KEEP IT A SECRET

Chapitre 2.

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Idalia

Samedi 12 Novembre.

Je range la dernière chaise et passe une main sur mon front transpirant. Je baisse le regard vers ma montre qui affiche déjà 1 heures du matin. Dans les vestiaires, il n'y a plus personne, ce soir c'est à moi de faire la fermeture et je n'en peux plus. En plus d'avoir passé ma soirée à servir un rencard catastrophique et gênant à en mourir, ma tête menace d'exploser tout comme mes yeux fatigués.

Je troque mon uniforme de serveuse contre mon jean et mon pull et ferme mon casier. Je récupère toute mes affaires et m'assure une dernière fois que toute les portes sont bien fermées pour ensuite -pour la première fois de la soirée- sortir à l'extérieur.

La porte arrière claque dans mon dos et la pluie s'abat sur moi d'une façon brutale. Au lieu de rabattre comme tout humain saint d'esprit ma capuche, je lève la tête vers le ciel et ferme les yeux en soupirant de bonheur.

J'adore la pluie. L'odeur, le bruit, le sentiment.

Les mèches rebelles de ma coiffure collent sur mon visage et je sais que mon mascara est entrain de couler sur mes joues mais je m'en fous. J'apprécie juste le moment. Du moins jusqu'à ce que mon téléphone sonne et que ma montre connectée affiche le prénom de Vera.

Merde, j'ai oublié de lui envoyer un message !

Je cours vers ma voiture et l'ouvre pour m'assoire sur le siège conducteur. Avec précipitation je sors mon téléphone de mon sac en tissu trempé à cause de la pluie et décroche.

- Toujours vivante, dis-je en posant ma tête sur le siège.

- Il est 1 heures 30 du matin, Ida ! gronde t-elle. T'es où ?

- Dans ma...voiture. Je vais rentrer. J'ai fais la fermeture, ça va t'inquiète.

Sa voix inquiète mets fin à l'appel et je prend la route après avoir mis de la musique. Je ne peux pas conduire à cette heure-là avec ce taux de fatigue dans le sang et de la pluie sur la route sans musique, ce serait du suicide.

Et c'est un peu ce que je fais depuis trois ans. Je me tue à petit feu en passant mes soirées à servir des clients, des verres ou encore à me faire insulter. Ce n'est pas parce que le restaurant est bien noté par ses clients fidèles que les gens sont pour le moins aimable.

Trois ans que je perds mon rythme de vie en partant pour le boulot à 18 heures pour finir à 1 heures du matin voir même parfois, plus tard. Ce n'est pas une routine saine que j'entretiens, mais je gagne ma vie. Donc même si ça me tue à petit feu, j'ai un toit et de la nourriture.

Devant la mini résidence dans laquelle je vis, je coupe le moteur de ma voiture et ne perd pas de temps sous la pluie. Je grimpe les quatres étages qui mènent à mon appartement et ouvre la porte, frigorifiée.

Mes baskets on prit l'eau, mes chaussettes sont trempées tout comme mes cheveux et mes vêtements. Je dépose mes affaires sur le sol de l'entrée et me réfugie dans ma douche italienne.

L'eau chaude détend mes muscles et réchauffe mon corps engourdit par le froid extérieur. Je ferme les yeux et un soupir de satisfaction franchit mes lèvres froides.