Chapitre 17

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[Flashback ]

-Réveille toi petite peste ! Il est sept heures et tu es toujours en train de roupiller ! Tu n'as pas quelque chose à faire ?

Je me remémore mes tâches quotidiennes  mais rien ne me vient à l'esprit ,j'ai aidé miss Lowson pour son linge ,j'ai monté des meubles dans l'appart de l'ami de maman ,j'ai tondu la pelouse de Monsieur Fairfax.

-Je ne travaille pas aujourd'hui, je peux me reposer encore un petit moment s'il te plaît maman ?

- PARDON? Mais et puis quoi encore ? Lève toi ! Je t'avais dis que j'avais invité la famille de Loyd. Le repas ne va pas se faire tout seul .

Ma vision se trouble à l'entente de ce nom.
Loyd ou mon plus grand cauchemar, un gaillard au nez long, il était costaud et couvert de tatouage ,à la langue séparé en deux.
À l'époque ,il était gentil avec moi ,il m'achetait des glaces , me surnommait "sa princesse".
Je l'aimais ,dans mon esprit ,il était mon papa ,mon ami, je ne me méfiais pas de lui.

Mais tout à changé le soir de mes cinq ans lorsqu'il s'est glissé sous mes draps , je sens encore ses doigts râpeux sur mon ventre ,son corps lourd me maintenant de force contre le matelas, son odeur imbibé d'alcool.
Il m'a caressé sans vergogne tout en grognant comme un porc qu'on égorge, je pleurais ,j'étais terrifié. Je me suis débattue mais à quoi bon , qu'est ce que j'aurais pu faire contre lui ?
Interpelée par mes cris ,ma mère est entrée, je me revois la supplier de venir à mon secours. Mais ce fût tout le contraire ,elle m'a lâchement abandonné ce soir-là. Avec ce monstre.
(...)

-JE T'AI DIT DE TE LEVER!

J'abandonne mes pensées à la seconde où elle me tire du lit, elle me fait quitter les draps de force,  je suis tellement dans le gaz ,que je titube jusqu'à la commode.

-Je ne voulais pas de toi ! Pourquoi tu es là et pas lui hein ?

Je sais de quoi elle faisait allusion, quand je suis allé à l'école le lendemain de mon agression , j'ai tout raconté avec mes mots d'enfants. Quelques heures après , j'ai été auditionné par la brigade des mineurs ,il a été arrêté, envoyé en prison ,on a appris plus tard ,qu'un de ses codétenus l'avait tué dans sa cellule pour avoir violé un enfant et depuis ce jour ma mère me déteste.

-Tu es inutile, tu ne sers à rien ,comment j'ai pu hériter d'une fille comme toi ?

- On récolte ce qu'on sème... chuchotais-je

-Pardon tu veux répéter ?

-Non maman, ce n'est rien .

-Je n'ai pas rêvé ,tu as osé me répondre ?

-Non je n'ai rien fait !

-TU ME MENS ? Tu vas voir ce qu'on fait aux traînées dans ton genre !

Sachant ce qui va m'arriver ,je me précipite dans la salle de bain . Avant que je ne puisse me retourner pour fermer la porte , mes pieds s'entremêlent dans le vieux tapis de bain. Et bam,je m'étale de tout mon long.

-Maintenant soit obéissante veux-tu ? Je ne veux pas devoir te porter , va te mettre sur le lit .

Des larmes chaudes dévalent mes joues rebondies, la boule grossit dans mon estomac .
Comme une automate ,je suis ses instructions , retire mon haut de mes mains tremblantes, m'agenouille devant mon matelas et attend ma pénitence.

MY SKIN IS YOURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant