Frite frite

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j'ai jamais su que dire à propos du fait que nous soyons si différentes

quand le temps passe et tout s'avère le contraire de ce que j'imaginais

de toi et de mes envies de me blottir contre toi
dans tes bras

et la chaleur me submerge, ainsi que cette exaltation dont je rêve tant

tu es plus coie qu'un bureau en déplacement vers une autre salle, à côté du jour de souffrance, la porte d'entrée et les lustres dessous nos pieds

luisant sous le sol et imprimant ainsi nos sièges, derrières, guiboles et panards à tout jamais sur le parterre du

et quand vient la fin, que faire ?

que faire maintenant alors ?

les opportunités, je passe à côté

je ne sais que faire quand elles s'écroulent devant moi et vacillent comme ces lustres dans ce monde parallèle sous mes pieds

je veux dire, velléitaire comme être

au coeur contrit

à l'allure d'un couard, l'incarnation de la couardise

sous une fenêtre où les branches, nues, transpersent ce ciel bleuoyé par le temps et les saisons

l'hiver maladroit, s'immisce et fait perdre la beauté automnale et la diffère à un autre automne

et le feuillage, verdoyant, pérenne sous ma fenêtre, où l'autre se pavane comme les autres filles qui lui collèrent une torgnole autrefois

qui laissa une jolie marque sur sa joue presque inexistante

et il avait souri

niaisement

qu'il est niais.

Et je te revois toi

et toi t'immisces, tout comme l'hiver, tu t'immisces et prends sa place

la place à l'autre veinard

ce drôle de truc,

ce drôle de gars

il ne meurt jamais

mais quand mourra ?

je ne suis pas pressée

il peut toujours procrastiner

j'ai une vie à vivre

j'ai envie que vous disparaissiez

mais je n'endurerai pas le froid

une fois acoquinée à la chaleur d'un amour ardent

insignifiant

je crains ne plus pouvoir m'en passer

tu vois ?

cette lueur, à l'aube, où l'espoir éblouit comme un astre

et éblouit et flagre

et les humains se réveillent

inhument leurs vies ailleurs

et observent la fatalité faire les choses

leurs desseins se limitent à la satiété journalière

le sommeil bouffissant les visages les bras leur existence inerte

inerte existence

et ils se demandent si la vie aura une fin un jour

si un jour la mort les prendra dans ses bras

si la mort veut dire la fin du début ou le début d'une nouvelle fin

ou juste le début d'une toute nouvelle vie où la mort n'est qu'un mot qu'on aura toujours sur le bout de la langue

dont on se souviendra peut-être jamais.

30/11/2020

ambivalenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant