jusqu'au bout.

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rappelle-moi ce que j'ai oublié il y a longtemps
la première pensée venue à l'esprit
mais que je tombais déjà
je tombais si bas

un jour froid je t'ai vu
entourée d'amitiés que je n'ai
et que je n'aurai
et toi

le monde entier soudainement
ne signifiait plus rien
tu étais quelque chose que je craignais
mais j'étais si soulagée de t'avoir retrouvé

et puis
j'avais réalisé
que je n'aurais de toi
qu'un battement de cœur
si timide, lointain
tu es ce que je n'aurai
au grand jamais

et il me serait futile de mentir
démentir un cerveau égrotant
qui savait déjà tout
avant que ça ne commence même

la distance qu'il y avait entre nous
à quel point tu pouvais être près
mais jamais assez
car à cet instant même
jamais tu n'as été aussi loin

le regard ne cherche que toi
un quelque chose de toi
des silhouettes qui se confondent
mais tu te démarques
et comme un soleil
tu luis si fort que
que les autres s'effacent
ils s'effacent
ils n'existent pas
ils n'ont jamais existé
je n'existe pas
je suis si insignifiante
tout autant que toi

rappelle-moi alors
alors rappelle-moi
combien ô
combien je suis capable d'aimer
si fort si peu
intensément et jamais assez
les jours que j'ai passés à prier
à prier tellement fort
que j'en ai déchiré le destin
j'ai prié tellement fort
que rien ne s'est jamais produit

tout le long de ces mois
je ne faisais que ramasser
une poudre étincelante
j'ai essayé d'en faire quelque chose
une étoile filante

hélas
un corps maudit
des organes déchiquetés
un cœur charcuté
voilà ce qu'il reste
de ce qui n'a jamais existé

j'ai tellement envie d'écrire
jusqu'à m'en fatiguer
à la léthargie
jusqu'à ce que mes phalanges
éclatent
j'aurai les doigts ensanglantés
d'une sottise sans pareille
l'exquisité

rappelle-moi que
tu n'es rien
et aveuglée que j'étais
j'ai vu en toi quelque chose
qui n'est plus
parce qu'il n'a jamais été

rappelle-moi le cerveau malade que j'ai
les nuits qui n'avaient point de fin
l'absence anxiogène
ma vie chamboulée

mais je vaux
je vaux mieux que ça
je ne perdrai plus de temps
à courir après l'inattingible
au final
tu ne vaux rien
tu n'es rien
voilà ce que t'es

tu n'es rien
car tu l'as toujours été

tu vaux tellement rien
tu vaux tellement rien
tu vaux tellement rien

09/05/2023 19:39

ambivalenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant