CHAPITRE 95

414 25 74
                                    

Bon, je m'améliore. Il y a seulement deux semaines de différence avec la publication du chapitre 94, et pas deux mois... Amélioration ? J'espère. 

•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Comme des lâches, les trois gars devant elle s'enfuirent aussi vite que leur lâcheté était grande. Figée, El' contempla la scène qui s'offrait à elle.

Ce qu'elle remarqua d'abord dans cette ruelle, qui se finissait en impasse, était l'odeur. C'était un mélange nauséabond d'ordures et de saletés dispersés un peu partout. Les deux immeubles entourant cachaient une grande partie de la lumière du soleil, offrant un cadre sombre et très peu rassurant.

Au fond, des masses noires difformes s'entreposaient les unes par-dessus les autres. Au premier abord, la plupart aurait seulement pensé à des sacs poubelles, étant donné la couleur que donnait déjà cette ruelle.

Mais lorsqu'El' s'avança de quelques pas, peu rassurée, un haut le corps secoua son corps.

Elle avait pourtant espéré que ce ne soit pas le cas. Elle s'était persuadée que ce ne pouvait être possible. Mais la vérité devant ses yeux en témoignait autrement.

Un corps inerte gisait entre les poubelles. Mais ce qui la choqua d'abord, ce ne fut pas la mare de sang qui entourait la victime, ni la position peu naturelle dans lequel son corps était tourné.

C'étaient ses yeux.

Des yeux vides, morts, dépourvus de toute vie. Des yeux qu'elle n'avait jamais rencontré dans sa vie et dont elle sut qu'ils viendraient la hanter jusqu'à sa propre mort.

C'était la première fois qu'elle voyait la mort devant elle.

Le temps paraissait ralentir autour d'elle. Sa conscience essayait de comprendre ce qu'elle voyait, tout en refusant d'admettre l'évidence. Elle ne sut combien de temps elle resta là, debout et paralysée devant ce spectacle.

Elle savait que les deux gangs de Kyoto sévissaient sévèrement dans la ville mais pas à ce point. Pas au point de tuer le garçon d'une pauvre dame. Pas au point de se prendre à une victime innocente.

Que ferait-elle s'il arrivait la même chose à Reiya ?

À cette pensée, son corps rendit les armes et ne réprima plus ses hauts le coeur. Pliée en deux, elle s'adossa au mur à sa droite et vomit parmi les décombres de la ruelle. Sa tête lui faisait mal.

Plutôt unique comme première expérience, pas vrai ?

Putain, faites que cette voix se taise, El' en avait assez. Son corps tremblait violemment, tentant de réprimer la prochaine vague de vomie qui sévissait dans son estomac.

Soudain, des cris et des sirènes percèrent le brouillard dans lequel elle semblait s'être enroulée. D'abord soulagée de reconnaître la police, elle n'eut que le temps de se retourner avant de se faire plaquer au sol.

- Pas un geste ou on tire ! Gueula une voix grave.

Que... Quoi ? L'incompréhension traversa El', tandis qu'elle sentit des menottes cliquer à ses poignets. Un poids lourd lui compressait le dos, la faisant ratatiner avec douleur sur le bitume.

- Je... Ecoutez-moi, ce n'est pas... essaya-t-elle d'expliquer entre deux souffles.
- Plus un mot ! Tout ce que vous direz à partir de maintenant pourra être retenu contre vous !

El' serra les dents mais se tut. Elle leur expliquerait. Ils la croiraient. La vieille dame témoignerait. Tout ira bien.

Et tandis qu'elle se faisait pousser littéralement dans la voiture de police garée au bord de la route, son coeur loupa un battement.

Don't Save MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant