13. Let me go

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PDV Ashley.

Max attrapa mes mains, qui était croisaient devant moi, et les fit remonter vers le micro. Il les emprisonna contre les siennes, m'aidant à tenir l'appareil. Il me sourit gentiment, voyant mon stress.

- Détends-toi beauté, ça va aller, me chuchota-t-il.

Je lui rendis son sourire. Il s'éloigna ensuite de moi, laissant l'air refroidir sur le dessus de mes mains.

Toute la salle avait les yeux rivés sur moi, tandis que je tremblais comme une feuille. Mais je savais que dès que la musique serait lancée, j'allais devoir chanter...

Le silence qui régnait dans la pièce était effrayant, pesant. Il me rappelait les moments que je passais seule, isolée dans un coin de la cour, à déverser toutes les larmes qui étaient prisonnières de mes yeux.

Je me rappelais des fois où des filles passaient devant moi et me jetaient toutes sortes de choses dessus. Les moqueries m'atteignaient profondément et participaient à ma destruction. Je n'avais pas d'ami, j'étais seule.

Je n'étais qu'une putain de gamine de 15 quand Elle était morte. J'étais seule, battue et fragile. J'avais tant souffert.

Ashley, 15 ans.

Je fixais la lame qui était devant moi, sur mon lit. Il y avait encore du sang séché dessus, c'était celui de la semaine dernière.

Sur mon visage, les larmes coulaient. Les tremblements faisaient vibrer mon corps tout entier. Et pire encore, la tristesse, la culpabilité, et la haine me rongeaient de l'intérieur. Mon âme dérivait au large, m'éloignant de ma réalité, me plongeant dans le noir complet et alourdissant qu'était le deuil.

Je n'avais plus qu'une idée en tête, une pensée, une obsession. Me défaire de cette sensation de mal profond, ou du moins, essayer de l'oublier, l'instant de quelques secondes.

Et le seul moyen d'y parvenir était de me faire mal. Vraiment mal. Jusqu'à pleurer de douleur et non plus de pensées.

Je devais me vider la tête, même comme ça. Même si je savais que ça n'aurait jamais été ce qu'elle aurait souhaité. Mais je n'en pouvais plus.

Des jours que je ne pouvais plus dormir, que je ne mangeais plus. C'était à peine si je buvais.

En moi trônait l'horreur. Et c'était cette horreur qui me donnait cette putain d'envie. Cette envie de me faire souffrir, puis d'en terminer. De LA rejoindre.

Je pouvais aller en enfer, ça ne me dérangeais pas. Car jamais ça ne serait pire que l'enfer qu'était ma vie. Que l'enfer qu'était mon père. Mon enfer à moi ne se trouvait pas 6 pieds sous terre, mais ici. Il était présent à chaque moment de ma minable petite vie. Il me collait à la peau. J'étais incapable de m'en débarrasser, de le fuir, de l'abandonner.

Je pouvais juste le laisser me happer et me consumer petit à petit.

Je retroussais la manche de mon sweat, laissant rouler une première larme sur ma joue abîmée. Je saisis le couteau par son manche, les mains tremblantes. Mes yeux le fixaient d'un air hésitant. Mais je savais que c'était le seul moyen...le seul moyen de m'échapper de ma tête, de mon esprit, de mes tourments.

Quitter la raison pour s'éloigner de la souffrance...

J'approchai la lame de fer près de ma peau. Je fis coulisser la zone tranchante de l'arme sur mon bras, me faisant frissonner. La douleur vint titiller mon être, sans s'en emparer totalement.

Damore (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant