4. Echapée

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Je me réveillai en sursaut. Un faible faisceau de lampe m'éblouissait. Je papillonnai des yeux, pour chasser les points noirs de ma vue. Quand je fus habituée à l'obscurité, je réussis à reconnaître l'affreuse silhouette de mon géniteur.

Même sans rien voir, j'étais capable de sentir son regard vicieux sur moi.

- Debout ! m'ordonna-t-il.

Je sentis une sueur froide partir de mon visage et traverser tout mon maigre corps. Je frissonnai de peur. Dans la pénombre, son regard s'abattit sur moi et me transperça.

Je me levai avec difficultés. Il m'attrapa, avec une force impressionnante, par le poignet. Je trébuchai tellement il fut brusque quand il me tira, je m'écorchai les genoux sur le sol rugueux. Mon corps tremblait de toutes parts. J'eus du mal à me remettre debout. Alors, il tira de plus bel sur mon petit bras :

- Debout ! AVANCE !

Je m'exécutai sans réfléchir. Il m'entraîna avec lui jusque dans la cave. Je ne savais pas pourquoi j'étais là, ni ce qu'il allait me faire.

Je regardai autour de moi et vis qu'il y avait des chaînes pendues dans la liaison entre le plafond et le mur.

Bon sang, qu'est-ce que j'ai fait ?

Je me remémorai ma journée de la veille, essayant de trouver ce que j'avais bien pu faire, en vain. Je ne savais pas.

Je fus propulsé en avant. Je titubai sur quelques mètres avant de m'écrouler sur le sol. Mes genoux étaient toujours en sang. Ma tête heurta violemment le bitume, un horrible choc se répercuta dans tout mon organisme.

Je dois sortir de là.

Il saisit les extrémités des chaînes, qui pendaient du plafond. Il déverrouilla les menottes qui étaient au bout de ces cordes de métal.

- Viens là, murmura-t-il dans un petit sifflement.

Mon corps se mit de nouveau à trembler. Ma tête me faisait mal. Ma vision se troublait.

Pour ne pas souffrir davantage, je me levai en grognant de douleur et me dirigeai à petits pas vers lui. Il s'empara de mon premier poignet et l'attacha à la chaîne. Il fit de même avec le second. Je me retrouvai à moitié debout, soutenue par mes bras qui étaient tirés en arrière. J'essayais de me débattre pour m'échapper, sans réussir.

Une douleur aiguë emplit ma joue droite, tandis que ma tête se tourna violemment. Mes cervicales craquèrent dans un petit bruit. Un gout de métal et de sel se répandit dans ma bouche.

Je le fixai droit dans ses pupilles vertes. Je lui crachai le sang que j'avais sur la langue, au visage.

Cette fois, ce fut ma joue gauche qui souffrit. Même après qu'il eut retiré ses doigts de mon visage, j'avais l'impression qu'ils étaient toujours posés dessus.

Du sang prit à nouveau possession de mes tissus buccaux.

- On fait moins la maline, salope !?

Mon corps se contenta se répondre en lâchant une petite larme.

- Tu sais pourquoi tu es là ? demanda-t-il, un sourire angoissant peint sur son visage.

Je baissai la tête.

- REPONDS ! hurla-t-il.

Son cri résonna contre les épais murs du sous-sol. Il était là, à me faire souffrir. Il se tenait à quelques centimètres de mon corps. Il me regardait de ses yeux vitreux. Ses bras étaient tendus le long de son corps.

Damore (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant