14. Le réveil

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- Il...personne...toucher...

Ma tête me faisait atrocement souffrir tandis que j'essayais de rouvrir les paupières. J'inspirai et expirai fortement pour recouvrer tous mes sens.

Je n'entendais rien autour de moi, à part des pas agités qui raclaient le sol. Je pressai avec force mes paupières l'une contre l'autre pour ouvrir les yeux, en vain.

- Il...abusé...dose...ça...2 jours...

Ses mots suffirent pour me rappeler mes derniers souvenirs.

« De petits papillons volaient devant mes yeux, laissant une traînée de paillettes roses derrière eux. »

J'avais été dans quel état pour penser des choses pareilles ?!

Je réussis, douloureusement, à bouger ma jambe. Je contractais les muscles de mes bras pour me frotter les yeux, sans succès. Ils étaient comme fixés, lourds. Un tintement retentit quand je laissais retomber mon bras qui s'était levé de quelques centimètres.

Et les pas se stoppèrent en même temps.

- Ashley ?

C'était une voix masculine, que je ne reconnaissais pas. J'avais beau me creuser la tête, entre mon état et mon mal de crâne, c'était difficile.

J'entrepris encore une fois de me frotter les yeux, sans résultat.

Après quelques minutes de silence, je commençais enfin à reprendre possession de mon ouïe.

- Cam, appelle-le, elle se réveille, fit la même voix que tout à l'heure.

Et là, le déclic. Cette voix, c'était celle de Max, l'ami de...je de ne me souvenais plus de son nom !

La sonnerie d'appel résonna un instant avant de me laisser entendre les paroles d'un garçon :

- Ouais...C'est moi...Elle se réveille...Oui, ta prisonnière !

La voix continuait de parler, mais je ne l'entendais plus, je n'écoutais plus rien à partir du mo « prisonnière ».

Mon cerveau me forçait à me dire que ce n'était pas de moi dont parlé cet homme...mais ma raison m'affirmait le contraire.

Mais non, ce n'était pas possible, je ne pouvais pas être prisonnière de qui que ce soit. Je faisais juste un mauvais rêve.

Alors, pour en avoir la confirmation, je pinçais la peau de mon cou avec ma main gauche, qui était à côté de celui-ci.

Et la réponse était non, ce n'était pas un rêve. La petite douleur me procura un frisson qui parcourut mon corps de haut en bas.

Je sentais la panique me gagner...comme quand j'étais dans la cave.

Et plus le temps passait, plus ma gorge se nouait, plus ma respiration était saccadée. Mon cœur tambourinait dans ma cage thoracique, près à en sortir d'un moment à l'autre.

Le silence dans la pièce était angoissant, c'était une atmosphère lourde. Je me sentais comme prise au piège à un endroit, un moment et dans un corps qui n'étaient pas à moi, pas pour moi.

Car je le refusais, je ne pouvais pas revivre ça une nouvelle fois. Je ne voulais plus connaître l'angoisse, l'anxiété, l'appréhension, la douleur, le gout salé des larmes sur ma langue.

Je ne voulais plus jamais être prise au piège dans un quelconque enfer, que ce soit celui de mon père ou d'une autre personne.

Soudain.

Le bruit d'une porte que l'on venait d'ouvrir violemment me vrilla les tympans. Et j'avais une très, très mauvaise sensation, un pressentiment qui me faisait peur...

Damore (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant