Damore (en réécriture)

8. Invitation

PDV Ashley.

Ce matin, mon réveil me tira de force des bras du sommeil. Je m'assis. Je tendis tout mon corps, pour m'étirer.

Pour la première fois depuis très longtemps, je n'avais pas fait un seul cauchemar, je ne m'étais par réveillée une seule fois.

Je bondis sur mes pieds et filai en vitesse dans la salle de bain. La porte grinça, étrange.

J'entrai dans la grande cabine de douche et allumai le robinet. L'eau s'écoula depuis la poire, pour tomber en cascade sur ma nuque, à moitié plié pour ne pas mouiller mes cheveux. Je savonnai énergiquement mon corps avec le gant de toilette. Le passer sur ma peau me faisait du bien.

J'étais heureuse d'être ici, de ressentir ce que je ressentais, de vivre comme je vivais. Je n'avais pas beaucoup de soucis à me faire. Mon père ne pourrait jamais me retrouver vu l'endroit où j'étais. La pire chose qui pouvait m'arriver, c'était de mourir de faim.

Je m'enroulai dans une serviette et me séchai. Je ressortis de la pièce et récupérai une chemise courte, avec un jean ample et craqué. Avec ça, je serais certainement jolie, plus que d'habitude du moins. Je me vêtis rapidement, avant de me faire face dans le miroir.

Je détaillai mon visage, et relevai chaque défaut. Je m'emparai du fond de teint et de tout le reste. Je mis une légère couche de fond de teint avant de mettre de l'anticerne sous mes yeux pochés. Je regardai le rendu, qui me satisfaisais. Je souris à mon reflet.

Je me coiffai et me brossai les dents.

...

J'étais dans mon lit, en train de fixer obstinément ma seule photo d'elle. Je soufflai un bon coup.

Je devais me reprendre en mains et aller au lycée ce matin. Je saisis mon sac et sortis, au pas de course, de mon repère. Je fis bien attention de remettre en place la benne correctement.

Je m'avançais doucement, le pas lent mais joyeux, entre les ruelles. La ville se réveillait petit à petit, le jour se pointait, les voitures arrivaient. Je levai mes deux mains en l'air et poussai un cri de joie. Pour une fois, je me sentais vivre, revivre, renaître, exister, ré-exister.

Non Ashley, tu n'es rien. Tu n'es qu'une salope.

J'essayais tant bien que mal de chasser ces idées noires, en vain.

Tu n'es personne. Tu n'existe pas. Tu n'es qu'un fantôme nuisant à la société.

Je me battais intérieurement pour faire taire ces abominables paroles, en vain.

Une salope. C'est le seul mot qui te définit, et te définiras toujours !

- LA FERME ! hurlai-je à pleins poumons.

Les rares passants se tournèrent vers moi. Je baissai la tête et continuai ma route. Le bahut apparu dans mon champ de vision. J'entrai dans la cour et allai me poser sur un des bancs.

Je regardai le ciel quand une voix vint m'interrompre :

- Hey Ashley ! Comment tu vas ?

Je descendis mon regard vers la personne qui venait de s'asseoir à côté de moi.

- Bien, et toi ?

- Super ! dit-elle, enthousiaste. Au fait, il y a une fête vendredi soir chez un pote à moi, Max. Ça te dirait de venir avec moi ?

Je ne me voyais absolument pas en compagnie d'une foule d'adolescents bourrés et drogués, dansants comme des animaux.

- Tu sais Ophélie, c'est pas mon genre toutes ces soirées. Je ne m'amuse p-