Chapitre 5

178 11 1
                                    

Hermione était à bout de souffle. Seule dans le noir au milieu du troisième étage, elle s'effondre contre le mur. Les larmes continuent de couler en torrents sur ses joues humides.

La jeune femme est sous le choc. Lui. N'était il pas censé l'aimer? Pourquoi avait-il continué alors qu'elle était en pleurs ? C'était sûrement suffisamment significatif?

Mais Hermione n'arrive pas à s'en persuader, et, à nouveau, ses crises revinrent. Après une semaine, voilà qu'elle était à nouveau en train de suffoquer.

Elle s'étouffe dans ses pleurs, tente de respirer, mais ses poumons semblent ne pas vouloir se remplir, comme s'ils voulaient qu'elle souffre encore plus qu'elle ne le faisait déjà, comme s'ils voulaient qu'elle meurt. Peut être le voulait elle elle même après tout.

_______________________

Remus passe sous le portail d'entrée dans le parc du château de Poudlard. Il venait de rentrer de chez Sirius, chez qui il s'était rendu, comme chaque soir, en portoloin. Voir Teddy les week-ends ne lui suffisait pas, et l'homme s'autorisait tout les soir une visite quand il dormait.

 Ces visites nocturnes dont son fils tant aimé ne savait rien lui apportait un apaisement inhabituel, mais Remus culpabilisait presque de se servir ainsi de son fils. Celui ci vivait chez Sirius qui faisait un très bon oncle, et surtout, une mère poule inespérée. Cela rassurait Remus de savoir sa progéniture en de si bonnes mains. 

Une fois la grande porte passé, le lycanthrope entrepris donc de monter jusqu'au troisième étage, étage de son bureau, et par extension, de son appartement. Sa solitude à une telle heure était délicieuse. 

Mais des sanglots attirèrent son attention. Etrange. Les tableaux ne pleurent pas d'habitude. Et les élèves ne sont pas supposés être en dehors des couloirs si tard dans la nuit. Peut être une troisième année en plein émoi amoureux sera-t-elle sortie pour prouver une supposée tristesse?

Mais l'instinct parental que Remus avait développé avec la naissance d Teddy et que Nymphadora l'avait alors aidé à aiguisé lui permettait de reconnaitre les pleurs. Et ces pleurs là n'étaient pas simulés. Il découlaient d'une réelle horreur. Il en avait entendu tant des similaires il y a de cela quelques mois...

L'homme fait quelques pas de plus et aperçois une silhouette frêle assise contre le mur, les bras autour des bras, et le corps secoué de spasme. Qu'est ce qui avait bien pu provoquer une telle détresse?! Et alors, il la reconnut.

Bien sur. La silhouette frêle d'une femme qui dépérit de l'intérieur. Et ces cheveux bouclés. La personne à l'origine de ces pleurs était loin d'être une vulgaire adolescente. C'était Hermione. Hermione Granger. Mais que faisait elle là ?! Pourquoi était elle ainsi?!

    - Hermione! Hermione qu'y a t il ?!

La sorcière tourna d'un coup sec la tête, les yeux affolés, comme un jeune animal coincé dans une cage! Qui l'avais mise dans cet état?! Son visage, pourtant si beau, était maculé de larmes, ses yeux bouffis et elle semblait d'être arrachée la peau des doigts! Remus voulu l'approcher, tendis la main vers elle. Il la posa sur son Epaule.

    - Ne me touchez pas! Ne m'approchez pas! Partez! 

Pourquoi réagissait elle ainsi ?! Le professeur s'éloigna promptement, puis repris, en chuchotant.

    - Hermione... Hermione... Que c'est-il passé? Répond s'il te plait...

De nouveau, les larmes réapparurent.

    - Il... Il... Il a... C'était horrible... Pourquoi j'ai... Je n'ai rien...Il... J'ai pas... Rien dit... Pas empêché... J'ai... Il...

Le discours d'Hermione était décousu, incompréhensible, la jeune femme s'en rendait bien compte. Mais elle était incapable de prononcer des paroles cohérente. Tout semblait vouloir de sa sortir de sa bouche en même temps, mais la présence de l'homme à côté d'elle était insupportable. C'était intolérable...

Mais Remus, s'efforçait de rester calme. Il le devait si il voulait l'aider. Et il en éprouvait le besoin irrépressible.

    - Hermione? Qui est "il"? Hermione? Je vois que tu as peur, mais tu doit me le dire.

    - Ron... Il c'est... C'est... C'est Ronald... -un sanglot l'étreint à nouveau- Oh mon dieu! Comment... C'est Ron... Comment LUI a-t-il pu...

les pleurs de la sorcière reprirent de plus belle. Elle était encore sous le choc et son corps ne semblait trouver que ce moyen pour l'évacuer.

    - Hermione? Comment a-t-il pu quoi?

Mais plus cela allait, plus une idée vague se formait dans l'esprit de Remus. Un idée qui expliquerait pourquoi Hermione semblait ne pas tolérer sa présence auprès d'elle, et encore moins son touché.

   -Hermione, Ronald a-t-il abusé de toi?

La question était posée. Et ses pleurs cessèrent sur le coup. Elle ouvrit de grand yeux, puis détourna la tête vivement, baissant alors les yeux. Ainsi c'était cela. Remus avait vu juste. Il aurait tant voulu avoir tort... Il aurait tant voulu qu'elle ne subisse pas cette infamie. 

Pourquoi cela lui arrivait il à elle, une jeune femme aussi extraordinaire? Comment cet ado avait pu tomber aussi bas dans le manque de décence et en venir à abuser de son amie? Remus ne comprenait pas.

Hermione, elle, ne cherchait plus à comprendre. Que son professeur ai découvert une telle chose la rendait honteuse comme jamais. Elle était incapable de le regarder dans les yeux. Si depuis que Ronald l'avait touché, elle se sentait comme incrustée de saletés, elle ne voulait pas voir le dégout qu'elle se portait à elle même dans les yeux d'un autre quand il la regarderait. 

    - Hermione, jusqu'ou as-il été? Hermione il faut en parler.

    - Il... Il n'a pas été jusqu'au bout... Il ne m'a pas totalement... Enfin... Je l'ai arrêter juste avant qu'il... Mais, mais j'aurais du le faire bien avant. Si je lui avait dit...

    - Non. Ne pense pas ça. Ne pense surtout pas ça Hermione. C'est entièrement de sa faute. Hermione?

La jeune femme avait toujours les yeux rivés au sol.

    - Quoi?

    - Hermione pourquoi ne veut tu pas me regarder.

    - Parce que.

    -Pourquoi?

Et alors, les larmes se remirent à jaillir. Bien plus intensément que quand il l'avait trouvée. Enfin. Peut-être l'abcès avait-il été percé une première fois. Hermione enserra à nouveau ses genoux dans ses bras.

    - Pourquoi?

    - Parce que j'ai honte...

   - Et tu n'a pas avoir honte. Hermione? Hermione est-ce que tu le sais? Que tu n'as pas à avoir honte?

     - Oui. Justement. Je ne peux pas m'en empêcher! répondit elle alors, pleurant encore plus.

    - Hermione? Ce sentiment. Il mettras surement très longtemps à partir. Tu le sais?

    - Oui.

    - Mais si tu accepte. Si tu le supporte. Je peux te serrer dans mes bras. Cela ralentira ton système nerveux sympathique. Cela t'apaisera pour le moment. 

    - ...

    - Accepte tu ? Ou non?

Hermione accepta d'un oui chuchoté. 

Remus enserra son élève dans ses bras et après qu'elle se soit habituée, il exerça une pression, en quête des vertus du relâchement de son système nerveux.

Dans le château endormi, deux âmes s'apaisaient, lovées l'une contre l'autre. Elles avaient, pour ce soir, trouvé leurs places.


MALGRE TOUT [Remus x Hermione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant