26. Question de confiance

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La phrase de Jayson tournait dans ma tête. Je n'arrivais pas à savoir ce qu'il avait sous-entendu dans « On m'a toujours appris à faire vite avec les mauvaises personnes, mais à m'attarder avec les bonnes. »

Je ne le comprenais pas, pas quand il faisait de tels sous-entendus.

A présent, il était allongé à côté de moi, sur le dos. J'arrivais à percevoir ses iris briller, ce qui voulait dire qu'il avait les yeux rivés au plafond.

Comme toi, quand tu es dans tes pensées.

Le sommeil commençait à pointer le bout de son nez. Je décidai de laisser Jayson tranquille, avec ses pensées. Je me tournai sur le côté, lui faisant face et fermai les yeux. J'inspirai et expirai comme souvent avant de dormir.

Je laissai mon esprit, apaisé par les actes de ce malade, divaguer librement dans ma tête. Je ne pensais à rien de négatif. J'avais l'impression d'être perché sur un nuage, avec le droit et le risque d'en descendre n'importe quand. Mais si je descendais de ce nuage, je retomberai dans la noirceur, et je n'en avais pas envie. Je voulais simplement rester là, suspendue au-dessus de ma propre vie.

Mes paupières devenaient de plus en plus lourdes, malgré qu'elles soient déjà fermées.

Alors que je sombrais petit à petit dans les bras de Morphée, je sentis la bouche de Jayson sur mon front.

- Bonne nuit darling, souffla-t-il.

Sans rouvrir les yeux, je sus qu'il venait de se lever. Je ne sentais plus sa chaleur près de moi, le matelas s'était relevé pour me laisser seule.

Je tendis la main en grognant. Mes doigts effleurèrent ceux de Jayson et je rouvris les yeux. Il était tourné vers moi, la bouche entre-ouverte, les yeux posés sur ma main.

- Reste, s'il te plaît, susurrai-je.

Il ne bougea pas pendant quelques secondes avant de tourner la tête vers la porte et de se rasseoir dans le lit. Il tira la couette et la passa au-dessus de nous. Je l'observai bouger, dans le calme.

Ce calme qui était si apaisant.

Je fus surprise de sentir son bras passer autour des mes hanches et m'attirer à lui, mais je ne me défis pas de son emprise. Au contraire, je nichai ma tête contre son torse et respirai son odeur. Il sentait étrangement bon, c'était agréable. Un mélange parfait entre la menthe et les roses.

- Merci, laissai-je échapper.

Je n'entendis plus rien pendant un petit peu de temps. Puis son souffle chaud et sa voix suave vint s'écraser dans mes cheveux :

- Pour quoi ? chuchota-t-il à son tour.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il me demande ça. Mais en y réfléchissant, c'était logique.

- D'avoir été là.

Je le sentis froncer les sourcils, ce qui m'arracha un sourire. Puis, je me blottis un peu plus contre lui et agrippai son tee-shirt avant de m'endormir totalement.

...

Le soleil passait à travers la fenêtre, venant directement sur mon visage. Je tendis le bras vers ma droite, tâtant le matelas pour trouver Jayson, en vain.

Je papillonnai des yeux pour m'habituer à la clarté de la pièce. J'inspectai ensuite le lit, sans y trouver Jayson. La porte de ma chambre n'était pas complètement fermée, ce qui voulait dire qu'il était parti il n'y avait pas longtemps.

Je m'étirai en bâillant avant de me sortir du lit.

Postée devant la grande porte de verre de mon balcon, j'admirai le jardin de la propriété. J'avais beau voir ce paysage presque tous les jours, depuis plusieurs temps, je ne m'y faisais toujours pas. La vue était magnifique -à couper le souffle pour être franche-, et j'adorais les teintes qu'elle prenait tôt le matin ou tard le soir, quand le soleil apparaissait ou disparaissait. Hors, il devait être tard car je ne voyais qu'un ciel gris et quelques nuages noirs.

Damore (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant