Très vite, une petite routine vint s'installer entre les deux Gryffondors nouvellement colocataires.
Ils déjeunaient ensemble le matin, dans le silence rassurant de l'appartement du professeur. Le premier levé préparait le thé et les toast destinés à accueillir la pâte de chocogrenouille.
Puis chacun se préparait, l'un à côté de l'autre devant le seul lavabo de la salle de bain, tentant de se partager équitablement le miroir, chose compliquée au vu de la tignasse imposante d'Hermione au réveil. Parfois, Remus aurait voulu lui dire de ne pas y toucher, de ne pas les dompter, de ne pas se cacher. Il ne le faisait jamais.
Puis ils se lavaient les dents. Remus avait la fâcheuse manie de s'en mettre un peu partout et de laisser le tube de dentifrice ouvert. Hermione aurait voulu lui essuyer le contour de la bouche. Elle ne le faisait jamais. Par contre, elle rebouchait toujours le tube de dentifrice quand il avait le dos tourné ...
Ensuite, chacun partait de son côté, donnant cour et étudiant, puis se retrouvant parfois pour les cours de défense contre les forces du mal. Alors, chacun restait à sa place, mais la difficulté augmentait à mesure que l'un s'habituait à l'autre.
Le soir, après le repas dans la grande salle, ils rentraient, puis travaillaient, en face, sur la petite table ronde du séjour. Chacun avait un bureau, mais se tenir compagnie éloignait leurs fantômes. Et quand l'un ou l'autre avait terminé, il lisait à voix haute le livre commencé.
Souvent, Hermione était la première à tomber de fatigue. Remus la poussait alors gentiment du bout des doigts sur l'épaule, pour être sure qu'elle aille se coucher avant de s'endormir. Hermione allait alors prendre une douche chaude, puis s'enfouissait nue dans les draps doux et réchauffés par la magie des elfes. Elle s'endormait au son de Remus fumant une cigarette après sa propre douche.
Le Week end aussi faisait partie intégrante de cette routine. Le samedi, Remus partait voire Teddy, et Hermione profitait de ce temps pour faire toutes ses dissertations. Elle préférait garder les travaux demandant peu d'attention pour les moments qu'elle passait avec le professeur.
Le dimanche, aucun des deux ne travaillait. Ils allaient souvent se promener dans le parc du château , ou bien lisaient pendant des heures, accompagnés de chocolats chauds et de thés. Pattenrond, autrefois peu câlin, avait commencé à passer tous son temps collé à Hermione, puis, à mesure qu'elle guérissait, en surface du moins, le chat a commencé à se rapprocher du lycanthrope. Ainsi, tous les dimanches, Pattenrond se blottissait sur les genoux de Remus et ronronnait des heures durant et l'homme le flattait de caresses en retour.
Au bout d'un mois et demi, la routine était installée, bien qu'entrecoupée par les pleines lunes dans la cabane hurlante pour Remus.
Mais celui-ci commençait à s'agiter. Plus le temps passait, plus il tentait d'éviter tout rapprochement avec Hermione.
Jusqu'à ce que celle-ci éclate, quelques jours avant les vacances d'Halloween, en fin de soirée.
- Que se passe-t-il?!
- Ce n'est pas normal Hermione. Tout ça. Vivre ensemble. Être aussi proche. Ce n'est pas bien.
- ...
- Tu ne vois aucun amis, tu ne traine avec personne de ton âge. Peut-être que tu devrais reprendre une vie normale.
- Je me sens bien avec vous. On peut parler de livres. Et vous me comprenez. On est tous les deux morts et vous le savez. On en a déjà discuté.
- Hermione.
- Remus. Je... Je ne crois pas que je vais dire ça mais... Je vais mieux. Je croyais cela impossible, vous savez? Et pourtant je vais mieux. Tous ce temps passé ensemble, à se comprendre dans le silence comme dans les conversations: cela m'a aidé Remus. Et je crois que vous aussi, ça vous a aidé. Je le sens. Je vous connais maintenant. Effectivement, nous sommes devenus plus proche, mais je ne vois rien d'anormal. Notre amitié, je me permet de l'appeler comme ça, est exclusivement platonique.
Remus tiqua.
- Mais tout le monde doit se demander où tu vis. Et bientôt Minerva en entendra parler.
- Je dis à tous que je dors dans la salle sur demande, elle a été reconstruite, vous le saviez?
- Non.
- Quel est le souci?
- ...
- A moins que je me sois trompée dans mes propos?
- Absolument pas.
- Ah vraiment? Notre relation est platonique donc?
- ...
- Ou bien vous tentez de cacher un certain trouble sous ces minables excuses qui ne vous dérangeaient pas tant au début?
Et enfin Remus réagit. Il avait jusqu'alors été assez calme, tournant presque le dos à Hermione. Il se retourna brusquement, et en deux pas, s'approcha d'elle. Il s'arrêta à quelques centimètres de la jeune femme, la respiration rauque. Il était beaucoup plus grand que Hermione et la dépassait de plus de 20 centimètres. Mais elle ne se laissas pas impressionner.
- Ce trouble ne vous plait pas n'est-ce pas? Alors pour éloigner tout risque, vous m'éloignez? Je ne vous pensait pas comme ça.
- Comme ça comment?
- Handicapé sentimentalement.
- Je ne le suis pas.
- Alors quoi?
- Quoi?! Je te croyais intelligente! Je suis ton professeur! On a vingt ans d'écart! Vingt ans bon sang Hermione!Et...
Hermione finit sa phrase en chuchotant
- Et il y a Nymphadora...
- Et il y a Nymphadora.
- C'est le seul argument valable...
- De ton point de vue.
- C'est le seul argument valable Remus. Pour la fait que tu sois mon professeur, je crois que les convenances n'importe plus trop pour une huitième année ayant fait la guerre. Je suis adulte, vous savez... Et pour l'âge... Remus... Je ne suis pas idiote...
- Bien sûr que non.
- Je vois la différence... Mais je crois que vous n'avez pas à choisir pour moi. Ce n'est pas à Vous de décider si c'est un problème pour Moi de... de...
- De je ne sais pas.
- De je ne sais pas non plus.
- Tu restes vivre ici?
- Je reste vivre ici.
- Et aussi.
- Oui?
- Tu peux me tutoyer.
...
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MALGRE TOUT [Remus x Hermione]
FanfictionAu lendemain de la bataille de Poudlard, et alors que la joie reviens par petites étincelles dans le cœur des sorciers, deux âmes se rencontrent. Deux âmes brisées. Deux âmes à qui tout à été volé. Mais que faire quand la guérison mutuelle de ces d...