Chacun sa vie

7 4 0
                                    

mon clavier pleure les mots des mélopées que tu ne chanteras plus

parties loin, elles louvoyaient entre tes volutes de fumée

la tête levée au ciel, tes pauvres dents pourries lui souriaient

les yeux injectés de sang, irrités, pleuraient une torture silencieuse

tandis que ta beauté se dégradait à chaque tape donnée à ta cigarette

l'espoir se consumait, tombait en cendres ignées, embrasait les nids

se frottant au plumes innocentes, il crépitait des hurlements ensanglantés

de ton pauvre ami l'oiseau, aujourd'hui calciné

dis-moi
c'est con d'avoir le cœur aussi grand
et c'est méchant d'y séquestrer des gens
je ne veux pas en faire une prison
je crois qu'il est temps de les libérer de mon tréfonds

parce qu'au final chacun sera enroulé dans son propre suaire
on ne partagera pas le même cercueil
on ne sera même pas dans le même cimetière

n'empêche,
ta place chez moi n'est toujours pas vacante
mais hantée par ton spectre
quand il pose ses yeux creux sur moi
je crois entendre le psithurisme des forêts
le déferlement des vagues
la forte résonnance du vide dans sa coquille
et son crâne fissuré est une carte à trésor
cheminement tracé vers ton cœur
perdu entre les squelettes des vieux soldats qui ont succombé à la tempête de ton indifférence

parce que tu t'en fous de toute façon

19/03/2022 01:43
dernière modif : 24/04/2022 8:55

ambivalenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant