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AVA

Je marche d'un pas assuré dans l'agence. Aujourd'hui j'ai mis un pantalon de blazer, et une veste assortie, le tout en noir. Le détail étant que la veste de blazer est faite pour ne se fermer qu'avec un bouton. Évidemment j'ai mis un magnifique body en dentelle rouge. On m'a tellement forcé à détester mes seins que j'ai besoin d'en faire une force.

Mes escarpins claquent contre le sol, et ma queue de cheval fouette mes épaules. Je me sens puissante, et je sais que je vais avoir besoin de l'être.

Aaron admire mon arrivée du coin de l'œil, mais reste concentré sur sa discussion. Tant mieux. Je m'approche de Jonathan et plante mes deux mains sur son bureau, me penchant au dessus de lui.

- Euh ? Oui ? me questionne t'il en me regardant par dessus ses lunettes.

- Ça va ? On ne te dérange pas ? Je lui demande agacée

- Bein...non ? répond il en rigolant, sans comprendre

- Ah... bein non. Dis moi, je t'ai dérangé peut-être ce week-end, quand tu as décidé d'afficher ma vie privée ? Putain on te paye pour que tu sois photographe de mode, ou pour que tu photographies tes supérieurs comme un vulgaire paparazzi ?

- Je n'ai rien fait de mal, me lance t'il sûr de lui en se reculant dans son fauteuil

- Ah non ? Et tu penses avoir fait quoi au juste petit génie ?

- À part avoir fait décoller ma carrière ? Avoir rétabli la vérité sur toi, ricane t'il en lançant un clin d'oeil à son collègue

J'éclate de rire m'attirant le regard énervé d'Aaron. Oh vraiment ça ne lui plaît pas ? Je n'en ai rien à faire. Si il se bougeait le cul face à genre de situation, je ne réagirais pas comme ça.

- Décoller ta carrière ? Mais qu'est-ce que tu crois ? Qu'en te mettant Ava Stanley à dos, tu vas atteindre les sommets ? Difficile, de percer dans la mode en se mettant à dos un des piliers, tu ne penses pas ? Et qu'en est-il de cette entreprise ? Tu crois qu'ils vont te soutenir ? Je vais faire de ta vie un enfer Jonathan. Contrairement à toi, je n'ai eu besoin de personne pour atteindre un tel niveau, et c'est toujours en étant seule que je vais t'écraser.

- Le boss n'a rien dit au sujet d'une quelconque sanction, "Ava Stanley"

Je hais sa manière de jouer au plus malin en prononçant mon nom comme si il était une farce. Je me contient parce que j'ai vraiment envie de l'encastrer dans le mur.

- Oh vraiment ? Je me tourne vers Aaron, agacée face à l'audace de ce mec

Mais au lieu de me venir en aide, il s'approche de moi furieux. Ce mec est incompréhensible...

- Dans mon bureau, maintenant ! Me murmure t'il à l'oreille.

Je le laisse discuter avec Jonathan, et me hâte de retrouver une des rares pièces qui se ferment dans cette agence. Je fais bien de m'isoler, sinon ça risque de mal finir.

J'attends, debout, comme une idiote, prête à déverser ma haine.
La porte claque et je me retourne.

Enfin.

- Bon sang Ava, on peut savoir ce qui se passe dans ton putain de cerveau ? S'énerve Aaron en s'approchant de moi

- Comment ça dans mon putain de cerveau ? Ton employé me photographie à mon insu et tu trouves ça normal ? Bien sur, je suis folle de m'en plaindre ? Tu dérailles.

- Mais putain, c'est pas ça le souci, tu n'y comprends vraiment rien ! Souffle t'il en me méprisant du regard

- Un putain d'inconnu m'a suivi pour me photographier alors que j'étais proche d'un homme, donc si c'est clairement ça le soucis. Je ne vais certainement pas considérer ça comme normal. Je t'ai déjà toi en voisin, tu veux quoi ? Que je donne mon adresse à toute la boite et qu'ils viennent tous camper devant chez nous ?

MÁVROSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant