en me tendant un joint.
- Non... répondis-je. Je vais travailler demain en plus...
- Mec tu es grave aléatoire ! Tire au point où tu en es !"

J'ai pris le joint et tira dessus. La première sensation était agréable, puis j'ai commencé à penser à ma vie. Tout était sombre. Mon corps se leva soudain, je ne me souviens pas comment j'ai atterri dans mon lit.

Quelle soirée... C'était mon quotidien depuis le départ d'Alice.

Changer Demain [ Tome 2 ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant