8- Attente

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J'étais complètement perdue et choquée par ce que m'avait dit Diane.

"Mesdames et messieurs, prochain arrêt Lahore. Terminus de notre train. N'oubliez rien à bord ! Correspondance pour Kashgar voie 7."

"- Je t'explique tout quand on descend ! Tu verras ! C'est... génial !
- D'accord." dis-je toujours dans l'incompréhension.

J'ai pris mes affaires et commença à partir en suivant Diane. Une fois à quai, nous nous sommes voilées. Interdiction qu'il y ait une femme avec les cheveux découverts dans ce pays, mon but n'était pas de me faire remarquer.

Diane me tira par le bras en m'emmenant sur le quai de notre train pour Kashgar. J'étais complètement perdue.
Nous devions attendre une heure et demie pour notre prochain voyage.
Elle s'assit à même le sol et m'invita à la rejoindre.
Une fois assise elle me demanda, en français en parlant à voix basse :

"- Tu es bien Alice Lower ?
- Oui mais comment tu me connais ?
- Je t'ai vu affichée il y a un an. Mon but était de te ramener aux autorités pour la récompense !"

J'ai eu un recul qui ne s'est pas laissé inaperçu. Puis la regarda en fronçant les sourcils.

"- Détends toi ! Je ne chasse plus les recherchés depuis qu'on m'a raconté ton histoire. J'ai décidé d'être résistante comme toi.
- Mais... je ne suis pas...
- Tu es un exemple ! Tout le monde devrait avoir ton courage !
- Doucement ! dis-je alors qu'elle levait la voix un peu trop fort.
- J'ai fondé un petit groupe de résistants à Paris. On est peu mais c'est déjà ça. Tu devrais nous rejoindre !
- Merci mais je travaille seule, répondis-je aussitôt. Je n'ai besoin de personne.
- Ha. Je ne savais pas. Je pensais que... se coupa-t-elle en baissant la tête.
- Ne le prend pas personnellement, continuais-je. A vrai dire, j'ai eu de nombreuses expériences décevantes en m'alliant avec d'autres personnes.
- Je comprends. Tu as peur des trahisons ? demanda-t-elle avec hésitation.
- C'est souvent ce qui arrive quand on fait confiance.
- Comment est ce que je peux te prouver ma bonne foi ?
- Je ne sais pas. Mais honnêtement, n'essaye pas. Je ne rejoindrai pas votre groupe, annonçais-je d'un ton ferme.
- Bien... dit-elle déçue. Je peux quand même faire mon voyage avec toi ?
- Oui tu ne me déranges pas."

Elle sorti une carte de son sac. Elle l'étala par terre et annonça :

"- Ma base est ici. Je dois rejoindre Paris pour tuer quelqu'un.
- Tu... Tuer quelqu'un ?
- Oui. Le fils du président.
- Pardon ?! Mais pourquoi ?
- C'est lui qui est chargé d'exécuter le plan de son père. Il a annoncé dernièrement que son fils le succèdera déjà en temps que maire et député. Tu es au courant de ce qu'ils vont faire à Firemont ?
- Heu... oui mais... W... il ne va pas le faire.
- Qu'est ce que tu racontes ? Ce matin à la radio, il a été diffusé son discours où il annonce qu'il le fera. Comment il s'appelle déjà... Tengra...heu... Warren !"

Son prénom me transperça le coeur. J'ai cru qu'il était entrain de se déchirer. Je me suis raidie et regarda fixement la carte.
Warren est connu maintenant, je n'étais pas informée. Mais si je ne suis pas avec Warren... je suis contre lui ? Il n'exécuterait jamais le plan de son père. A moins que les autres députés et le président mettent ça sur le dos de Warren. Il faut que je le prévienne tout de suite... Non. Il a tellement changé ces temps ci, que je ne sais plus ce qu'il est vraiment. Il ne pourrait pas tuer des milliers d'humains ? M'aurait-il menti ? Mais s'il n'applique pas le plan de son père sa vie est en danger. Il faut que je le défende ?

"- Alice ? Alice ! Tu m'écoutes ?
- Pardon, oui ? dis-je en sortant de mes pensées.
- Qu'est ce que tu en penses de mon plan ?"

J'ai regardé rapidement la feuille qu'elle m'e tendait et lu. Les étapes étaient plus ou moins écrites en désordre, sans cohérence particulières mais il n'y avait surtout aucune précision.

"- Il faut beaucoup plus de précision, commençais-je, et... Mais attends, pourquoi est ce que tu me montres tout cela ?
- Je... je pensais que tu voudrais bien m'aider à mieux établir mon plan et que...
- Tu fais beaucoup trop vite confiance, tu sais ? dis-je sur un ton moralisateur. Imagine que j'ai arrêté la résistance et que je sois devenue une obéissante ?
- C'est impossible ça, rétorqua-t-elle avec un grand sourire. Vu tout ce que tu as vécu ! Puis j'ai bien regardé ce qu'il y avait sur ta feuille et puis ton livre !
- Tu marques un point.
- Puis... je pensais qu'en te montrant tout ça... tu pourrais nous rejoindre. Je voulais te montrer que tu peux nous faire confiance." dit-elle d'un faible sourire.

J'ai soupiré longuement avant de dire :

"- Je veux bien t'aider mais pour l'instant, je travaille toujours seule.
- Merci ! Merci beaucoup ! s'exclama-t-elle. Je pourrais te présenter à tout le monde ?
- Diane...
- Oui. Oui. Pardon, se reprit-elle.
- Aller range moi tout ça avant que quelqu'un voit. Tu devrais t'arranger pour que tes plans soient détruit ou cachent les biens. Si tu te fais contrôler...
- Oui, tu as raison."

Elle rangea tout dans son sac à dos puis s'appuya contre ce dernier. Elle ferma les yeux. Son mouvement fit tomber une mèche de ses cheveux et apparaître ses nombreux piercings aux oreilles. Ça lui allait extrêmement bien.

"- Tu as de nombreux bijoux à ce que je vois, dit-elle d'un œil à demi ouvert. J'aime celui que tu as au nez."

Sa question me déstabilisa, j'étais moi aussi entrain de regarder ses bijoux.

"- Heu oui, répondis-je. J'ai plusieurs bagues, colliers etcétéra.
- Il y a une signification à cela ?
- Aucune en particulier et toi ?"

Elle se redressa et montra un à un ses bijoux.

"- Celui là c'est pour mon père. Il est décédé il y a quelques années. Celui là pour mon meilleur ami, on l'a fait en même temps ! Celui-ci pour..., elle de mit à chuchoter,...pour la liberté. J'ai un tatouage aussi ! C'est moi qui l'ai fait, ajouta-t-elle fièrement. Regarde. Il y a écrit 70. C'est les années où j'aimerais vivre. Tu connais ?
- Pas très bien, répondis-je.
- C'est génial, si tu savais ! J'ai un autre tatouage, tout ceux qui font parti de la bande l'ont, dit-elle en tirant le col de son teeshirt.
- C'est discret.
- C'est le but, ria-t-elle. Comme ça tu reconnaîtras les nôtres !"

Diane parlait de tellement choses que le temps est passé extrêmement vite.

Changer Demain [ Tome 2 ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant