Damore (en réécriture)

27. Que la soirée commence !

Je descendais les escaliers, concentrée pour ne pas tomber. Du haut de mes talons de 18 cm, j'avais l'impression d'avoir la démarche d'une personne saoule. Hors, Ophélie m'avait déjà affirmé le contraire une bonne dizaine de fois. Je tenais ma longue robe bouffante dans une main, pendant que de l'autre, je gardais mon masque pour la soirée. Je portais une longue robe noire évasée. Le dos était fait de lacets noirs entrelacés, laissant apparaître la peau de mon dos.

Je posais enfin le pied sur la dernière marche de l'escalier et arrivai dans le séjour. Ophélie m'avait dit d'y retrouver Jayson, mais il n'était pas là. Je fis donc le tour des pièces adjacentes, en vain. Jayson était introuvable.

Mais bordel ! Où est-il ?

- Darling, je te cherchais.

La voix rauque et grave du malade me fit sursauter, lui arrachant un sourire niais, mal dissimulé. Mes yeux parcoururent son corps sans aucune retenue. Il était splendide dans son costume noir, adapté à sa morphologie. On pouvait voir son torse se lever et s'abaisser au rythme de ses respirations. Mon regard détailla ses jambes. Grandes, minces et musclées, à travers son pantalon de soie.

- Tu as fini de me mater, darling ?

Je ne pus m'empêcher de sourire, et avançai vers lui, le cœur palpitant. Je fis glisser ma main sur son torse avant de le contourner pour venir susurrer doucement, à son oreille :

- Non, my dear.

Il se retourna vivement vers moi et attrapa mon poignet, qu'il suspendit au-dessus de nos têtes. De mon autre main, j'ouvris les trois premiers boutons de sa chemise, sous son œil attentif. Il scrutait mes moindres faits et gestes.

- Je te préfère ainsi, tu fais plus...viril.

Il s'esclaffa. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas ce qui était drôle.

- Moi qui te croyais bonne en drague et en séduction, je me suis lourdement trompé. Pardonne-moi cette erreur darling. De ta part, j'attendais plus un « masculin », « sexy », « magnifique », « fort », « puissant ». Mais non, je fais viril. Il gloussa de nouveau.

Je rentrai dans son jeu et répondis, d'une délicate voix sensuelle :

- Je crois ne pas pouvoir pardonner cette erreur...

Il me sourit de toutes ses dents, cette fois-ci.

- Et que puis-je faire pour me faire pardonner ?

J'inclinai la tête et me grattai le menton, singeant un réfléchissement profond.

- Laisse-moi y penser...

Je joins la parole au geste, passant ma main sous le bas de sa chemise, avant de remonter vers ses abdos pour atteindre ses pectoraux.

Son regard s'embrasa instantanément et son corps répondit à mes caresses, se crispant là où ma main passait.

Un klaxon, au dehors, nous sortit de notre moment. Son regard redevint sans émotion et son visage inexpressif. Il passa son bras sous le mien et m'invita à sortir, en me fusillant des yeux pour que je retire ma main de sous sa chemise.

Installée dans la limousine, ce fut dans le plus grand des silences que nous prîmes la route. Ma tête était appuyée contre la vitre teintée, mes yeux passant des arbres, aux poteaux, aux maisons...
Plus je passais du temps avec Jayson, plus j'avais l'impression qu'il était devenu une toute autre personne. Et ce, sans aucune phase d'entre-deux. J'avais l'impression qu'il avait toujours été gentil, compréhensif, à l'écoute avec moi. Hors, c'était loin d'être le cas. Entre sa violence, la cave...
Mais son comportement avait changé, considérablement.