Chapitre 20

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[ETHAN]

Et ça se termine ainsi. On jouit en même temps, dans un flot de sensations. Dans un orgasme commun dont les effluves nous laissent sans voix et emportent tout ce qui reste de nous deux. Et pas un seul instant je ne regrette. Pas un seul instant je pense à la laisser.

Quelques secondes passent alors que je plonge mon regard dans le sien et malgré moi, je ne peux m'empêcher de sourire lorsque je dépose un baiser contre ses lèvres. C'est doux, bien plus que lorsque je buttais en elle quelques instants auparavant et elle semble apaisée, complètement ailleurs et ça me fait sourire. J'aime la voir ainsi, retourner par un orgasme qu'elle mérite tant.

J'en profite d'ailleurs pour lentement me retirer et ainsi, la remettre sur ses jambes alors que je me rhabille rapidement et que j'en fais de même avec elle, que je prends soin d'elle. Parce que je ne referais pas deux fois la même erreur. Mes doigts viennent chercher son sous-vêtement jonchant encore sur le sol tandis que je me penche vers elle, sur mes genoux, pour l'aider à l'enfiler. Une jambe, puis l'autre et je le fais glisser le long de sa peau jusqu'à le poser parfaitement contre son intimité. Puis, d'un geste qui se veut tendre, je viens tirer sur sa jupe pour la remettre en place sur ses hanches.

Enfin, après un dernier regard en sa direction, j'appuie sur le bouton de l'ascenseur qui se remet en route et je viens passer lentement mes doigts contre une de ses mèches de cheveux pour la placer derrière son oreille. Elle est toute décoiffée, les joues rougies, le souffle encore court et je vois bien qu'elle semble encore trembler. Et j'adore ça.

— C'est mieux comme ça.

Mon regard vient par la suite se poser sur le collant au sol. Collant que j'ai par ailleurs troué par mégarde, sans vraiment faire attention, parce que le désir a pris le contrôle sur moi. Je me penche alors à nouveau et je viens le glisser dans la poche de mon pantalon en riant malgré moi.

— Excuse-moi, je t'en achèterai d'autre.

C'est une promesse, cette fois. L'air de dire, ce n'est que le début et ça ne risque pas de s'arrêter à présent.


[ANNA]

Il veut faire les choses bien. C'est ce que veulent dire ses gestes, ses mots et les attentions douces qu'il me donne, le regard posé sur moi qui n'est pas de l'indifférence cette fois mais de la tendresse. On ne retourne pas au vouvoiement. Il ne me renvoie pas sur les roses en me disant que, eh, je n'ai qu'à lui envoyer les manuscrits pour demain par mail et bonne fin de soirée.

Est-ce que ça veut dire qu'en un an, les choses ont changé. A-t-il retenu une quelconque forme de leçon ou a-t-il ressenti une seule once de regrets de la manière dont les choses se sont déroulées la dernière fois – en tout cas ce n'est pas pareil qu'à Paris, et moi je souris en croisant son regard.

— C'était un collant auquel je tenais beaucoup, tu sais.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, et je masque un sourire joueur et amusé en sortant la première et en me tournant pour l'observer. C'est désert. Il n'y a personne – tant mieux, aucune envie de croiser quelqu'un qui serait témoin du beau désastre qu'il a fait de moi. Mes cuisses sont encore rougies, mon chemisier froissé, mes cheveux en bordel. Je vais avoir froid dehors sans le collant dont je prétends maintenant qu'il était sentimental simplement pour voir son air se pincer et une moue embêtée naître sur son visage.

— Un cadeau familial, un héritage. Il n'est plus fabriqué. Il avait des années...


[ETHAN]

— Des années ? Mince.

Lentement, un sourire vient prendre place sur mes lèvres, sans que je n'arrive à le contenir. Elle joue avec moi, me taquine, se détend enfin à nouveau sous mon regard et je ne peux m'empêcher de suivre. D'en vouloir plus. Bien plus. Parce que j'adore ça, parce que j'aime cette facette de sa personnalité.

Une nuit à Paris - Tome 1 [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant