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Oh mon dieu
Je n'aimerai plus que tu remettes tes pieds dans ma tête
Jamais plus
Puisque je ne l'ai compris que dernièrement
Quand on est inexistant pour quelqu'un qu'on croit être le centre de son monde
Ce que ça fait réellement
Ça emmielle
Je me sens si vile
Je me sens si sotte
Indescriptible
Je me sens juste sotte
Et je me fais traîner des pieds
Je m'efforce à vivre à ma place
Je m'éreinte à être normale quand les autres respirent sans peine
Ils respirent tandis que je suffoque sous cette peau
Ils respirent et on meurt lentement
Tu sers à rien
Tu rends la vie belle, mais tu sers toujours à rien
Tu es là tu trottes dans mon esprit puis tu disparais et on entend plus parler de toi
J'aurais aimé faire semblant de m'en taper
Mais je sais que ça ne servira à rien
Et tout sert terriblement à rien
La confiance, elle est si délicate comme chose
Tu sais jamais quand elle est là et quand elle l'est plus
Mais je crois que la vileté suffit à savoir quand elle disparaît
Elle est vilement précieuse
T'as l'impression tu peux pas vivre sans
Mais je suis encore en vie
Mais à moitié du coup
Puisque je suis mort
Et la mort ne me fait peur que quand c'est toi qui dois la subir
Et tu diras sûrement qu'elle est une délivrance
Puisque ça m'étonnerait que tu dises le contraire
Ton cœur bat d'optimisme
Et mon mien bat d'envie
Tu es si cliché mais enviable
Et c'est pas à moi de t'envier
J'ai la flemme pour ça
Je veux juste la paix
Mais faudrait calmer les guiboles d'abord
Tu vois, je les sens même plus
J'ai plus de guiboles
J'ai plus rien
J'ai tout paumé quand j'ai paumé ma confiance
Quand le matin il faisait beau et les moteurs des voitures grognaient dans mes oreilles
Et il faisait beau mais l'autan était violent
Quand il faisait beau mais pas avec mon pessimisme
Puisque rien n'est beau quand le cœur est égrotant
C'est flippant d'avoir l'impression d'avancer mais à reculons
Mais tu avances aveuglément parce que t'as jamais vraiment cherché à savoir ce qu'il y aura demain
Quand demain te fout l'anxiété aux guiboles et puis t'es juste triste
Parce que t'as perdu ce que tu vivais pour et avec
Mais que tu n'as jamais vraiment vécu avec puisque il a jamais vraiment existé
Parce que la confiance, c'est délicat
Et jouer avec la mort est une chose délicate
Pour bientôt tu vas mourirC'est tout ce que je vois quand je pense à demain
Parce que demain me paraît si proche
Et si un jour la mort te frôle
Dis-toi que la mort est une délivrance
Vu que ton cœur bat d'optimisme
Et que ton vécu ne fout pas plus que la trouille
Quand tu te fais accroire que tout est beau
Alors que ça n'est que ce côté infime exposé à la lumière du jour
Tandis que l'autre baigne dans l'ombre
Et parfois, au lever des soleils, les ombres s'allongent
et ton vécu me paraît insouffrable
Et à chaque connaissance de plus de toi, elle s'allonge encore plus
Tu es mieux que les sciences, crois-moi
Mais tu restes insouffrable
Tant pis
Tôt ou tard on mourra tous
Ainsi que toi
Moi, j'ai espoir que la sempiternité s'achève
Ainsi que toi
12/02/2021

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ambivalence
Poesíaje ne sais pas quoi dire c'est juste un recueil de poésie, c'est tout ⚠️ trigger warning (lisez les mots-clés)