Mon Obsession

veinte seis

Kuroko finissait avec son psy qu'il allait déjà voir Seiji qui était dans son berceau. En le voyant, la nounou du bébé s'en alla après l'avoir salué.

Il s'assit et prit le petit entre ses bras puis entreprit de lui faire boire son biberon.

Comme d'habitude, il réfléchissait, à la tournure qu'avait pris sa vie. Depuis ce jour il lui était difficile de parler. Au début c'était difficile et compliqué d'échanger avec son psychologue mais avec le temps ça allait et il espérait que ça puisse être de même avec sa vie.

Il avait toujours peur du sang depuis l'accident avec Akashi et cet épisode avait empiré la chose, c'était clair comme de l'eau de roche qu'illusion devait dire adieu à sa carrière, à tous ses rêves, tout s'était effondré.

Depuis qu'il avait rencontré Akashi il était comme maudit. Tout ce qui arrivait dans sa vie était la faute du rouge : s'il ne l'avait pas rencontré tout ceci ne se serait jamais produit.

Le rouge était une malédiction pour lui et il le savait, il se condamnait d'avoir choisi de rester avec lui, mais même en sachant celà, il voulait tenter le coup avec lui, même s'ils n'avaient jamais été aussi loin l'un de l'autre.

Il voyait très bien les efforts du rouge pour qu'il aille mieux mais il y avait cette barrière que plaçait son instinct pour une raison qu'il ignorait. Il était perdu et il devait choisir entre son cœur qui lui disait d'accepter le rouge ainsi que son amour et son intuition qui lui disait de fuir avant qu'un malheur n'arrive.

Il savait que le rouge était riche, qu'il était le DG de Akashi holdings qu'il dirigeait depuis sept ans. Et après quelques recherches, il savait aussi que la famille Akashi avait été mêlée dans une affaire avec les Yakuza et qu'en plus elle était soupçonnée de trafique d'arme.

Des facteurs alarmants mais aussi séduisants, et qui le gardait dans cet impasse. Pas qu'il restait pour l'argent du rouge mais qu'il se prenait pour celui qui pouvait le changer parce qu'il avait toujours vu dans le regard d'Akashi ce petit quelque chose qui criait, qui voulait que quelqu'un lui vienne en aide. Ou, c'était juste dans sa tête.

Il regardait Seiji, s'il partait, le petit grandirait dans un environnement malsain, mais s'il restait il... En y réfléchissant, que pouvait-il vraiment faire ? Il voulait élever le petit et vivre avec son père mais peut-être que c'était une chose impossible, pourtant, il aimait les deux mais ne voulait pas montrer son amour pour le rouge, mais c'était sûrement ça qui allait le garder près de Seiji : sa relation avec le rouge.

- tu ne t'appelles même plus Seiji

Ça l'énervait que le rouge ait changé le nom du petit sans l'en informer avant, et il avait fallu qu'il l'apprenne comme tout le monde présent à la réception. À présent, le nom de Seiji est Akira Akashi. Il aimait bien le nom mais préférait l'ancien et ne l'appelait qu'avec.

Quand le petit s'endormit, il le coucha puis alla aussi dans la chambre qu'il partageait avec le rouge. Il y était, assis et en pyjama ; il lisait le journal du soir. Kuroko avança mais le rouge ne réagissait pas. Il alla dans le dressing et se changea pour ensuite se mettre au lit, sans un regard de plus pour le rouge qui avait le coeur serré. Il ne savait plus quoi faire et se résignait peu à peu à voir tout le monde autour de lui l'abandonner.

Il posa son journal sur la table de chevet, s'allongea et éteignit les lumières. Il ferma les yeux, réprimant par la même des larmes qui menaçaient de couler. Le rideau noir devant ses yeux fermés devint plus clair et il sentit aussi la lumière jeter un froid sur son visage.

  Il se redressa pour découvrir le bleu qui était réveillé, assis et qui transpirait, sûrement qu'il avait encore fait un cauchemar. Mais quand il voulut le prendre dans ses bras pour le réconforter, le bleu le repoussa. Cette situation devenait de plus en plus difficile et invivable.

– ne me repousse pas, s'il te plaît, dit le rouge dans un murmure abattu, les yeux presque larmoyants.

– qu'est-ce que tu veux ? Demanda le bleu, les yeux criant l'angoisse.

Il était à quatre pattes sur le lit avant de s'asseoir en tailleur avec les jambes légèrement plus écartées. Il ferma les yeux pour reprendre ses esprits mais il n'y arrivait pas. Il voyait toujours tous ce sang...

– je veux savoir que tu m'aimes ; savoir que mon amour pour toi est réciproque. Je t'aime Tetsuya, dit le rouge. Il sentait que s'il ne lui disait pas cette nuit, il n'allait jamais avoir le courage de le faire plus tard.

– tu es tellement adorable que j'en reste sans voix, ajouta-t-il avec un sourire. Tu n'as pas besoin de parler, t'es yeux le font pour toi, ces mots ne sont qu'à toi, dit-il en caressant la jour du bleu qui le regardait, émerveillé, sans dire un mot. Quand je t'ai vu pour la première fois, tu as transpercé un cœur que j'avais oublié, confessa-t-il avec sur les lèvres un sourire naissant.

– tu es le reflet de tout ce que je veux, ce que j'ai toujours désiré. Je te veux, tout en entier, je veux t'embrasser, t'enflammer comme tu le fais avec moi. Tu es un feu qui me consume, qui réduit petit à petit ma raison en cendre, avoua-t-il, ses lèvres plus proche de celles de Kuroko.

– je suis accro à toi, à tes lèvres qui me sont interdites. Je veux t'embrasser, embrasser chaque parcelle de ton corps. Je veux t'entendre crier mon nom. Je veux m'imprégner de ton odeur. Je veux que tu t'attaches à moi. Je veux te faire l'amour, parce que je t'aime, je suis accro, addict. Tu m'obsède Tetsuya, finit-il lui déclarant ainsi une partie de ce qu'il ressentait.

Kuroko était resté bouche bée face à cette déclaration qui avait fait danser son cœur. En réponse, il posa sa main sur la nuque du rouge et pressa ses lèvres contre les siennes, l'embrassant tendrement, laissant ses lèvres parler pour lui.

Kuroko lui donna accès à sa bouche, laissant de nouveau leurs langues danser ensemble, ne respirant plus que l'odeur de l'un et de l'autre, oubliant l'existence même de l'air. Le rouge se mit en califourchon sur le bleu sans détacher sa bouche de celle de son amant.

Kuroko entreprit de déboutonner la chemise du rouge, une fois fait, il la lui retira puis caressa son torse tandis que lui suçait son cou. Akashi retira le t-shirt du bleu et déposa sur son torse des baisers. Il remonta jusqu'au visage du bleu et caressa ses lèvres, les yeux de l'un dans ceux de l'autre. Akashi l'embrassa tendrement.

– je t'aime, lui avoua Kuroko en gardant son front contre celui de son amant.

– je t'aime aussi, Tetsuya.

Akashi s'allongea à côté du bleu qui le prit aussitôt dans les bras. Ils dormirent ainsi : Akashi dans les bras du bleu, respirant son odeur.

Il l'aimait, il le lui avait dit. Désormais, il lui appartenait. Jamais plus ils ne seraient séparés. Il ne le permettrait pas.

S'il voulait être avec Kuroko, il devait se débarrasser au plus vite de Haïzaki. Le connaissant, il devait préparer quelque chose pour se venger. Donc, Akashi devait agir le premier.