Je

46 11 28
                                    

Je

Je vois la vie comme de l'amour inconditionnel, des sacrifices insignifiants et des rixes funestes. Voilà. Je vois de l'injustice. Des paroles superfétatoires qui irritent et frustrant, des gestes fougueux, grands, des fois vagues. Je vois de l'indifférence, du désespoir, de la colère au paroxysme, de l'abus. De la futilité partout. Rien n'est sensé, tout s'est égaré. Tenter le changement serait donc vain. L'oubli est mieux. S'enliser dans le désespoir n'exacerbera que le désespoir et tout s'anéantira. Car il n'y a rien dans rien et rien ne peut être sauvé parmi ce tas de rien.

Rien.

Rien.

Rien.

Rien.

Tout ce que je demande est qu'on me laisse tranquille. Voilà tout. Parce que j'en ai assez et j'en suis fatiguée. J'ai envie que tout s'arrête et qu'on contemple la beauté du ciel et des couchers de soleil, des rires d'enfants qui me hantent l'esprit, et savourer la musique qui tantôt me berce, tantôt me chagrine.

Les rêveries ne sont qu'une façon de fuir à une réalité trop absorbante, barbante et angoissante. Je suis capable de rester au lit du matin au soir plongée dans un monde meilleur, ensoleillé, où il ne pleut que quand j'en ai envie. Et j'aurai le contrôle sur tout, les passants, les nuages, les yeux et la bouche ; où je dirai ce que je voudrai, et personne ne me jugera ; où tout le monde aime tout le monde, mais parfois dédaigne, abhorre que par coup de tête, pleure pour plaire ou rit plus fort de peur que de joie.

06/10/2020

ambivalenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant