Chapitre 12

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Ils n'avaient pas regardé leur film. Ils s'étaient simplement endormis, l'un à côté de l'autre. Et quand au petit matin, Remus se réveilla le visage dans une masse de cheveux châtains et qu'il en huma l'odeur de jasmin et de vent frais qui en émanait, il ne put s'empêcher de sourire. Comment avait-il pu ne jamais remarquer à quel point elle sentait bon? Il s'écarta d'elle pour entrevoir la lumière du jour. Les rayons de soleil... 

Il ne parvint qu'à se décaler : Hermione était profondément endormie. Profondément endormie sur lui, les bras passés de chaque côté de son torse. Le loup-Garou esquissa un sourire. Ils ne s'étaient certainement pas endormis ainsi la veille. Il avait en effet bien pris garde à garder ses distances. Autant ne pas attirer les ennuis...

La lumière qui filtrait à travers les rideaux de leur chambre d'hôtel dessinait des arabesques sur le corps à peine couvert d'Hermione. En dépit de ses craintes, cela avait amusé cette dernière de mettre Remus à l'épreuve. Ce jeu de séduction, parfois discret et même inconscient, auquel ils s'adonnaient depuis quelques temps ne cessait de l'étonner.

Il n'avait jamais été particulièrement laid bien sur, et il avait même plût à quelques fille lorsqu'il était à Poudlard, mais Remus ne s'était jamais considéré comme particulièrement beau et digne d'attention. Il laissait ce rôle à James et Sirius. C'étaient eux les garçons qui faisaient tomber toutes les filles. Et que lui, Remus Lupin, parvint à attirer l'attention d'un femme aussi belle que Hermione Granger, alors qu'il approchait les quarante ans, lui paraissait tout à fait improbable.

Il savourait donc d'autant plus cette instant de répits qui lui procurait l'aube pour observer la jeune femme endormie sur lui. Elle était bien sur d'une intelligence à toute épreuve, mais Remus, depuis quelques mois, ne pouvait plus s'empêcher de remarquer que son corps aux formes voluptueuses, à la poitrine généreuse et à la taille marquée était terriblement attirant. En observant ses longues jambes, il se demanda si Hermione le savait...

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Hermione entrouvrit les yeux sur une chemise en coton. Une réconfortante sensation de bien être l'étreignait. Comme si elle avait trouvé sa place. Elle leva la tête et rencontra ses yeux. Des yeux si doux. Si attentifs. Des yeux qui... Mais oui tient! Des yeux qui la regardaient...

     - Qu'est-ce que tu regardes?

     - Bonjour, fut tout ce qu'il répondit de ses lèvres sensuelles

Hermione haussa le sourcil, un sourire mutin ostensiblement plaqué sur le visage

     - Petit déjeuner ?

     - Tu n'as pas répondu à ma question... mais, oui.

     - Où est la cuisine ?

Hermione ne put retenir un éclat de rire.

     - Tu n'as qu'à appeler le room service.

     - Comment ? 

     - Avec le téléphone dans le petit salon, répondis Hermione avec patience

Alors Remus s'arracha à l'étreinte de ses bras et se leva. La Gryffondor l'observait et la taille du loup-garou la frappa. Il était terriblement grand et elle aurait rêver se rouler en boule dans ses bras pour ne plus jamais sortir de ce cocon à l'odeur de pin, de vieux livres et de chocolat qu'elle lui connaissait. Il avait manifestement revêtu un pyjama la veille, mais elle parvenait tout de même à deviner des muscles affutés...

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Ils déjeunèrent en tête à tête, sans se quitter des yeux et sans parler. Tout du moins sans se parler avec la voix. Car tant de choses peuvent être échangées dans une poignée de regards... Remus et Hermione en savaient quelque chose: tout deux avaient toujours été effacés.

Puis ils repartirent pour l'écosse dans la vieille Jaguar des années 70 de Rémus. Il avait tenu à la prendre soutenant qu'un " voyage ne peut se faire qu'en voiture". Des heures durant, ils écoutèrent des disques de David Bowie et de Queen, Remus conduisant et Hermione somnolant, le visage contre la vitre de la voiture. Elle réfléchissait à ce qu'était sa vie maintenant, si éloignée de l'ancienne. Mais elle pensait surtout au moyen de survivre à la vie à laquelle elle aspirait. Une sorcière de vingt ans avec un loup garou de deux fois son âge, veuf et avec un enfant. La Gryffondor n'était pas rêveuse au point de penser que la volonté fait tout. Elle avait le prosaïsme de comprendre la difficulté de la situation. Et pourtant, elle n'avait pas peur. Elle se sentait prête à tout affronter pour vivre sa vie comme elle l'entendait, et en l'occurrence, comme elle commençait à le comprendre, pour vivre avec la personne qu'elle aimait.

Seulement Hermione ne pouvait se décider à employer le mot à voix haute : "aimer". Réussirait elle à l'adresser à Remus un jour? Elle n'en était pas sure. Et même si elle y parvenait, elle était encore moins sure de la manière dont il accueillerait une telle déclaration. S'embrasser et être proche d'une ancienne élève est une chose. L'aimer sincèrement et l'entendre le dire alors que vous êtes veuf en est une autre, et ce d'autant plus lorsque feu votre épouse avait été si bonne amie avec cette élève...

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Si Hermione cogitait, Remus n'était pas en reste. Mais lui ne pensait qu'au Week end magique qu'il venait de passer. Il était resté dans un état d'exhalation dans lequel il avait rarement vécu, et ce malgré l'ambiance très nostalgique et automnale qui avait envahie l'habitacle de la voiture. Il ne réalisait toujours pas ce qui s'était passé.

Puis il pensa à Teddy. Teddy. Teddy qui avait besoin d'un maman. Mais Hermione ferait elle une bonne maman pour lui? Après tout elle avait à peine vingt ans. Et même si elle acceptait de jouer ce rôle envers son fils, Remus se pardonnerait il de ne pas avoir eu le courage d'élever son fils seul et de contraindre la jeune femme à une telle vie? Le lycanthrope n'en était vraiment pas sur.

Et tut à coup, ce petit doute commença à s'insinuer en lui, rongeant du bout des dent sa joie... 



MALGRE TOUT [Remus x Hermione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant