Changer Demain [ Tome 2 ]

24- Allié ?

"- Faites attention ! s'exclama la femme.
- Je n'ai pas fait ex...
- S'il vous plaît à l'aide ! appela-t-elle. Il y a une pauvre qui essaie de me voler !
- Mais pas du tout !"

Le portail de Warren s'ouvrît et ce dernier intervint :

"- Excusez la, elle n'a pas toute sa tête.
- Mais... commençais-je.
- Aller rentre tu dois prendre tes cachets.
- Mais... "

Warren me prit par le bras et me fit entrer. Il ferma la porte et soupira un grand coup. Ses yeux étaient injectés de sang. Il passa une main sur son visage.

"- Je pensais que tu ne devais pas te faire remarquer, dit-il.
- Pourquoi est ce que tu as fait ça ?
- Parce qu'ici, quand une personne se fait bousculer, il y a un constat. Et comme tu es recherchée, tu... bah voilà quoi.
- J'allais être arrêtée ? demandais-je.
- Oui. En plus vu ta tenue, tu vas te faire remarquer."

C'était donc comme cela Paris ? Quelle horreur !

"- Tu m'observais ? me méfiais-je.
- Non. J'allais partir chez des potes quand je t'ai entendu crier. Bref, pour les vêtements, tu as des changes ?
- Heu... je n'ai plus d'affaires...
- Tu veux en emprunter à Cindy ?
- Cindy ? m'étonnais-je.
- Ouais, l'autre là.
- Ta copine ?
- C'est pas ma copine."

Je ne comprenais plus rien. Une tache de sang apparu sur mon vêtement.

"- Viens, me dit-il. Je vais changer ton pansement."

Il m'emmena dans la salle de bain. La maison était grande et luxueuse, il y avait des portes partout.

Après m'avoir aidé à changer mon bandage, nous sommes allés dans une grande pièce rempli de vêtements.

"- Sers toi. Elle n'est pas là aujourd'hui. Elle est traumatisée par ce qui s'est passé hier.
- Hier ? Qu'est ce qu'il lui est arrivé ?
- Tu l'as prise en otage. Je l'ai convaincue de ne pas porter plainte contre toi.
- Je...
- Oh ne t'excuse pas. Elle est fragile, lança-t-il d'un air méprisant. La moindre chose la fait paniquer. C'est pas avec elle que le monde va changer."

Ces paroles étaient un peu trop sincères, comme si sa weed avait un effet sans filtre.
Il me poussa dans la pièce rempli de vêtements et de chaussures.

"- Aller ! Elle ne verra rien, elle en a tellement, dit-il.
- Je ne peux pas voler les vêtements de...
- Bon, je te choisi une tenue. Du noir, comme d'habitude ?
- Heu oui.
- Basket j'imagine.
- Oui."

Warren prit quelques minutes pour me concocter une tenue.

"- Et voilà, annonça-t-il heureux. Maintenant va l'essayer."

Il m'avait donné un pantalon noir, une veste blanche et des baskets blanches. Une tenue simple, mais parfaite.

"- Tu n'as pas froid comme ça ? demanda-t-il.
- C'est bon, ne t'inquiète pas."

Warren parti quelques secondes puis revint avec un pull.

"- Je sais que tu as froid. Prends ça, dit-il.
- Merci... Warren ?
- Qu'est-ce que tu as ma chérie ?"

Le surnom me fit sursauter. Mais j'ai décidé d'ignorer. Il me regardait d'un air fatigué.

"- Pourquoi m'aider alors que... hésitais-je. Nous ne sommes plus ensemble ?
- Parce que je t'aime toujours, répondit-il d'un ton monotone.

Son téléphone se mit à sonner soudainement.

"- Allô ? répondit-il. Non je viens pas ce soir... Ouais je peux pas... on se reverra heu... un autre jour..."

Il raccrocha.
Je commençais à être de plus en plus fatiguée. Ma vie n'est vraiment pas simple. Je sentais mon corps se vider de son énergie.
D'un côté, il valait mieux pour moi de rester dans la maison de Warren. Un endroit qui était à peu près sur. Je ne me sentais pas du tout d'aller au "front" actuellement.
Un vertige me prit soudainement.

"- Oh... tu nous fais quoi la, dit-il en m'attrapant par la main. Va dormir ma belle. Ça se voit que tu es fatiguée. Moi aussi je vais dormir, je tiens plus debout."

Sans que je puisse dire un mot. Warren se dirigea vers moi et me pris soudainement dans ses bras. Il nous fit tomber sur le grand sofa, sans que je puisse me défendre. Je commençais à paniquer. Warren n'était clairement pas lui même.

"- Je vais rien te faire, intervint-il. Laisse moi juste dormir avec toi. J'ai... besoin de toi."

Il s'endormit contre ma poitrine en me serrant dans ses bras. Au début je n'osais pas respirer. J'étais gênée. Puis au bout de quelques minutes, mon corps se détendît et apprécia bizarrement le moment.
Le fait d'avoir Warren contre moi me calmait. Je me suis finalement endormie.

J'ai été réveillée par une odeur délicieuse. Il n'était plus contre moi.

"- Tu veux manger ? demanda Warren. J'ai la foncedalle.
- Oui je veux bien.
- J'ai préparé des pâtes. Ça te va ?"

J'ai hoché la tête en me frottant les yeux. Ce repos m'a fait énormément de bien. J'avais l'impression d'avoir de nouveau de l'énergie.

Warren posa le plat sur la table. Nous avons commencé à manger.

"- Désolé... pour tout à l'heure... commença-t-il. Je ne voulais pas m'endormir... sur toi. Je n'étais pas...
- Ce n'est rien. Je ne t'ai pas pour autant repoussé."

Warren mangeait avec grand appétit. Tellement, qu'il fit tomber de la sauce sur son teeshirt.

"- Merde." jura-t-il.

Il enleva son vêtement taché et continua de manger, torse nu. Je n'ai pas pu m'empêcher de rougir. Son corps bien dessiné me fit détourner les yeux. Je me suis concentré sur mon assiette.

"- Tu ne manges plus ? demanda-t-il.
- Si... si... je..."

Il s'approcha de moi. Mon cœur se mit à battre de plus en plus fort. Ses lèvres étaient à quelques centimètres des miennes. La tension était très forte... mais je ne pouvais pas me laisser avoir comme cela.

"- Donc... dis-je, comment se fait-il que... je me sois retrouvée dans un espèce de cirque ?
- Je ne sais pas, répondit-il en reculant. Moi j'étais là bas sur ordre de mon géniteur. Tu as de la chance d'avoir survécu et que j'ai eu ton numéro.
- Tu es donc toujours dans les histoires de ton père...
- Ce n'est pas mon père... s'il te plaît. Bref, oui je protège les autres résistants avec ce contrat. Mais j'en ai bientôt fini avec cela.
- C'est à dire ?
- De te voir m'a... bouleversé. Je... ne vais plus rester ici les bras croisés. J'avais peur Alice. Peur de mourir, de vivre..."

Il était encore défoncé ? Il était devenu bipolaire ?

"- Est ce que tu peux me laisser... t'aider ? demanda-t-il soudainement.
- Je... je travaille seule. Je ne veux plus être dépendante de qui que ce soit.
- Je pourrais t'aider à atteindre ton objectif. La personne qui est responsable de toute cette situation ne m'est pas inconnue ! C'est mon géniteur ! insistait-il.
- Je sais mais... qu'est ce qui m'assure que tu es bien de mon côté ?
- Alice. Je n'ai jamais arrêté la résistance. J'ai été découragé par la pression énorme que me mettait ce système.
- Je ne sais pas... Laisse moi réfléchir..."