25. S'attarder

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PDV Ashley.

Deux semaines.

Il y a un temps, j'aurais dit « deux semaines, c'est si peu dans une vie », « on voit à peine les jours passer ».

Mais aujourd'hui, je me rendais bien compte que deux semaines, dans une vie, c'était assez énorme. On avait le temps de faire tant de choses, mais à la fois si peu !

En deux semaines, j'avais appris à aimer Cameron comme mon frère. J'avais appris comment me défendre seule, comment viser, comment tuer en un geste. J'avais appris à détourner le regard des problèmes pour lever les yeux vers les solutions. J'avais appris que le ridicule ne tuait pas, que l'on pouvait agir comme on le voulait sans avoir peur (sans dépasser les bornes, bien entendu).

Bref.

Deux semaines que je ne l'avais pas vu, que je n'avais pas entendu sa voix.

10 jours que je me réveillai en me demandant où il avait dormi.

7 jours que j'espérais qu'il m'appelle.

5 jours qu'il me manquait, lui et son sarcasme, sa méchanceté.

3 jours que je me demandais s'il allait vraiment revenir.

Et, 1 jour que j'appréhendai de le revoir.

Ce matin, je m'étais levée en pensant que j'allais le revoir. Puis, j'avais pensé à sa réaction. Et s'il redevenait froid, méchant, lunatique ?

S'il regrettait de m'avoir embrassé ?

Et depuis que j'avais passé la porte de ma chambre, à l'étage, je n'avais pas bougé du canapé. J'avais imaginé toute une série de scénarios, tous plus tordus les uns que les autres.

Entre ceux où il me saute dessus, ceux où il me tue et ceux où il me kidnappe...Ce n'était pas beau à imaginer.

Et là, maintenant, j'étais simplement affalée dans le divan, le regard vide, les idées vacantes.

Un bruissement me fit relever la tête. Du coin de l'œil, j'aperçus mon abruti préféré.

Et ouais, on a tous des surnoms !

Malgré le fait qu'il était de profil, je vis nettement ses sourcils se froncer et sa mâchoire se resserrait. Je me retins de rire quand je le vis hocher la tête.

Un gloussement m'échappa tout de même, et il me fusilla du regard.

- Rubis, par pitié...Arrête de rire quand je fais ça. Tu sais que je bouge quand je pense ! rouspéta-t-il.

Je pouffai comme une dinde, amusée par son « explication ».

A mon avis, je crus comprendre que j'étais allée trop loin car il se précipita sur moi et me chatouilla de tous les côtés. J'explosai de rire. Je me mis à gigoter comme un vers de terre pour me libérer de son emprise.

J'eu une idée.

- Qu'est-ce que je t'ai ap...

Je lui coupai la parole en lui faisant une clef de bras avant de le faire passer par-dessus moi.

- Tu disais ? souris-je.

Il reprit son souffle et planta ses yeux dans les miens.

- J'allais t'engueuler que tu ne te défendes pas...mais...je retire. C'est...pas mal.

- Pas mal ?! m'offusquai-je.

- Sorry Rubis. Je suis obligé de faire redescendre ta confiance, mon bro' revient aujourd'hui. Et s'il voit que tu as pris la confiance avec moi, que tu t'es amusée, que je suis le meilleur...

Damore (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant