15. Garçon

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PDV Ashley.

J'étais assise contre le mur de cette pièce qui devait me servir de chambre. Il y avait bien un lit...mais je n'avais pas le droit de me mettre dessus. C'était « pour m'apprendre qui est le chef » avait-il dit.

Sérieusement, j'en avais rien à foutre de savoir qui me contrôler, tout ce que je savais c'était que je n'étais pas maitre de ma propre vie. C'était tout ce dont je devais me souvenir.

Ce garçon n'avait pas voulu me laisser seule, dans le noir, parterre. Mais Jayson en avait décidé autrement.

Je ne savais pas depuis combien j'étais là, ni même où et pourquoi j'y étais. Je savais juste que Jayson était le commandant de mon enlèvement.

Depuis que j'étais au sol, mes questions tournaient sans jamais s'arrêter dans ma tête.

Que me veut-il ?

Pourquoi moi ?

Quelqu'un va-t-il venir me sauver ?

Vais-je mourir ?

Pourquoi Jayson me garde prisonnière ?

Pourquoi m'a-t-il lâché alors qu'il allait me tuer ?

Qu'est-ce que j'ai que les autres ne n'ont pas, au point de me faire kidnapper ?

Que des questions sans réponses. Que des suppositions infondées.

Mes doigts jouaient avec la couture de ma robe, tandis que ma tête était appuyée sur le mur. Mes joues étaient mouillées d'avoir pleuré.

Je me demandais aussi qui était ce garçon. Pourquoi Jayson l'avait-il empêché de me révéler son identité ?

- Au fait, je suis...

La voix de Jayson fit trembler les murs quand il hurla :

- Ose lui dire qui tu es et je te tranche la gorge. C'est clair ?

Le visage du garçon s'était vite renfermé et il avait pincé ses lèvres.

- Ramène-là, aboya Jayson depuis la pièce qu'il n'avait pas quittée.

L'homme posa sa main dans mon dos et me fit redescendre les escaliers sans un mot. Il me remmena dans ma « prison » et attacha mon poignet à la chaîne, pour me permettre de m'allonger sur mon lit. Puis il tourna les talons. Avant de franchir le seuil de la porte, il me lança un regard désolé et parti pour de bon, me laissant dans une semi obscurité à cause de la faible lumière du corridor.

Je m'installai du mieux que je pouvais sur le petit matelas et fermai les paupières.

Malheureusement, mon moment de repos fut vite interrompu par l'arrivée fracassante de Jayson.

Ses pas lourds résonnèrent dans tout la chambre que j'occupai. Son corps s'approcha du lit tandis que j'ouvris les yeux, pour le voir.

Son visage était d'un froid glacial, dépourvu de tout sentiment, de toute compassion, de tout amour. Il paraissait vidé de toute vie humaine, de toute humanité. Il avait l'air d'une personne qui ne ressentait rien, qui avait vécu tellement de chose que son cerveau s'était déconnecté de la réalité pour laisser place au vide. Ce vide qui me menaçait si souvent, mais que je ne laissais jamais entrer complètement en moi.

Car c'était ce vide qui était le plus dangereux. Une fois que ce trou géant avait aspiré tout tes ressentis humains, tu devenais pire qu'un monstre. Tu n'avais pas de pitié, d'empathie. Tu étais incapable de ressentir quoi que ce soit tant tu étais vide de l'intérieur, tant tes démons t'avaient anéantie.

Damore (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant